Violence Conjugale – 145ième partie

 Violence conjugale (suite)

 

 

L’attitude des historiens elle aussi est significative : que ce soit à l’occasion des invasions, défaites, razzias, guerres coloniales, transport d’esclaves, déportations, etc., le viol, composante permanente de toute manifestation de violence, semble toujours considéré avec une résignation indulgente, comme si le sort (normal) des femmes était d’être violées, ce qui n’exclut pas qu’elles aient à subir en outre le sort des hommes, la torture de la mort. C’est un fait troublant que les historiens aient accordé si peu de place à un évènement si commun. Ils estimaient sans doute que le viol, collectif ou individuel, n’était qu’un détail subsidiaire, sans valeur historique et d’ailleurs d’une authenticité douteuse.

 

N'oublions pas que lorsqu’en 1792 les femmes n’avaient pas le droit de témoigner en justice et qu’ensuite le témoignage de deux femmes ne valait pas celui d’un homme, curieuse arithmétique destinée à prouver la précarité de toute parole féminine. 

  

À de rares occasions, une brève allusion au viol de tel ou tel groupe féminin, à condition qu’il fût massif et particulièrement atroce, se glissait dans la relation des évènements « sérieux » pour apporter une note pittoresque et fournir à l’auteur l’occasion d’un paragraphe coloré.

 

Mais dans l’ensemble, que ce soit dans les livres, dans la presse ou dans les mentalités collectives, il semblait admis jusqu’ici que la situation, étant éternelle, était naturelle, et qu’étant naturelle, elle était irréversible. La destinée des femmes restait bloquée dans cette impasse. 

 

*À suivre*

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

LITTÉRATURE HAÏTIENNE - 4e partie

LITTÉRATURE HAÏTIENNE - 18e partie

LITTÉRATURE HAÏTIENNE - 8e partie