Violence Conjugale – 160ième partie
Violence conjugale (suite)
L’âge de glace
Sans être nouveau, le phénomène n’est ni récent, ni Franco-canadien : un Américain sur quatre préfère regarder Netflix plutôt que de faire l’amour; plus du tiers des japonais de 16 à 19 ans sont « asexuels ». Ils ne sont pas du tout intéressés par la sexualité.
Un phénomène d’une telle ampleur n’a pas qu’une seule cause : On peut citer notamment l’omniprésence matérielle et mentale des écrans ou le phénomène Me too, qui a certes permis une prise de conscience des abus en matière de sexualité, mais aussi considérablement refroidi et compliqué les rapports amoureux placés sous la coupe de la méfiance et de la défiance.
Ces deux raisons conjuguées font qu’aujourd’hui, selon François Kraus, directeur du Pôle politique et Actualité à l’IFOP, un nombre croissant de jeunes préfèrent le porno à la sexualité « dans la vie réelle » : « une proportion non négligeable d’entre-eux sont de plus en plus addicts, par exemple aux réseaux sociaux et aux différentes applications d’échanges, aux séries, aux films ou aux films pornographiques ».
Nous sommes passés, en un demi-siècle, d’une jeunesse promouvant la libération sexuelle tous azimuts ayant peace and love pour devise, à une génération pour laquelle la pornographie face à un écran est la principale expérience sexuelle.
Nous sommes rentrés dans une sorte d’« âge de glace » en matière d’amour et de sexualité, avec de premiers effets bien concrets, notamment cette baisse historique et spectaculaire de natalité - au Canada et plus généralement en Occident.
En 1986 déjà, l’écrivain Michel Tournier observait : « Notre société hygiénique et puritaine » se montre de moins en moins favorable à la connaissance et aux satisfactions tactiles. Toucher avec les yeux. L’absurde conseil qui brisait nos élans enfantins est devenu un impératif universel, tyrannique.
Les lieux de contact érotiques sont interdits ou infectés de surveillance en même temps que se développe une inflation galopante d’images.
Le magazine, le film, la télévision gavent l’œil et réduisent le reste de l’homme à néant. L’homme d’aujourd’hui se promène museler et manchot dans un palais de mirages.
Et encore! L’époque (il y a moins de quarante ans) ne connaissait ni Netflix, ni 5G, ni ces progrès inédits dans l’hypnose de masse. Mais il y a d’autres effets sonnants et trébuchants : En se privant d’amour et de sexualité, ces jeunes se privent non seulement d’une expérience humaine et édifiante, mais aussi des bienfaits apportés par la sécrétion des hormones dont je vous ai parlé.
Et puis, à un niveau plus spirituel, pour reprendre les thèses de Neale Donald Walsh, une humanité qui fait de moins en moins l’amour est une humanité qui s’enferme dans un cercle vicieux de « mauvaises ondes » et d’énergies négatives. À l’heure où l’agressivité se répand sur nos écrans, sur les réseaux sociaux, dans les villes et les capitales; en ces temps où de nouveaux fronts s’ouvrent mois après mois le conflit Russo-Ukrainien, suivi du conflit Israélo-Palestinien, et la fébrilité Chinoise autour de Taiwan.
Il ne serait pas idiot d’envisager de (re) prendre au sérieux, et de dépoussiérer cet autre slogan vieux d’un demi-siècle : « Faites l’amour, pas la guerre ».
Cela ferait, à coup sûr, du bien à vos hormones, à votre santé, à votre âme, et peut-être aussi au monde entier.
*À suivre*
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