Violence Conjugale – 59ième partie
Violence conjugale (suite)
Le respect des droits fondamentaux des enfants
La cour suprême du Canada a statué en mars 2004 que les parents pouvaient user de manière limitée et encadrée de sanctions physiques dans le cadre de l’éducation de leurs enfants (sauf envers les enfants de moins de deux ans et les adolescents). Cette décision juridique, qui veut préserver la capacité éducative des parents, soulève tout de même une préoccupation fondamentale. En tant que sujets de droit, les enfants ont-ils les mêmes droits que les adultes, dont celui à l’intégrité physique? Selon Jetté, Bouchard et Clément (2001) :
« Il n’y a pas de minimum ou maximum à partir duquel la communauté scientifique se montrerait unanimement inquiète ou rassurée concernant le recours à la punition physique ou à d’autres formes de violence « usuelle » par les parents envers leurs enfants. Cela demeure une appréciation qui ne peut être faite que par l’ensemble des acteurs sociaux, aussi bien ceux qui se préoccupent du bien-être quotidien des enfants que ceux qui analysent aussi la question sous l’angle des droits fondamentaux. Frapper une autre personne ou taper, dans le cas des enfants – pour arriver à ses fins soulève en effet la question des droits fondamentaux. »
Source : Jetté M. et al 2001 : « La violence familiale dans la vie des enfants » un portrait social du Québec : Données et analyse. Éditions 2001.
L’environnement social
La précarité économique est une des composantes majeures du problème de la maltraitance, spécifiquement dans les cas d’abus physiques et de négligence. Les agressions sexuelles se répartissent davantage dans tous les milieux sociaux.
Dans le rapport « Un Québec fou de ses enfants ». Camil Bouchard insiste sur l’importance de la pauvreté dans la genèse des problèmes de tous ordres qui menacent le bien-être des enfants et des familles. La pauvreté et l’isolement social sont étroitement liées aux diverses formes de maltraitance (Ethier et al, 1992).
Les conditions de vie subies par les familles pauvres augmentent de six à sept fois le risque d’abus et de négligence des enfants, en comparaison avec les conditions de vie des milieux nantis. Pourquoi? Essentiellement parce que les ressources – celles du parent pour exercer son rôle sont déficientes : les parents pauvres sont plus souvent malades, démobilisés, préoccupés, isolés. Ils vivent dans des lieux souvent inadéquats, trop petits, mal équipés, qu’ils n’ont pas choisi d’habiter. Il arrive souvent aussi que les enfants pauvres soient eux-mêmes plus malades, davantage sujets à des infections ou à des maladies du système respiratoire. La santé altérée de ces enfants peut nuire à la formation des liens d’attachement parents-enfants qui sont nécessaires dans une relation affective positive. Le stress élevé qu’éprouvent jour après jour les familles pauvres met la compétence parentale à rude épreuve, et les ressources parentales déjà précaires s’épuisent plus vite.
*À suivre*
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