Violence Conjugale – 14ième partie

 Violence conjugale (suite)

 

On devient ce qu’on est

 

La société moderne impose à chaque enfant une camisole de force en l’obligeant à se conformer à ses lois et principes. Il en résulte que les possibilités de l’homme sont tuées dans l’œuf et que les mots « équilibre mental » et « folie » sont devenus ambigus. Existe- t-il un homme que l’on puisse dire normal? : (Laing, 1967)

                                             

Cette citation de Laing demeure   d’actualité dans sa vision du problème que pose la vie en société. L’équilibre entre les instincts normaux de chaque être humain et les rôles sociaux qui lui sont dévolus constitue un défi pour la plupart d’entre nous. Le refoulement des vécus peut suffire lorsque ceux-ci ne sont pas trop douloureux, mais, pour d’autres humains, les vécus ne sont pas tolérables et un débordement ne peut être évité. Si on ajoute à ces douleurs universelles des expériences d’abus physiques ou sexuels et de l’instabilité chronique dans les relations de base, une coupure de cette souffrance s’installe comme protection. Cette rupture en soi affecte la capacité relationnelle des personnes et se traduit dans des conduites parentales qualifiées de négligentes

 

Aux prises avec des conditions de vie limitant l’accès aux ressources de la collectivité; le fardeau de l’être est débordé par celui de la survie concrète et émotionnelle.

 

Pour les personnes en souffrance, le fait de pouvoir «  délivrer » son expérience, de quelque niveau soit-elle, mais comme étant la sienne propre constitue une occasion de se reconnaître, de se découvrir, de se sentir moins isolé et de sentir   ainsi sa souffrance moins aigue. Le fait dans la réception des vécus permet de co-naÎtre, c’est-à-dire de faire sens avec ses vécus, coupures et agirs difficiles à porter autrement.

 

S’il est une expérience qui touche tous les humains, c’est bien celle de la souffrance. Elle n’échappe à personne, riches ou pauvres, malades et bien portants, la souffrance fait partie de la vie de tous les humains. Elle est intrinsèque à la vie humaine pour la simple raison que notre rapport à la vie est limité, limité par notre organisation corporelle, limité par l’héritage incrusté dans cette organisation corporelle, limité par les conditions de vie propres à chacun de nous et limité aussi par le temps que nous avons à vivre.

 

Lors de notre naissance, nous héritons d’un bagage corporel marqué des souffrances, humiliations, hontes, rages, peines, expériences de toutes sortes incrustées sous forme d’organisation corporelle et qui se manifeste en toutes sortes d’occasions de nos vies, à des moments où nous ne nous attendons pas, à travers et malgré nous. Les différences individuelles d’héritage d’organisation corporelle sont accrues par les écarts dans les conditions de vie.

 

La non-satisfaction des besoins affectifs, physiques, parentaux ou d’encadrement chez tout être humain engendre une expérience de manque et parfois de détresse. Si on ajoute à ce manque de soins de base une histoire d’abus ou de violence, on peut comprendre que l’énergie pour combler ce manque et pour éviter la dépression s’actualise dans toutes sortes de courts-circuits relationnels.

 

*À suivre*

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