Violence Conjugale – 30ième partie
Violence conjugale (suite)
Mais dans le processus qui conduit à l’addiction, il existe, bien évidemment des phases, des phases « d’usage » non addictif et ceci est particulièrement vrai pour la sexualité dans une société qui valorise la liberté et le droit au plaisir. Viennent ensuite deux phases qui concernent l’addiction en tant que telle : une phase que nous appelons « pré- clinique » pendant laquelle le sujet peut s’imaginer réussir à reprendre le contrôle de son existence, et une phase clinique, lorsqu’il prend conscience de ne pouvoir s’en sortir seul et qu’il est en mesure de demander de l’aide.
Que ce soit la répétition d’aventures sexuelles ou l’isolement devant son ordinateur, le développement d’une addiction sexuelle constitue toujours une certaine forme de fuite de la relation à l’autre. Et ce mouvement qui se voulait initialement libérateur tombe ensuite dans la répétition et le besoin compulsif. Le sujet devient dépendant de pratiques sexuelles qui nuisent progressivement à son équilibre.
Ce qu’il faut ainsi comprendre est que dans le cas de partenaires multiples par exemple, ces derniers sont toujours considérés comme des objets plus ou moins interchangeables. Ceci autorise le parallèle avec la dépendance à une expérience—de la drogue, du jeu, voire du crime—dépendance dans laquelle la répétition viendrait ôter à la conduite tout sens que le sujet aurait pu initialement y chercher.
Pour la plupart des sujets du sexe masculin surtout envahis par des préoccupations sexuelles, et l’essentiel de leur temps est consacré à séduire et à passer à l’acte, au détriment de toute autre forme d’investissement familial, professionnel et social. Dans les moments où ils devraient se concentrer, travailler, ils ne pensent qu’à la façon dont ils vont réussir à « draguer » une ou un partenaire, comme si rien d’autre n’importait, et utilisent tout leur temps libre à satisfaire cette pulsion. Mais, dès l’acte sexuel accompli, à peine soulagés, ils sont de nouveau en proie à l’insatisfaction puis à la culpabilité et à l’impérieux besoin de recommencer, ce qui n’est pas sans rappeler certaines phases traversées par les acheteurs compulsifs. Dans ces conduites, le partenaire est transformé en simple instrument d’une pratique qui s’apparente aux plaisirs solitaires.
*À suivre*
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