Violence Conjugale – 83ième partie
Violence conjugale (suite)
L’homme battu, une figure inenvisageable
Et pourtant, il suffit d’envoyer la question des hommes violentés en public pour comprendre que ces clichés existent bien. Entre les petits sourires amusés des mecs.
« Moi, ça ne me dérangerait pas d’être au corps à corps », la gêne, la surprise, « mais comment c’est possible » et le classique « pourtant un homme peut se défendre ». On comprend vite que la figure de l’homme battu est presque inenvisageable. Pour Samira Meziani, avocate « C’est justement le cœur du problème. Selon elle, entre les messages excessifs comme ceux de SOS papa et l’idée, bien ancrée dans notre société, que la femme est victime et non le bourreau, la violence contre les hommes ne semble même pas crédible ». Au point d’entraîner parfois des injustices. Elle raconte « j’ai défendu un client qui avait été poignardé par sa femme, elle a écopé de 8 mois avec sursis et finalement pas allée en prison, pour un homme la peine se serait comptée en années ».
Si on ne sait pas non plus combien d’hommes exactement souffrent de violences, comme pour les femmes, les statistiques sont inférieures à la réalité, ils se heurtent à un manque criant de structures adaptées, « J’ai vu pas mal de mes clients rejoindre les deux associations qui existent et en revenir parce qu’ils ne se reconnaissent absolument pas dans ces discours excessifs » affirme Samira Meziani. Elle insiste, « la majorité des hommes battus sont plutôt des gentils, un peu naïfs, coincés, dans une grande solitude ».
Selon Roland Constance, une importante étude nationale est en cours sur les victimes des violences psychologiques, dont les résultats attendus, pourraient bien révéler « l’existence de ce phénomène chez les hommes » et peut-être enfin faire entendre leurs voix dixit Pauline Leduc.
*À suivre*
Commentaires
Publier un commentaire