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Affichage des messages du février, 2022

Violence Conjugale – 27ième partie

  Violence conjugale (suite)   La dimension ordalique de certaines prises de risque leur confère, de fait, comme un indice de légitimité supérieure. De même que l’importance des sacrifices consentis par obéissance à une religion démontre la puissance sacrée des dogmes, c’est ici l’importance de la prise de risque qui témoigne de la légitimité de la conduite et de la revendication implicite du sujet. L’ordalie d’Iseult est ainsi depuis le Moyen Age, l’illustration littéraire d’un choix amoureux socialement non conforme, voire transgressif ou scandaleux, mais légitime par une prise de risque allant jusqu’à l’épreuve du fer rouge. Sur le même modèle, l’audace adolescente du «  qui j’ose aimer » pose le principe d’une légitimité supérieure du désir, confortée par le caractère transgressif et dangereux du choix amoureux.   Ainsi se trouve souvent réalisé un schéma décrit par Stanton Peele : un adolescent mal préparé à affronter les dangers de l’existence, tombe ...

Violence Conjugale – 26ième partie

Violence conjugale (suite)     La comparaison de l’amour-passion à une maladie est aussi très répandue, et cette vision romanesque du coup de foudre est, selon des auteurs populaires comme Robin Norwood, ou Susan Peebody, qui promeuvent la notion de dépendance affective, l’une des causes culturelles de l’addiction à la relation. C’est donc dans ce caractère passionnel des relations qu’il faudrait chercher les premiers signes d’une relation potentiellement addictive. handicapante pour le sujet, nuisible à tout le reste de ses investissements, s’opposant à son épanouissement.   Une variante d’addiction est la recherche romantique répétée du « coup de foudre » : Certaines personnes passent leur temps à tomber passionnellement amoureuses, pour désinvestir les relations, dès qu’elles deviennent tant soit peu stables. La « centration » toxicomaniaque, le fait que l’objet devienne le centre de l’existence du sujet est alors d’emblée instituée. Or, le cou...

Violence Conjugale – 25ième partie

  Violence conjugale (suite)     Comment expliquer l’addiction à l’amour et qui complique la vie de hommes?   Lorsque, au début des années 1970, le psycho-sociologue américain Stanton Peele, auteur de « Love and Addiction », avait tenté de démontrer l’équivalence entre la classique toxicomanie et certaines relations de couple, son objectif n’était pas de mettre en évidence une nouvelle entité pathologique. Il était, au contraire, de pointer du doigt le caractère artificiel des constructions médicales et biologiques, en ramenant la toxicomanie au rang d’habitude routinière, dans laquelle s’enferment des jeunes gens en quête de réassurance, mal préparés à affronter les incertitudes de l’existence.   Les «  mauvais choix » de conjoints relèveraient des mêmes mécanismes, et conduiraient à la même forme de dépendance, notamment par le mécanisme de tolérance et de processus opposants. Or, ce qui s’est passé semble bien être le contraire :...

Violence Conjugale – 24ième partie

  Violence Conjugale (suite)     Sortir de l’addiction   « Le dépendant amoureux est fixé à un stade infantile du développement psycho affectif : il aime exactement comme le boulimique mange, avec avidité, sans réussir à poser une limite », déclare Gérard Louvain. Très souvent, il s’agit d’un individu qui a mal vécu l’épreuve du sevrage, qui vit dans la nostalgie du corps-à-corps si intense qui lie le nourrisson et sa mère. Ce phénomène conduit à la fusion avec le partenaire qui, rapidement, se sent plus dévoré qu’aimé. « Il existe un autre type de dépendant amoureux : l’individu qui se shoote à l’amour ». Pour lui, le partenaire compte peu. Il est en quête de sensations fortes. Seul le coup de foudre, le choc amoureux le fait vibrer.  Dès que la violence des premiers émois s’estompe, il commence à s’ennuyer et s’en va. En fait, c’est un dépressif qui s’ignore.   Non seulement la dépendance exclusive et aliénante à une per...