Violence Conjugale – 57ième partie
Violence conjugale (suite)
Les caractéristiques des enfants maltraités
Il existe des différences dans les mauvais traitements infligés aux enfants selon le sexe de la victime (Tourigny et al, 2001). Les filles sont presque trois fois plus souvent victimes d’agressions sexuelles que les garçons. Ces derniers sont un peu plus souvent victimes de négligence et d’abus physique. La violence psychologique, pour sa part, est également répartie entre les filles et les garçons.
En ce qui concerne l’âge auquel ont lieu ces mauvais traitements la négligence parentale touche particulièrement le groupe des enfants âgés de 0 à 5 ans et diminue avec l’âge. Après l’âge de 12 ans, il y a une diminution du nombre des enfants victimes d’abus physiques. De manière générale, le taux de victimisation diminue avec l’âge, surtout chez les garçons, alors que, chez les filles, les agressions physiques et sexuelles augmentent avec l’âge.
Les facteurs sociaux dans l’étiologie de la maltraitance
L’une des difficultés que comporte l’identification de la maltraitance réside dans la capacité de définir les mauvais traitements. En effet, la maltraitance se définit par rapport aux normes culturelles retenues pour la socialisation des enfants. Quel geste devient un abus physique ou une négligence, et par rapport à quelle norme? Laisser pleurer un nourrisson pour le former, est-ce de la négligence? Laisser de jeunes enfants sous la surveillance d’un enfant de 10 ans, est-ce encore de la négligence?
Utiliser la fessée comme principe d’éducation, est-ce une agression physique? On s’arrête le respect de la diversité culturelle et sociale, et on commence le droit à l’intégrité corporelle et psychologique des enfants?
Cette question vaut autant pour les communautés ethniques que pour les sous-groupes sociaux et religieux. Il semble que, dans la définition de la maltraitance, il y ait deux écueils à éviter : l’éthnocentrisme des valeurs occidentales, qui sont les valeurs servant de mesure de comparaison pour les spécialistes des institutions.
Par exemple, certaines pratiques culturelles qui sont adaptées à la société d’origine peuvent être sources de réel danger une fois transposées dans un autre contexte social. Mais l’application étroite des normes du groupe dominant crée aussi des traumatismes inutiles. La recherche de la maltraitance à tout prix en fait parfois voir de toutes les couleurs à des parents bien intentionnés. Comme pour la violence conjugale, les facteurs sociaux et les facteurs individuels se combinent pour expliquer les comportements de maltraitance des adultes-parents à l’égard des enfants les causes de ces problèmes sont nombreuses et complexes.
*À suivre*
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