Violence Conjugale – 58ième partie

Violence conjugale (suite)

 

 

Les normes culturelles de la violence

 

Parmi les facteurs sociaux, nous trouvons au premier plan les normes culturelles face à la violence et à son usage dans l’éducation des enfants.  À plusieurs égards, certaines institutions sociales cautionnent son adoption en tant que moyen efficace de résoudre les conflits.

 

D’abord, les médias fournissent maintes occasions d’observer des scènes de violence qui, de manière régulière, présentent un schème de conduite agressive dans les relations interpersonnelles.  On sait que les médias constituent un puissant agent transmetteur des valeurs et des conduites auprès des jeunes.

 

Les enfants côtoient la violence tous les jours à la télévision dans la programmation régulière ou dans les films vidéos qui sont loués.

 

Les jeunes américains auront été témoins de 18000 meurtres et de 800 suicides avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans (Bouchard, 1991). Camil Bouchard estime que cette omniprésence de la violence télévisuelle ne prépare pas les enfants et les jeunes à résoudre les conflits par le biais de conduites pacifiques et par la négociation.

 

Des chercheurs américains ont mis en évidence les effets à long terme de la violence télévisée sur les comportements d’agressivité des adolescents une fois arrivés à l’âge adulte (le Devoir, 2002). Ils ont suivi 700 jeunes sur une période de 18 ans, allant de l’adolescence à l’âge adulte, en fonction de leur écoute quotidienne de la télévision, compte tenu du nombre d’actes violents auxquels ils avaient été exposés (de 20 à 25 actes violents/heure dans les programmes destinés aux enfants).  Qu’ont-ils découvert?  Que seulement 5,7% des adolescents qui passaient moins d’une heure par jour devant la télévision commettèrent des actes violents à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte, contre 22,5% de ceux qui regardaient la télévision entre une et trois heures.

 

D’après les chercheurs, cette étude contredit l’hypothèse selon laquelle la violence télévisuelle n’affecte que les enfants.  La violence dans les médias contribue réellement à produire une société plus violente.

 

D’autre part, il existe une norme implicite qui veut que le parent doive exercer un contrôle sur son enfant parce qu’il en est le « propriétaire ».  Dans le prolongement de cette norme, on tolère que le parent puisse user de châtiments ou de punitions pour se faire obéir.  Cette acceptation ouvre la voie à des sanctions disciplinaires abusives.  La plupart des parents qui maltraitent leur enfant prétendront avoir voulu le corriger parce qu’il était désobéissant ou turbulent.  Certaines études ont mis en évidence la popularité du châtiment corporel en tant que moyen de contrôler l’enfant (Chamberland, 1992) spécialement le jeune garçon qui est plus susceptible d’être la victime des abus physiques.

 

L’étude sur la violence dans la vie familiale des enfants effectuée en 1999 auprès de femmes vivant avec au moins un enfant âgé de moins de 18 ans, montre que, plus un parent est d’accord avec l’utilisation de punitions corporelles pour résoudre un conflit avec un enfant, plus le risque augmente que l’enfant subisse des épisodes de maltraitance (Jetté et al, 2001).

 

*À suivre*

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