Violence Conjugale – 150ième partie
Violence conjugale (suite)
La réussite totale de ce transfert de responsabilité se manifeste par d’insurmontables exemples qui semblent n’avoir aucun lien entre eux. Ils en ont un terrifiant : la volonté que les femmes conservent une mentalité de victime.
Un procureur de la République déclarant à Marseille dans l’affaire du viol de deux campeuses belges par trois hommes et en guise de circonstance atténuante, « après tout, ce n’étaient pas des oies blanches! » sous-entendant que dès qu’on n’est plus vierge, on est en faute et on n’a plus droit à la protection de la société).
Les juges américains acquittent systématiquement les violeurs si la victime était en minijupe ou ne portait pas de soutien-gorge (raisonnement aberrant qui conduirait en bonne logique à acquitter des cambrioleurs si la victime roulait un Rolls ou faisait étalage de sa richesse!).
Hya Ehrenbourg encourageant en 1943 les combattants de Stalingrad en ces termes « chaque heure gagnée peut sauver un citoyen russe de la corde et une femme russe du déshonneur », montrant clairement que la femme n’est qu’un objet sexuel dont les hommes placent l’honneur assez bas…
Un conseil des ministres israélien proposant candidement à Golda Meir, pour diminuer le nombre des agressions nocturnes, d’instituer un couvre-feu qui contraindrait les femmes à rester le soir à la maison! (Pénalisant en somme les victimes alors que ce sont les hommes les agresseurs!).
Ces exemples et les milliers de réactions analogues qu’on pourrait citer et qui n’indignerait pratiquement personne jusqu’ici, les lecteurs de Susan Brownmiller – et ils sont innombrables aux États-Unis ne pourront plus les rencontrer sans être envahis d’une saine et revigorante révolte.
*À suivre*
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