Violence Conjugale – 151ième partie
Violence conjugale (suite)
Dans un chapitre plein d’humour et d’arrogance (enfin) l’auteur démantibule la forteresse jusqu’ici inexpugnable du violeur, naïf ou cynique profiteur de ce qu’il prend pour de la virilité, et braque un projecteur libérateur sur le réduit où se cachait la femme violée, honteuse mais prétendument comblée. En nous racontant l’histoire du viol au-delà de ses apparences, elle a mis en évidence non seulement l’abus de pouvoir qu’il constitue, mais sa fonction morale et sociale, et, par voie de conséquence, elle a éclairé les véritables motifs de l’indulgence des hommes et de la résignation des femmes.
« Depuis les temps préhistoriques, affirme-t-elle, le viol constitue le plus efficace des procédés d’intimidation qui permettent à l’ensemble des hommes de maintenir dans un état de crainte et d’insécurité l’ensemble des femmes ».
Le viol n’est donc pas un crime sexuel, mais un acte de violence et d’autorité. Elle en donne pour preuve ce fait que les violeurs ne sont qu’exceptionnellement des déséquilibrés, des pervers ou des maniaques : ils sont d’après les tests et les enquêtes, « impossible à distinguer de l’homme normal ». Plaisant euphémisme pour signifier que les violeurs, ce sont nos pères, nos frères, nos maris. C’est notre voisin de palier, c’est le père de famille honorable, le commerçant estimé, l’étudiant si sympathique, et s’ils ont bonne conscience, c’est qu’ils ne font qu’exprimer le conditionnement sexuel imprimé dans notre culture et dans nos mœurs. Il faut regarder cette vérité en face : les violeurs sont des hommes normaux, « qui servent momentanément en première ligne des troupes de choc masculines, terroristes de la plus longue bataille que le monde ait jamais connue » une bataille diffuse et feutrée, bien-sûr, qui ne s’exprime pas d’une manière voyante dans la vie courante mais qui démontre, souvent tragiquement, dans des situations dites marginales, ce rapport de force que les hommes continuent d’imposer aux femmes : Témoin de la situation des femmes battues, que la société s’obstine à considérer comme négligeables … ou comiques : témoin surtout de la prostitution, cette caricature tragique de la condition féminine, qu’on a toujours voulu faire passer pour une vocation chez certaines femmes, en tout cas pour la libre acceptation d’un état qui donnerait satisfaction aux deux parties.
*À suivre*
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