LE CAHIER PHILOSOPHIQUE - 42ième partie
PHILOSOPHIE
Forum de discussion sur la pensée de
Leibniz, de Kant et de Descartes
Forum de discussion sur la célèbre
formule de Leibniz : « il n’y a rien dans l’intelligence qui ne vienne de la
sensation (ou mieux de l’expérience), si ce n’est pas l’intelligence elle-même.
»
L’enfant, à sa naissance, n’est pas
plus instruit que l’animal : il n’a même pas autant de ces savoir-faire innés
que sont les instincts. Il devra tout apprendre en regardant, en écoutant, en
palpant, en prenant conscience de ce qui est agréable et de ce qui fait
souffrir : il devra expérimenter. Mais, étant doué d’intelligence, il pourra
connaître la raison des faits qu’il expérimente et prendre conscience des
vérités de raison, loi de toute pensée et condition de tout progrès.
INTRODUCTION – Le grand débat
philosophique du XVIIe siècle fut celui de l’origine des idées ou principes de
la raison. Vers la fin du siècle, Leibniz proposa, comme transaction, la
formule suivante : « Rien n’est dans l’intelligence qui n’ait été auparavant
dans les sens, si ce n’est l’intelligence elle-même. » Que signifie cette
formule et quelle est sa valeur ».
I. La meilleure explication de la
pensée de Leibniz sera de la situer par rapport à celle des philosophes entre
lesquels il veut réaliser un accord.
A. Descartes avait soutenu
l’existence d’idées innées, pour l’acquisition desquelles l’expérience serait
inutile.
B. A l’opposé, Locke prétendait que
l’expérience suffisait à expliquer la formation de toutes les idées.
C. Leibniz accorde à Locke que
l’expérience est la condition nécessaire de l’apparition des idées, mais non la
condition suffisante; car il est nécessaire aussi – et par là, raison est
donnée à Descartes – d’avoir l’intelligence et les idées qu’elle contient
virtuellement ou inconsciemment et que l’expérience fait seulement passer de la
virtualité ou de l’inconscience à l’actualité ou à la conscience (La statue d’Hercule
dans le bloc de marbre).
II. Discussion :
A. Prise en elle-même, la formule de
Leibniz : a) paraît bien rendre compte à la fois des faits sur lesquels
s’appuyait Descartes et de ceux qu’alléguait Locke (Cf. Foulquié, Précis, II,
246, 258); b) toutefois il semblerait préférable de dire : « tout ce qui est
dans l’intelligence vient des sens, mais l’intelligence est une faculté
distincte des sens. » Seulement cette formule n’exprimerait pas la pensée de
son auteur. L’intelligence dont il est question à la fin de la phrase (« si ce
n’est l’intelligence elle-même ») n’est pas, en effet, la faculté de
comprendre, mais l’ensemble des idées de l’intelligence ou de la raison que
Leibniz, fidèle cartésien, considère comme innées.
B. C’est pourquoi, si elle est
interprétée comme la comprenait Leibniz, cette formule ne peut être retenue. Le
recours à l’innéisme est une explication paresseuse à laquelle on doit ne
recourir qu’à défaut d’autre hypothèse. D’autre part, il est bien difficile de
comprendre en quoi consiste l’innéité des idées.
CONCLUSION. Nous ne retenons donc pas la théorie leibnizienne de
l’origine des idées. Mais nous conservons, en l’interprétant à notre manière,
qui est d’ailleurs la manière classique, la formule qu’il en a donnée et qui fournit
la meilleure réponse au problème qu’il en a donnée et fournit la meilleure
classique, la formule qu’il en a donnée et qui fournit la meilleure réponse au
problème discuté : « Rien n’est dans l’intelligence qui n’ait été d’abord dans
les sens, si ce n’est l’intelligence elle-même », c’est-à-dire la faculté de
comprendre et de saisir les rapports qui existent entre les données des sens.
* à suivre *
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