Violence Conjugale – 29ième partie

 Violence conjugale (suite)

 

 

 

L’addiction ne concerne donc pas un type particulier de pratique sexuelle. Mais, si elle peut englober des conduites traditionnellement considérées comme perverses, nous souhaitons l’inscrire principalement dans une pratique anormale de la relation sexuelle, qui devient centre de l’existence du sujet et nuit à tout le reste de ses investissements, sans apporter de réelles satisfactions.

 

En pratique, nous observons cliniquement deux types de consultations. L’une proche de l’addiction à l’amour « les serials lovers » accrocs aux coups de foudre et aux symptômes de la passion ( premiers regards, dîners aux chandelles…) se caractérise par la répétition forcenée d’aventures sexuelles dont une des formes emblématiques pourrait être représentée par les pratiques de certains auteurs  de films pornographiques qui avouent leur besoin de se masturber plusieurs fois en rentrant de tournages pourtant éprouvants et de participer à des parties à plusieurs dans la foulée.

 

La seconde rejoint les pratiques ludiques ou virtuelles se caractérisant par la répétition des conduites masturbatoires lors de consultations répétées et envahissantes de sites pornographiques.

 

Cette dernière forme caractérise au mieux la dimension  de fuite des relations à l’autre et d’isolement de la presque totalité des addictions.

 

Les psychiatres Nord- américains Reed et Blaine ont proposé, en 1988, la description d’un processus en quatre étapes qui nous semble bien s’appliquer à maintes conduites addictives et, en particulier au sex-addicts. Durant une première phase, l’obsession, laquelle est une réponse à des difficultés existentielles, le sujet est totalement absorbé par des préoccupations sexuelles. Puis succède une phase d’exécution de rituels qui précède le comportement sexuel. Vient ensuite la phase d’agir sexuel proprement dite qui entraîne un soulagement très provisoire. S’ensuit une phase de désespoir et de  et de sentiment d’impuissance à contrôler sa conduite.

 

Si nous retrouvons dans cette description bien des éléments communs à de nombreuses conduites addictives, elle vient souligner un élément que nous considérons comme essentiel à la définition  d’une addiction : le fait que le sujet lutte sans succès pour mettre fin à une conduite dont il est à la fois l’auteur et la victime.

 

*À suivre*

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