Violence Conjugale – 24ième partie
Violence Conjugale (suite)
Sortir de l’addiction
« Le dépendant amoureux est fixé à un stade infantile du développement psycho affectif : il aime exactement comme le boulimique mange, avec avidité, sans réussir à poser une limite », déclare Gérard Louvain. Très souvent, il s’agit d’un individu qui a mal vécu l’épreuve du sevrage, qui vit dans la nostalgie du corps-à-corps si intense qui lie le nourrisson et sa mère. Ce phénomène conduit à la fusion avec le partenaire qui, rapidement, se sent plus dévoré qu’aimé. « Il existe un autre type de dépendant amoureux : l’individu qui se shoote à l’amour ». Pour lui, le partenaire compte peu. Il est en quête de sensations fortes. Seul le coup de foudre, le choc amoureux le fait vibrer. Dès que la violence des premiers émois s’estompe, il commence à s’ennuyer et s’en va. En fait, c’est un dépressif qui s’ignore.
Non seulement la dépendance exclusive et aliénante à une personne est une conduite addictive, mais la passion amoureuse représente peut-être le modèle de toute toxicomanie
Par exemple, Michel (nom fictif) ou l’art d’être addict à un addict.
Michel a surtout connu dans son enfance des situations de disputes, de tensions, d’angoisses de sa mère et d’absences de son père. Il se souvient aussi, dans les rares occasions où il l’emmenait avec lui, de l’excitation des salles de jeu, des boîtes enfumées, des réunions troubles et des discussions d’argent…..Par la suite, le père changera radicalement d’existence, et deviendra un homme d’affaires respecté et influent. Michel, lui, a quitté sa mère dès l’âge de 16 ans, et a vécu près de dix ans avec une femme dont il est tombé follement amoureux, mais qui s’est vite révélée rigide, tyrannique, jalouse, et surtout maltraitante.
Durant de longues années de vie commune, il n’a pas eu le droit d’aller voir ses amis et a dû se conformer à des règles de vie très austères, que son amie ne s’appliquait guère à elle-même : buveuse, coureuse, elle vivait de petits boulots, et surtout de « magouilles »par lesquelles le trafic de cannabis occupait une bonne place. La violence ne se cantonnait d’ailleurs pas à la tyrannie du quotidien et à l’humiliation répétée des trahisons. Les scènes, les cris et les coups tendaient à devenir courants, et l’idée de partir, de rompre, hantait Michel depuis des années. Après bien des péripéties, il a réussi à quitter cette femme.
Le problème est-il résolu? Pas tout à fait : il a réussi à la quitter en tombant amoureux d’une autre qui, un temps, lui paraît très différente : amusante, légère, flambeuse, elle se montre séductrice et assez gentille. Mais il s’avère à la surprise de Michel, qu’il s’agit d’une autre marginale, aux activités troubles. Cette reproduction le conduit enfin à demander de l’aide, et à entamer une thérapie.
*À suivre*
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