Violence Conjugale – 16ième partie
Violence conjugale (suite)
Le premier point consiste à offrir un contexte de rapports mutuels entre les personnes qui favorise la recherche d’un équilibre entre les comportements et l’expérience—les théories « égotisantes » qu’elles soient psychologiques psychanalytiques ou autres, ne conviennent pas, car elles ne font pas le lien entre le développement de Soi et l’hominisation; elles ne s’adressent pas au fossé entre des personnes ou entre des conditions de vie. Je recherche donc une position qui favorise les rapports mutuels, la rencontre, sans chercher à modeler les personnes sur une (ou des) théorie (s)
Le point numéro deux consiste à porter l’attention sur l’être. Et ceci n’a rien d’idéal ou d’abstrait. Il s’agit de l’être comme tel, ce qui se vit, ses propres réactions, ses malheurs et malaises, ses révoltes, distances, détours, plaisirs, besoins, maladies, problèmes, tout ce qui fait de nous qui nous sommes dans le quotidien.
Il s’agit de l’être concrétisé dans des personnes, des individus.
La centration sur l’être dans l’intervention a été développée de façon approfondie en abandon corporel. Dans cette position ontologique, l’être précède la connaissance. Le point de départ n’est plus un savoir reposant sur l’autorité d’une personne remarquable, sur l’intervention de la divinité ou de la méthode scientifique. Il s’agit, bien au contraire, d’une expérience rendue possible par le déploiement d’un ensemble de conditions à prendre qui la situeront d’emblée sur le plan de la recherche ontologique. L’intervenant s’ouvre lui-même à son propre être, créant ainsi une place pour l’être de l’autre.
Cette position se démarque des positions fixes ou pré établies, des mythologies, philosophies, religions, de la science, de la psychologie, ou de la psychothérapie en ce sens qu’elle ne prédéfinit pas la vie humaine.
(Hamann, 2001 :9). Dans cette position l’intervenant ne se présente en aucune manière comme un savoir ou la vérité, et il n’implique aucune adhésion préalable de la part des personnes qui s’y intéressent.
L’intervenant fait partie du processus, en prenant le risque de recevoir sa propre vie au contact de celle des autres et de recevoir sa propre vie comme étant la sienne propre.
Habitant ce lieu dans le rapport, l’intervenant favorise que l’autre y soit aussi. La rencontre de subjectivités peut passer par de l’accusation. Mais c’est l’ouverture à l’être de chacun qui est recherchée. Les individus sont recherchés, nous avons besoin d’eux, qu’ils nous disent qui ils sont.
Il s’agit d’une rencontre réelle où les participants prennent contact avec ce qui les habite en dedans d’eux-mêmes, l’expriment, le disent à un groupe de personnes et arrivent à mettre du sens dans ce qui est en Soi. Jourard (1959) n’avait-il pas affirmé qu’il n’y a pas de développement de la personne sans qu’elle puisse être réellement qui elle est pour quelqu’un d’autre. De même Rogers (1958) avait indiqué l’importance de l’intervenant ou l’accompagnateur pour orienter la direction du changement vers une acceptation plus grande de Soi.
*À suivre*
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