Messages

Affichage des messages du mai, 2020

PHILOSOPHIE - La Mort - 22ième partie

Comme l’écrit Francesca Alberoni, à côté de la conception rationnelle et scientifique des choses, il y a ainsi toute une autre vision, qui s’oppose à la première comme le sacré au profane, «  une façon de voir le monde comme mystère, tout évènement y étant le fruit d’une volonté, d’un dessein secret, et donc doté d’un sens moral, d’une valeur. Un   monde où tout est miracle et grâce. Un univers où les lois naturelles ne sont que la manifestation extérieure d’une puissance créatrice qu’on ne peut trouver dans un laboratoire, mais seulement quand elle décide de se révéler, et qui ne saurait être comprise au moyen du raisonnement, mais uniquement par un élan du cœur, de l’amour, de la foi. » Dans cette logique, la délivrance consisterait donc en la reconnaissance par l’humain de sa véritable essence secrète, originellement divine, et en une symbiose ultime avec l’ordre cosmique profond, source d’une indicible béatitude éternelle. Tout ce qui naît de l’unité divine de...

PHILOSOPHIE - La Mort - 21ième partie

La Pensée Spinoziste Sur La Mort (Interprétation Spiritualiste) Pour Spinoza : « L’homme libre ne pense à aucune chose moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort, mais de la vie.» J’ai beau avoir en ce moment la mort comme préoccupation principale, je ne vois, chez les penseurs de l’ « être-pour-la-mort » ou de la « pensée de la mort en tant que constitutive de toute pensée », qu’une rhétorique remplie de sophismes et de phrases creuses. L’’être humain n’est pas un « être-pour-la-mort » ou un « être-vers-la-fin ». C’est au contraire un être-pour-la-vie : vie animale, vie affective, vie sociale, vie amoureuse, vie mentale, vie créatrice, vie symbolique. Quant à la pensée de la mort, elle n’est pas « constitutive » de toute pensée : même si l’humain se sait mortel, c’est plutôt la vie qui est constitutive de ses pensées (la mort faisant elle aussi partie, accessoirement, ...

PHILOSOPHIE - La Mort - 20ième partie

L’Angoisse Devant La Mort Après mon regard philosophique sur la mort, voilà certains penseurs contemporains devant qui la mort peut prendre plusieurs visages. Paul Valéry disait : «  la mort ne peut être pensée ou réfléchie qu’illusoirement ».   Que la mort soit « impensable », c’est devenu un lieu commun de la soi-disant profondeur philosophique. Ce n’en est pas moins une sottise, et je l’affirme d’autant plus nettement que je l’ai moi-même commise dans le passé. Ma mort me serait impensable sous prétexte que je ne peux me représenter mon cadavre sans être, au même moment, le spectateur vivant qui l’imaginerait. De plus, tant que je suis en vie, l’expérience directe de l’état d’ « après-mort » me manque irrémédiablement, alors qu’elle seule me permettrait de former une pensée juste de la mort. De fait, rien n’est plus vrai : on ne peut être à la fois vivant et mort et, tant qu’on est vivant, on n’est pas mort. Mai...

PHILOSOPHIE - La Mort - 19ième partie

Les rituels funéraires La mort est-ce la fin de tout? Un passage? Une renaissance? En apparence, personne ne sait rien.   Mais si la mort est l’horizon ultime, comment peut-on vivre pleinement dans l’ignorance de ce qu’elle est : En effet, toutes les cultures et toutes les religions ont leur propre version de ce qu’est la mort.   Mais aucun ne semble s’accorder. Le rituel est un langage (paroles, gestes et symboles) qui donne un sens au réel. Le rituel présente deux fonctions : il sert d’abord à exprimer des idées et des affects, ce qui rend possible la communication des choses qui ne peuvent pas se dire : il contribue, entre autres, à exprimer de manière symbolique les manifestations d’angoisse, de peur et de chagrin. Jusqu’à un certain point, le rituel remplace le langage parlé. Il donne également à l’individu l’occasion d’agir sur son environnement en lui permettant de faire des choses, de créer des changements à travers les gestes. ...

PHILOSOPHIE - La Mort - 18ième partie

La mort avons-nous dit, c’est le grand désordre, le chaos, la destruction de notre individualité.   Pourtant, pour un juif pratiquant l’enjeu est de taille. Enterrer ses proches en Israël, c’est leur permettre d’accéder plus rapidement au monde à venir, expression par laquelle on désigne dans la tradition juive l’au-delà, concept commun à toutes les religions.   Ainsi, lorsque le Messie viendra et que s’accomplira la prophétie de la résurrection des morts, à laquelle souscrit tout juif orthodoxe, le défunt est, si l’on peut dire, placé en lieu sûr. Lorsque l’heure de cet extraordinaire événement viendra, dit la religion juive, toutes les âmes exilées (entendre enterrées en diaspora) rouleront jusqu’en Terre sainte pour y rejoindre le Messie et le peuple juif sera enfin réuni.   L’avènement messianique promet à la fois la résurrection des morts et la fin de l’Exil deux fois millénaire du peuple juif. On comprend mieux, dès lors, comme il est profitable pour le mo...