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Affichage des messages du avril, 2020

PHILOSOPHIE - La Mort - 17ième partie

Réactions subjectives du Mourant : a) Il garde son cercueil en dépôt chez lui : b) insiste sur le ‘’bel’’ enterrement c) adopte un enfant s’il n’en a pas eu la chance d’en avoir afin de s’assurer les garanties mortuaires rituelles. Toutes ces conduites trahissent une foi ; le vaudouiste a surmonté la désolation de mourir par sa croyance en une vie inépuisable. En effet, il n’est pas récalcitrant devant l’évènement mortel : il le prépare. Il ne meurt pas à la diable. Il a tout prévu. Quand il est avancé en âge, ce n’est même pas un souci qui opère son avenir. Pour lui par conséquent la mort n’est pas un évènement absolu. C’est une nécessité pénible mais qui ne demeure pas incompensée, si bien qu’il n’est pas tragique de mourir. La mort est un retournement, une émergence de la vie forte. S’il adopte un enfant aux fins citées plus haut, c’est bien parce qu’il est persuadé que, seul, l’individu, mort sans laisser de descendance, est vraiment et définiti...

PHILOSOPHIE - La Mort - 16ième partie

La piété Nécrophile : a)     Durant la toilette mortuaire, on traite le défunt comme un être conscient. On lui parle. On le charge de messages pour l’au-delà. b)    Si l’importance du cercueil et du tombeau est parfois disproportionnée à la situation de fortune ou la position sociale de leur propriétaire, c’est que la demeure éternelle doit être confortable et se signaler par sa solidité (bois imputrescible) et son bien-être. c)      Le dépôt d’objets dans le cercueil servira au défunt dans l’au-delà. d)    Les libations sur le sol   « pour les morts » les offrandes alimentaires sur les tombes, les « manjé-lé-mo »   ultérieurs obéissent à l’intérêt qu’ont les vivants de laisser au disparu ce dont il a besoin. L’offrande de monnaie qui est signalée par Métaux exprime la même croyance en une vie parallèle outre-tombe. Parfois ces pièces de monnaie sont percées. Cette précaution ...

PHILOSOPHIE - La Mort - 15ième partie

Pour nous, la signification dans cette démarche de fuite de « l’inquiétant » semble claire. L’avancée zigzagante a pour but de brouiller les pistes du mort pour qu’il ne puisse revenir vers sa maison.   Toute la suite de l’enterrement confirme d’ailleurs cette interprétation. En effet, à l’instant même de l’inhumation, on fait une dernière fois tournoyer le cercueil comme pour désorienter le mort et on va parfois jusqu’à l’enterrer la face contre terre. C’est qu’en Haïti, la peur des revenants est tellement forte qu’elle commande même la qualité du cercueil et l’importance des funérailles. Bien plus, ce sentiment explique paradoxalement la somptuosité de certains tombeaux dans les zones économiquement faibles. Dire par conséquent qu’il s’agit ici d’une dépense de prestige, d’un potlatch entre les familles ne serait qu’une partie de la vérité. Les enquêteurs vont plus loin et affirment que ce sacrifice des héritiers pour assurer ce décorum influence directement...

PHILOSOPHIE - La Mort - 14ième partie

Le Deuil : Le port du deuil en Haïti rurale, répond certainement par sa règlementation précise à l’explication qu’en donne J. Caseneuve : « Les pratiques de deuil (dit-il) sont commandées directement par l’impureté de la mort qui, du défunt, s’étend par la contagion, à toutes ses appartenances; ses parents, ses proches sont souillés par la contagion, au même titre que sa demeure et ses objets personnels. Il faut donc les tenir à l’écart de la société; les marquer d’un signe distinctif, aussi longtemps du moins qu’ils n’ont pas été purifiés… » L’enquête de Métraux nous apprend que l’habitat de deuil dans l’arrière Haïti ne doit pas être lavé mais seulement brossé. N’est-ce pas une protection de l’impureté rituelle et une matérialisation de la contagion numineuse? L’isolement devrait s’ensuivre. Mais la plupart de ces significations sont un peu brouillées, en Haïti même si les conduites qui en étaient les supports subsistent. Van Gennep notait pourtant qu...