Violence Conjugale – 48ième partie
Violence conjugale (suite)
Théories explicatives et les causes de la violence
Étant donné que la violence conjugale est un phénomène complexe et multi-dimensionnel, plus d’une théorie est utilisée pour la comprendre. On peut regrouper les théories explicatives en trois grandes catégories, selon l’angle d’analyse privilégié par les chercheurs et le genre d’interventions qui en découlent.
Une première catégorie touche les théories intra-individuelles. Celles-ci mettent l’accent sur le caractère dysfonctionnel de l’individu, en ce qu’il présente des traits de personnalité déficients, comme une très faible estime de soi et une incapacité à contrôler son impulsivité. À cela s’ajoutent les psychopathologies, comme l’alcoolisme et la toxicomanie.
Dans cette approche, on considère donc des facteurs endogènes aux individus : facteurs neurologiques, physiologiques et de personnalité. À titre d’exemple, les chercheurs s’interrogent sur les traumatismes crâniens subis durant l’enfance qui prédisposeraient aux comportements violents. L’ensemble de ces théories découle d’une vision biomédicale dans l’étude des problèmes sociaux. Elles ignorent le contexte social. On sait aussi que la majorité des agresseurs ne présente pas de psychopathologie.
Une deuxième catégorie réunit les théories socio-culturelles et les analyses politiques et structurelles. Ici, on examine l’influence de la position sociale dans l’étiologie de la violence conjugale. Les inégalités et les rapports sociaux de sexe. Par exemple, l’analyse féministe de la violence conjugale montre que celle-ci devient un moyen pour l’agresseur masculin d’exercer, de maintenir ou de regagner le contrôle sur sa conjointe – comme nous l’avons souligné précédemment, dans une société patriarcale, les normes sociales et la culture favorisent la domination masculine au sein de la famille et du couple, et se traduisent par une inégalité de pouvoir entre les conjoints. Ce point de vue n’explique pas le fait que les femmes aussi soient des agresseuses et que la violence féminine en soit pas que défensive.
L’analyse systémique du processus familial de la violence consiste à soutenir que tous les membres de la famille sont porteurs de violence ou peuvent en être victimes.
Des facteurs interdépendants et individuels (comme le mode de communication, des attitudes, etc) contribuent à la dynamique de violence. L’analyse systémique n’offre pas d’explication spécifique à la violence entre conjoints.
Enfin, une troisième catégorie réunit les théories psycho-sociologiques, qui mettent l’accent sur l’apprentissage social de la violence. Il existe une transmission intergénérationnelle de la violence selon Strauss (1999), l’exposition à la violence familiale durant l’enfance est le facteur le plus déterminant de la violence conjugale. Soit que les conjoints violents exposent leurs enfants à ce modèle de conduite, soit que les parents recourent à des punitions physiques dans l’éducation de leurs enfants.
Pourtant, aussi déterminant qui soit le facteur de la violence familiale antérieure, il n’explique pas le fait que la majorité des hommes qui ont été exposés durant leur enfance à la violence ne deviennent pas des agresseurs.
*À suivre*
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