Violence Conjugale – 40ième partie
Violence conjugale (suite)
Comment subir ces violences sans que monte une colère, voire une rage intérieure qui cherche des issues pour éclater? ‘’ Ce qui est enfermé dans le cœur devient une grande colère’’ dit un grand maitre Japonais. Certains êtres écorchés survivent : ils vivent parfois dans leur fonction biologique, mais ils agonisent dans leur vie psychique… être mort-vivant ne pas pouvoir développer ses ressources endormies parce que le vécu d’enfant a dépassé les capacités d’absorption ; n'est-ce pas là la pire violence qu’un être humain peut subir? Nous pouvons alors mieux comprendre qu’à leur tour des victimes deviennent des bourreaux, qu’ils s’arment contre le ressentir douloureux et passent à l’attaque à leur tour, comme s’ils criaient dans l’agir. ‘’Voyez ce qu’on m’a fait’’.
Comment alors, briser le cycle répétitif de cette course à relai d’une génération à l’autre?
Des cliniciens chevronnés se sont penchés sur 6 phénomènes humains, à commencer par Sigmund Freud, puis Gilma Freiberg, Arthur Janov, Jack Lee Rosenberg, Alice Miller et d’autres? Tous ont parlé de liquider les émotions liées au souvenir douloureux afin de pouvoir vivre enfin le présent d’une façon dégagée et ainsi éviter de reproduire le scénario stérile.
Encore faut-il comprendre la façon d’aborder l’émotion. La notion d’émotion a fait son entrée dans les milieux intellectuels. Elle devient fort heureusement moins étrangère dans ces milieux ou le rationnel et l’intellectuel prennent encore trop souvent toute la place : On constate en effet, dans ces milieux un intérêt accru pour comprendre le phénomène de l’émotion, saisir son origine, analyser son fonctionnement comprendre son processus de développement depuis quelques années, elle occupe même une place dans les programmes d’études primaires, secondaires et collégiales, elle est intégrée à certains objectifs généraux et même les objectifs propres à l’enseignement de certaines matières. On y parle de l’importance de développer la dimension affective et dans certain cas, on utilise le qualificatif ‘’émotionnel’’ l’émotion n’est plus négligée, on lui accorde une place du moins sous un angle théorique, relationnel. C’est déjà un bon pas de franchi et un pas important. Je suis d’ailleurs profondément convaincu que la recherche est essentielle dans l’évolution d’un peuple, d’une société, d’un individu. Mais entre parler de l’émotion et la vivre, il existe tout un monde, celui de la différence entre le langage de la tête et le langage du cœur. On peut parler en effet ‘’parler de l’émotion pendant des heures comme on ‘’parle de’’ la situation économique, et ce, sans jamais sentir qu’elle nous anime.
*À suivre*
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