Violence Conjugale – 45ième partie

 Violence conjugale (suite)

 

 

Le pouvoir est-il au cœur de la violence?

 

Il faut comprendre que les différentes formes de violence s’inscrivent dans des relations de pouvoir où les individus concernés n’occupent pas les mêmes positions : les agresseurs sont en position de domination et les victimes sont dépendantes, moralement et économiquement de leurs agresseurs.

 

Du point de vue de la sociologie féministe, le fondement de la violence conjugale se trouve dans les relations inégalitaires entre les sexes.  Plus les relations sont affectives et économiques entre une fille et un garçon, une épouse et son mari, sont inégalitaires, plus les possibilités de voir la violence s’installer dans la relation conjugale sont élevées.

 

D’ailleurs, des études ont montré que là où les couples vivent leurs relations sur le mode égalitaire, les formes de violence sont quasiment absentes.  De même, les femmes qui sont indépendantes sur le plan financier ont davantage la possibilité de choisir un mari non violent (Popper 1990).


 

 

Un schéma de la violence familiale

 

 

Pouvoir

 

 

Inégalités : les positions sociales entre les sexes et les générations

Violence familiale

Contrôle

Positions sociales de domination et d’intériorisation

Abus de pouvoir

Violence en tant que moyen de contrôle

Exercice de l’autorité liée à la position dominante

 

Agressivité dans la résolution des conflits

Agressivité et force physique en tant que moyen de contrôle sur l’autre

 

 

 

« Une femme sur deux est victime de violence » titre alarmiste?  Au canada, plus d’une femme sur deux avoue avoir été victime d’un acte de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie adulte (statistique Canada 2003), près de 48% de ces femmes ont été agressées par un homme qu’elles connaissaient – 25% par leur conjoint.

 

En 1990, le Conseil Consultatif Canadien sur la situation de la femme publiait une étude basée sur des données de 1980 affirmant que « chaque année, une canadienne sur 10 était battue ».  Depuis, différentes statistiques circulent et soulèvent toujours des questions sur leur validité.  Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il existe deux sources de données qui fournissent un portrait contrasté de la violence conjugale.  La première source renvoie à une catégorie d’études qui portent sur les stratégies de résolution des conflits familiaux.

 

Elle fournit des statistiques concernant les taux de violence subie par les femmes et par les hommes.  Dans ce genre d’enquête, les taux de violence conjugale sont étonnamment semblables entre les femmes et les hommes.  Nous verrons pourquoi.  La deuxième source provient de données de victimisation liée à des actes criminels rapportées par les corps policiers, les services judicaires, les maisons d’hébergement et aussi des groupes cliniques.   Dans ce cas, la violence conjugale est plus grave, a des conséquences qui touchent la santé physique des personnes et est asymétrique, les femmes y étaient les victimes dans plus de 80% des cas et les hommes, les agresseurs (Laroche 2008).

 

*À suivre*

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