Violence Conjugale – 32ième partie

Violence conjugale (suite)

 

 

La Nostalgie De L’amour Maternel

 

« Je veux qu’on m’accepte tel que je suis. Une femme qui critique mon mode de vie ne m’aime pas », déclare Éric qui à 40 ans, n’a jamais connu de relation amoureuse durable. L’accepter tel qu’il est,  signifie tolérer sans broncher ses chères habitudes. En particulier, ses fins de semaine de célibataire, avec ses copains. Des comportements qui lui valent des reproches et finissent par provoquer la rupture. 

 

« Il est légitime d’espérer être aimé tel qu’on est, à ceci près que certaines habitudes sont insupportables pour l’autre, explique Gérard Louvain, psychothérapeute. La seule personne qui puisse nous accepter sans condition, c’est nous même. Continuer à penser,  à l’âge adulte, qu’il existe sur terre un autre être capable d’offrir un amour aussi inconditionnel nous expose à nous sentir perpétuellement mal aimés. Et à estimer que personne n’est digne de notre amour. » 

 

 

Les Blessures Du Passé

 

Roger ne cesse de répéter le même scénario : séduire des femmes qui ne s’intéressent pas à lui et fuir dès qu’on lui témoigne sa flamme. « Nous sommes conditionnés par nos premières amours, affirme Gérard Louvain. La façon dont nos parents nous ont aimés détermine en grande partie nos comportements amoureux. Le fils d’une mère mal aimante recherchera souvent des partenaires qui donnent peu : pour lui, c’est une manière de revivre la première expérience amoureuse qu’il ait connue. La répétition de la souffrance est un mécanisme psychique très fréquent : dans l’inconscient, ils inscrivent une forme de jouissance masochiste dont il est très difficile de se libérer.

 

Autre cas de figure cité par Éric Fromm dans l’Art d’Aimer, (Desclée  de Brouwer (1983), un classique de la littérature psychanalytique sur l’amour : la fixation à des parents qui ne s’aimaient pas, mais trop coincés pour extérioriser leurs sentiments hostiles. Une situation qui fait rimer émotion et danger «  leur position défensive bloque toute relation spontanée avec l’enfant qui, en retour, se réfugie dans un monde à lui, attitude qu’il continue d’entretenir plus tard dans ses relations amoureuses. »

 

 

Un Besoin Infantile

 

Tous les partenaires d’Ève l’abandonnent. La moindre contrariété l’incite  à appeler au secours, mais elle n’est jamais là quand l’autre quémande à son tour une once de soutien. « Aimer, c’est être là quand l’autre est en détresse, rappelle un collègue psy du CLSC. Une tâche impossible lorsque dans son inconscient, on se voit dans la peau d’un enfant à qui tout est dû. On ne peut alors exiger d’être pris en charge en permanence, sans être en mesure de quitter cette place pour jouer le rôle de celui qui protège. »

 

 

La Peur De L’engagement

 

La peur de s’engager peut donner lieu à une authentique phobie, proche de la claustrophobie; être intime avec un autre est synonyme d’enfermement. Les phobiques de l’engagement ont la sensation que se décider pour une partenaire engage leur existence à tout jamais sans possibilité, ensuite, si cela tourne mal, de sortir du lien. Une perspective forcément très angoissante! Érick Fromm repère trois autres types de peurs qui poussent à fuir l’amour : la « peur de l’intimité », qui conduit à la solitude à deux, la « peur des conflits » et la « peur de la souffrance », qui mènent fatalement à la solitude, puisque aimer ne va jamais sans douleur et sans heurts. D’ailleurs, affirme-t-il, les crises, loin d’être destructrices, produisent une catharsis- une libération- dont les deux personnes émergent avec plus de connaissance et de force.

 

*À suivre*

 

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