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Affichage des messages du juin, 2024

Violence Conjugale – 147ième partie

  Violence conjugale (suite)     Dans un manuel de défense et de survie destiné aux femmes américaines, Andréa Médéa et Kathleen Thomson expliquent très clairement comment s’est opéré ce transfert de responsabilités, si avantageux pour le violeur; « l’homme est un agresseur-né » c’est le soldat qui assiège les forteresses. La femme elle, est la gardienne des portes, le défenseur des trésors sacrés. Lorsque le mâle force l’entrée et s’empare du trésor, il a réussi son opération. Il n’y a pour lui aucune cause de culpabilité ou de remords. La femme, par contre, a failli à son devoir. La société, sa famille, la police et les tribunaux la traiteront en conséquence. Et leurs réactions paraîtront à ces femmes traumatisées souvent plus terribles que le viol lui-même, parce qu’elles sont injustes, cruelles, et que ce qu’elles sous-entendent est « affreux ».   *À suivre*

Violence Conjugale – 146ième partie

  Violence conjugale (suite)     Il fallait que ce soit une femme qui nous libère de ce cercle vicieux en rompant enfin le silence, en comblant enfin cette lacune inadmissible (mais non pas inexplicable). Dans la longue histoire secrète du masculin et du féminin. Du magistral ouvrage de Suzan Brownmiller une critique américaine a écrit (qu’on ne pouvait plus être le même homme après l’avoir lu). Et il est vrai que tout lecteur, toute lectrice de bonne foi seront profondément choqués en découvrant la violence, l’ampleur et la permanence des faits, mais surtout ce qui se cache derrière ces faits. L’auteur y raconte non seulement l’histoire insoupçonnée du viol, depuis les temps bibliques où la « victime » était lapidée à mort, jusqu’au viol collectif de My Lai par les soldats américains du Vietnam le 16 mars 1968, et jusqu’au plus récent et au plus concerté des viols de masse, celui de 300 000 femmes du Bangladesh par l’armée pakistanaise : Mais elle nou...

Violence Conjugale – 145ième partie

  Violence conjugale (suite)     L’attitude des historiens elle aussi est significative : que ce soit à l’occasion des invasions, défaites, razzias, guerres coloniales, transport d’esclaves, déportations, etc., le viol, composante permanente de toute manifestation de violence, semble toujours considéré avec une résignation indulgente, comme si le sort (normal) des femmes était d’être violées, ce qui n’exclut pas qu’elles aient à subir en outre le sort des hommes, la torture de la mort. C’est un fait troublant que les historiens aient accordé si peu de place à un évènement si commun. Ils estimaient sans doute que le viol, collectif ou individuel, n’était qu’un détail subsidiaire, sans valeur historique et d’ailleurs d’une authenticité douteuse.   N'oublions pas que lorsqu’en 1792 les femmes n’avaient pas le droit de témoigner en justice et qu’ensuite le témoignage de deux femmes ne valait pas celui d’un homme, curieuse arithmétique destinée à prouver la précarité...

Violence Conjugale – 144ième partie

  Violence conjugale (suite)   Ce n’est pas un hasard en effet si la recherche universitaire traditionnelle ne nous a livré aucune étude sur ce sujet, si la sociologie n’a produit jusqu’ici qu’un seul ouvrage (portant sur 600 cas de viol à Philadelphie). C’est encore moins un hasard si les psychiatres eux-mêmes ont évité d’évoquer ce problème.    C’est un nombre impressionnant de volumes ont été consacrés à l’exhibitionnisme, au voyeurisme, au sadomasochisme. Pourquoi rien sur le viol? Pourquoi, si étonnant que cela puisse paraître, Freud, Adler et Jung sont-ils restés muets sut cet aspect de la sexualité masculine? Mieux, en établissant le dogme du masochisme (naturel) de la femme, Freud a justifié en quelque sorte l’idéologie masculine de violence. Bien sûr, les hommes avaient toujours violé les femmes, mais c’est seulement à la suite des théories de Freud et ses disciples que se confirma ce bien fondé de l’agressivité masculine puisqu’elle répondait au secret dési...