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Affichage des messages du septembre, 2023

Violence Conjugale – 110ième partie

  Violence conjugale (suite)     Disons pour être explicite, qu’elle ne présente pas des connaissances plus exhaustives, mais au contraire moins exhaustives, car ses combats s’articulent autour de textes et de débats spécifiques sans rechercher une vérité ou une réponse éternelle. En d’autres mots, elle reconnait ouvertement que ses écrits sont historiques et contextuels, qu’ils ont une valeur stratégique dans les lieux et à des moments particuliers, et qu’ils ne sont pas nécessairement utiles ou valides dans tous les contextes. Cependant, les connaissances ne reflètent pas simplement les contextes sociaux et historiques dans lesquels elles se développent, mais contribuent activement à inscrire ou à créer la signification du social. Par conséquent, remettre en question les normes prédominantes des connaissances, ce n’est pas uniquement critiquer les théories dans un cadre institutionnel étroit ou dans une tour d’ivoire, c’est tenter d’étendre, de détacher ou de multiplier...

Violence Conjugale – 109ième partie

  Violence conjugale (suite)       Les travaux d’Irigaray ne sont donc pas touchés par des valeurs traditionnelles comme le vrai et le faux (lorsque celles-ci sont conçues comme une correspondance entre une proposition et la réalité). Par la logique des (syllogismes) d’Aristote et par les raisonnements qui se fondent sur elle. Cela ne veut pas dire qu’ils peuvent être décrits comme (irrationnels), (illogiques) ou (faux) ils sont au contraire très logiques, très rationnels et très vrais par rapport à des normes, des perspectives et des valeurs fort différentes de celles qui prédominent actuellement. Irigaray combat et construit tout à la fois, en remettant en question par sa stratégie les connaissances phallocentriques sans essayer de les remplacer par des vérités plus complètes ou plus neutres. Elle tente plutôt de révéler l’aspect politique de la vérité, de la logique et de la raison.   *À suivre*

Violence Conjugale – 108ième partie

  Violence conjugale (suite)     Son analyse implique qu’il faut considérer les connaissances comme produits perspectivistes, partiaux, limités, comme le résultat de nécessités politiques, sexuelles et épistémologiques dictées par l’histoire. Les connaissances dominantes, reconnues comme masculines et représentatives des perspectives mâles, ne deviennent pas par conséquent redondantes ou inutiles (bien que cela puisse se produire pour certaines), mais sont plutôt ramenées à des positions, étroites et limitées :  ce sont des opinions partielles, commensurables ou non par rapport à d’autres perspectives existantes ou possibles. Cette façon de voir remet en question les positions dominantes accordées aux connaissances masculines ou phallocentriques, tout en permettant aux femmes d’apprendre à partir d’elles-mêmes et des diverses crises suscitées par leurs différentes positions.       *À suivre*

Violence Conjugale – 107ième partie

  Violence   conjugale (suite)     Irigaray explique comment la position supposément neutre, sexuellement indifférente ou universelle des connaissances ou des vérités cache les intérêts spécifiques des hommes qui les produisent. Si les hommes ont rationalisé en partie de leur domination de la production des connaissances en prétendant que leurs intérêts sont universels ou sexuellement neutres, c’est parce qu’ils croient en une corrélation inscrite par la culture entre l’homme et l’esprit et entre la femme et le corps. Les hommes peuvent établir leur domination sur les paradigmes et les connaissances parce que les femmes acceptent la fonction de représentatrices du corps, de l’irrationnel, du naturel et de tous les autres termes binaires sans valeur épistémologique. En faisant occuper aux femmes la position de corps, les hommes peuvent se présenter et présenter leurs produits comme désincarnés, purs, non contaminés. Le projet d’Irigaray consiste en partie à rendre les...

Violence Conjugale – 106ième partie

  Violence conjugale (suite)      A Irigaray ne choisit ni la (femme) ni les femmes comme objet de son investigation critique. Elle analyse plutôt des exemples clés de connaissances phallocentriques, notamment en psychanalyse et en histoire de la philosophie idéaliste de Platon, à Descartes, Kant, Rousseau et Levinas.  Toutefois, elle ne se contente pas d’analyser ces objets de façon neutre, « indifférente ». Sa lecture des textes philosophiques et psychanalytiques ne vise pas simplement à démontrer les « préjugés » ou la « domination »  mâle au niveau de la théorie, car ces mots laisseraient supposer la possibilité de connaissances corrigées « purifiées » et sans préjugés; elle analyse plutôt les répercussions profondes du phallocentrisme, de la représentation des femmes et de la féminité dans des termes qui sont choisis par des hommes et qui soutiennent la masculinité. Cependant, le phallocentrisme n’est p...