Violence Conjugale – 44ième partie

 Violence conjugale (suite)

 

 

Étonnamment, le sentiment général dans la population est que la société civile est plus violente.  Le sentiment d’insécurité a augmenté parallèlement à la visibilité accordée à la violence et aux agressions physiques.  Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette apparente contradiction.  La population est plus sensible aux phénomènes de violence et la société les combat davantage.  Il y a une intensification de la dénonciation des délits d’agression survenant dans l’espace privé.  La production des statistiques s’est aussi raffinée.

 

Enfin, les médias contribuent à accorder une grande visibilité à la violence en rapportant de manière détaillée les événements violents, ce qui a un effet de dramatisation.

 

L’information nominale, « monsieur X a été agressé dans le dépanneur situé à telle adresse », rend palpable une violence de proximité.

 

Pourtant, si l’on observe l’histoire de l’humanité, les sociétés occidentales n’ont jamais été aussi pacifiques à l’intérieur de leurs frontières.  C’est dans les productions cinématographiques, les émissions télévisuelles et les jeux électroniques que la violence et la résolution agressive des conflits interpersonnels sont omniprésentes.

 

Les deux volets de la violence parentale et de la violence conjugale sont interreliés, même si la compilation des statistiques et les interventions d’aide sont différenciées.  Les mauvais traitements que subissent les enfants ne sont pas le fait du hasard dans la société.  Ces situations sont plus fréquentes dans les familles où les mères subissent elles-mêmes de la violence systémique ou dans des familles monoparentales isolées et pauvres.

 

Une question de pouvoir et d’inégalité

 

Plusieurs recherches montrent que le modèle de la violence familiale s’appuie sur les notions de pouvoir et d’inégalité des sexes et des générations (Popper, 1990).   Ce sont les membres les plus forts de la famille qui exercent une violence envers les plus faibles et les plus démunis :  les maris sont violents à l’égard de leur épouse et les parents vis-à-vis de leurs enfants parce qu’ils détiennent un pouvoir social, économique et physique sur eux.  L’utilisation de la violence devient alors un moyen de contrôler les individus sur qui s’exerce le pouvoir.

 

Dans notre société, le groupe des hommes est en situation de pouvoir et d’autorité.  Malgré les changements apportés dans les lois, l’idéologie patriarcale sur laquelle est basée cette position de domination est loin d’avoir disparu.  Qui plus est, les structures existantes dans le monde du travail et des loisirs font perdurer cette position privilégiée du groupe des hommes.

 

Le contrôle patriarcal ne s’exerce pas nécessairement par la violence, mais la violence est un moyen de contrôle qui a été et continue à être souvent employée par les hommes, dans la mesure où elle est tolérée par la société, comme nous le verrons un peu plus loin.

 

Lorsqu’une femme agresse son mari, c’est que la relation de pouvoir est inversée dans le couple.  Il en est de même des enfants adultes à l’endroit des parents âgés.

 

*À suivre*

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