Violence Conjugale – 1ière partie
« Comprendre l’homme violent et son rapport maladif avec la femme »
La situation de la violence conjugale ne s’améliore pas au Québec et des hausses partout. Le nombre élevé de féminicides a un impact sur la situation des femmes.
Comment deux êtres qui s’aiment et qui vivent ensemble peuvent-ils devenir de parfaits inconnus l’un pour l’autre? Bien souvent, tout part d’un immense mal entendu. Les hommes croient connaître les femmes (et inversement). Mais la réalité, c’est que nous connaissons moins bien notre partenaire que nous le croyons. Nous passons notre temps à interpréter ce que l’autre pense, veut, aime…Et la plupart du temps, nous nous trompons et nous sommes conditionnés à produire des réponses, à aller dans le sens des attentes de l’autre. C’est ainsi que nous devenons des handicapés, des infirmes de la relation.
Lorsque nous prenons conscience de nos lacunes, il nous faut longtemps pour réapprendre, réinventer des moyens concrets de mieux être, de mieux partager avec l’autre et de mieux l’entendre. Il est nécessaire pour chacun de prendre la responsabilité d’améliorer la relation à soi-même et à l’autre. Il nous faut pour cela comprendre certains mécanismes qui régissent la communication et les relations intimes. Il nous faut sortir aussi d’un double piège, celui qui consiste soit à accuser les autres de ce qui ne va pas, soit à nous auto-accuser et à nous disqualifier. Si nous ne faisons pas l’effort de repérer quelques règles fondamentales d’une communication saine, nous risquons de continuer pendant toute notre vie à subir et à transmettre des conditionnements qui sabotent la communication et qui rendent difficiles, souffrantes, les relations intimes.
La question doit se poser en fonction de notre connaissance de la vraie nature de l’homme :
La réponse à toutes ces questions présente aujourd’hui une importance cruciale à l’heure où l’homme violent songe à faire usage les forces les plus destructives qui soient pour anéantir les femmes.
Si nous tenons pour assuré que l’homme est, de par sa nature même, enclin à détruire et que le besoin de recourir à la force et à la violence est ancré au plus profond de lui-même. Nous opposerons fatalement une résistance de plus en plus faible à l’escalade sans cesse croissante de la brutalité.
Des penseurs comme Hobbs arrivent à la conclusion que l’homme est un loup pour l’homme (homo homini lupus) et qui incitent aujourd’hui beaucoup d’entre-nous à tenir pour établi que l’être humain est par nature une créature vicieuse et destructrice, en un mot, un tueur que seule la peur qu’il ressent devant des tueurs plus puissants que lui est susceptible de détourner de son passe-temps favori. Seule la connaissance de la dynamique inconsciente du comportement nous permet de saisir l’essence même de ce comportement, sa genèse et son évolution, et d’évaluer la charge d’énergie dont il est investi.
L’idée d’une éventuelle transformation de la réalité des hommes doit passer par une pensée du devenir, par une pensée du bonheur raisonnable, par une critique de leur histoire, par une vision de la vérité conçue comme une construction plurielle.
Le document que je présente aujourd’hui est l’expression d’une espérance; celle de voir les hommes s’engager résolument dans la voie de la discussion rationnelle, de la communication démocratique et de la participation citoyenne. Les interrogations précitées peuvent aider les hommes à développer un nouveau rapport avec leur histoire, ils devront le faire s’ils veulent comprendre la situation confuse et embrouillée dans laquelle ils se trouvent. Ce document prétend encourager les hommes à privilégier la discussion rationnelle à la violence, l’organisation des réseaux de résistance et de solidarité à l’attentisme, la reconnaissance d’autrui à la violence physique et psychologique.
*À suivre*
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