Violence Conjugale – 42ième partie
Violence conjugale (suite)
Des enfants victimes ou témoins de la violence
Un tel vécu n’est pas sans laisser de conséquences. Sur le plan émotif, il ressort que ces enfants sont souvent aux prises avec des sentiments de peur, d’impuissance, de méfiance face à l’environnement, de colère, de tristesse et d’anxiété excessive.
Incapables d’exprimer leurs émotions dans le contexte où ils vivent, les enfants ont souvent tendance à manifester des problèmes d’ordre psychosomatique (Kerouac et al (1986)) signalent à cet égard une incidence élevée de maladies de l’appareil respiratoire (Asthme, bronchite), de troubles de sommeil, de plaintes relatives à des maux de tête, d’estomac etc.
Ces enfants développent également souvent des problèmes d’adaptation sociale qui se manifestent différemment chez les garçons et les filles et ce, à compter de 7 ans, c’est-à-dire au moment où ils entrent à l’école (Jeffe et al, 1985; Eron 1982). Ainsi la socialisation en fonction des genres amène chez les garçons des comportements violents envers les membres de sa famille et ses pairs (Strauss et al, 1980). Une fois adulte, les garçons voient augmenter leurs probabilités d’utiliser la violence envers leurs parents. (Martin 1982, Peak et al, 1985) et dans leurs relations prémaritales et maritales (Strauss, Gelles et Steinmetz, 1980).
Chez les filles qui ont plutôt tendance à s’identifier à leur mère, on retrouve souvent des attitudes de victimes, c’est-à-dire des difficultés à s’affirmer, de forts sentiments d’impuissance, de culpabilité, des comportements de retrait, d’hyperconformisme, de résistance et de pseudo-maturité (Sinclair, 1985).
Ces difficultés effectives et comportementales s’intensifient souvent lors de l’entrée à l’école. Bon nombre d’enfants obtiennent alors des résultats scolaires faibles, manquent de concentration, présentent un fort taux d’absentéisme et ont des comportements phobiques (Sinclair, 1985; Hofeller 1982).
Des jeunes qui vivent dans un milieu où leur mère est battue sont témoins de cette violence. Ces enfants sont ainsi souvent amenés à jouer un rôle parental en tentant d’assumer la protection de leur mère, ou encore de désamorcer la crise qui prévaut dans le couple. Ces enfants sont souvent pris en otage. L’agression menace de séparer la mère des enfants; l’un des parents dénigre l’autre devant ces derniers ou encore les utilise comme messagers ou informateurs et ce, afin de contrôler la vie de son conjoint ou de son ex-conjoint (Larouche 1987).
Enfin, dans plus d’un tiers des familles où il y a violence conjugale, les parents abusent des enfants (Strauss, 1978); plus de 5% des hommes violents agressent leurs enfants, alors que 25% des femmes battues qui vivent avec leur conjoint frappent leur progéniture (Walken 1984a).
*À suivre*
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