Violence Conjugale – 8ième partie
Violence conjugale (suite)
Le Me Too
Ces hommes qui crient à l’injustice, dépouillés de leurs privilèges par les féministes et leurs appels à l’égalité. Ils se disent en crise de la masculinité qui n’est rien d’autre qu’un mythe comme disait l’autre.
Les tenants de ce discours prétendent que les hommes ont reçu le féminisme de plein fouet, que l’ordre masculin est à jamais renversé et que nous assistons à la fin du patriarcat.
Cette propagande masculiniste est une construction fallacieuse qui ne passe pas l’épreuve des faits. Même si on considère que nous sommes une société progressiste, il est faux de croire que l’égalité entre les sexes est une valeur fondamentale du Québec. Il y a encore énormément de lieux de pouvoir où les hommes sont majoritaires.
En guise d’exemple pour déboulonner ce mythe, je vous rappelle que parmi les 193 pays membres de l’ONU, 18 seulement sont gouvernés par des femmes. Ce sont donc des hommes seuls ou presque qui gouvernent le monde, c’est-à-dire qui ont le pouvoir de prendre des décisions qui affectent les populations. Le chantre de la crise de la masculinité m’irrite aussi par leur discours qui trace une ligne entre les hommes et les femmes, en définissant de façon complètement stéréotypée.
Grosso modo, les hommes ont l’air d’une bande d’abrutis simplement parce qu’ils sont plus forts parce que leurs ancêtres chassaient le mammouth. Je caricature, mais à peine, en citant en exemple les propos sexistes tenus au Québec par le psychologue Yvon Dallaire autrefois chroniqueur au journal de Montréal, spécialiste des relations de couples … et en France par le polémiste Éric Zemmour, auteur du controversé livre le premier sexe. Ces deux personnalités publiques n’hésitent pas à qualifier le suprémaciste mâle font des références à des mythes de l’âge des cavernes pour expliquer la psychologie masculine aujourd’hui : On est plus fort, plus autonome, naturellement agressif alors que les femmes sont plus passives parce qu’elles nous attendaient dans la caverne persistent ils?
Les tenants de ce discours victimaire sont nombreux. On a qu’à penser au président des U.S.A. Donald Trump qui s’est servi de la crise de la masculinité pour rallier les hommes blancs en colère du pays. Ces angry white men pour reprendre les mots du journaliste américain Michael Kinnel.
Désabusés et souvent sans emploi, ces électeurs voulaient un coupable pour expliquer le haut taux de chômage qui les frappe de plein fouet depuis les années Reagan, en 1980 Trump a brandi les femmes, au même titre que les immigrants et les communautés racisées, comme boucs émissaires. Les angrywhite men pensent que les emplois leur sont dus, et quand ce sont des femmes qui les obtiennent, ils considèrent que ces emplois leur ont été volés. Pourtant ce sont des hommes qui prennent les décisions qui mettent les classes des gens moins bien nanties dans de telles conditions financières.
Sexisme et racisme
Donald Trump n’est pas l’unique porte-voix de ces discours dans les sphères du pouvoir. À l’extrémité du spectre politique ce discours raciste sort régulièrement de la bouche des leaders d’extrême droite en ascension un peu partout en occident. Depuis 2017, plusieurs accusations clés ont confirmé la tendance en Italie, Ligue du Nord, en France Front National en Allemagne Partie National Démocrate et au Pays Bas Partie pour la Liberté
À mes yeux, sexisme et racisme s’entrecroisent ne pas oublier la montée du fascisme en Italie et l’arrivée du nazisme en Allemagne dans les années 1920. Le projet fasciste et le projet nazi sont des projets de valorisation de la virilité; il faut reconstruire forts forts, prêt à combattre, alors que les femmes vont retourner à la maison s’occuper des enfants. Un discours guerrier paradoxal, puisqu’il célèbre une virilité prête à livrer bataille dans la société, pourtant plus que jamais tournée vers la paix.
*À suivre*
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