Violence Conjugale – 31ième partie

Violence conjugale (suite)

   

                                       

Témoignage

 

Michel est un peu traîné de force en consultation par sa femme. Son mari passe des nuits entières devant son ordi, et  désinvestit toute vie familiale, ne partage plus rien avec elle ni avec leurs deux enfants. Dès son retour du travail, il se jette sur son PC. Mais plus encore, Michel se focalise sur des sites pornos qui la dégoûtent. Après plusieurs sommations sans effets, elle a pris la décision de l’accompagner en consultation et ce sera sa dernière chance. S’il ne se soigne pas, elle le quittera. Michel et sa femme se sont rencontrés. Il y a dix ans. Dès le début, leurs relations sexuelles ont été un peu particulières, mais dit-il, ils y ont trouvé tous les deux leur compte.

 

Pour elle, l’absence de plaisir lors des relations s’est vite accommodés des problèmes d’éjaculation précoce de Michel. Jusqu’à il y a deux ans, tout semblait pouvoir rester stable. Mais sa femme accouche de jumeaux et se refuse par la suite obstinément à lui. Peu enclin à chercher ailleurs et passionné d’informatique, Michel commence à consulter régulièrement des sites pornographiques et à se masturber. Pendant de nombreux mois, cela n’entrave pas la vie relationnelle de Michel et sa femme semble même fermer les yeux. Non seulement les heures de connexion ont augmenté, mais surtout, avoue Michel, sa femme l’a surpris sur un site d’image de viols. Depuis cet évènement, la nature de consultation des sites a effectivement changé.

 

Comme une drogue, il lui en faut de plus en plus pour trouver le plaisir et l’excitation. Une sorte d’escalade de fantasmes sur des sites de plus en plus « glauques ». Il importe que Michel fasse un travail personnel pour comprendre le sens de cette fuite, et que sa femme se penche sur le sens qu’elle souhaite donner à leur couple et, bien entendre aussi, sur ses propres inhibitions.

 

 

Ce qui ramène à la théorie : L’attachement Au Père

 

D’un homme incapable d’aimer, on se dit souvent : « Ce garçon aime trop sa maman. » Et s’il aimait trop son papa? Drôle d’idées. Pourtant, l’attachement trop intense du fils à son père est, selon Erick Fromm, l’une des principales causes d’inaptitude à l’amour. Exemple type : maman est froide et distante. Son époux et son fils, pour trouver l’affection dont ils ont besoin, se rapprochent l’un de l’autre. OK, si papa est un bon père, il représente en même temps l’autorité. 

Il en résulte un garçon servilement attaché à lui et obsédé par la pensée de gagner son estime « Des hommes de ce genre s’engagent souvent avec succès dans des carrières sociales. Ils sont sérieux, dignes de confiance, ardents. Mais, dans leurs relations avec les femmes, ils restent distants et réservés », car aucune d’elles ne saurait remplacer papa. 

 

Pas d’amour sans histoire : On parle d’ailleurs d’histoire d’amour. Mais il occasionne tant d’histoires parfois que, à chaque tentative de nouer un lien, c’est la souffrance ou la rupture. Inutile d’accuser le mauvais sort : l’impossibilité d’aimer ou de se rendre aimable est toujours le résultat d’impasses ayant marqué le cheminement psycho-affectif d’un individu depuis son enfance. Notre façon d’aimer est le reflet de nos relations avec notre intériorité. C’est pourquoi il est toujours possible de rompre la chaîne de malheur, en prenant conscience des dix obstacles qui sous-tendent notre incapacité à vivre l’amour pleinement.

 

*À suivre*