LE CAHIER PHILOSOPHIQUE - 12ième partie

LA PERSONNALITÉ



Les stades de jugement moral

I-NIVEAU PRÉ-CONVENTIONNEL


À ce niveau, l’individu réagit aux règles de « bon et de mauvais ». Une action est bonne en fonction du caractère égocentrique et en fonction des conséquences de celle-ci. Elles sont liées au pouvoir de coercition physique de ceux qui les énoncent ou les font respecter.

 

Stade 1

Orientation dite de la punition ou obéissance simple

C’est en terme de punition/récompense que l’individu détermine la bonté ou la malice d’une action, ignorant la signification humaine ou la valeur des conséquences de l’action. Éviter la punition ou obéir aveuglément au pouvoir sont ici valorisés eux-mêmes et non pas pour respecter un ordre moral sous-adjacent à la punition ou à l’autorité.

 

Stade 2

Orientation instrumentaliste relativiste

L’action droite est ici celle qui, par sa méfiance, peut satisfaire des besoins personnels et occasionnellement les besoins des autres. Les relations humaines s’organisent ici comme les relations strictement commerciales d’une place de marché. On peut retrouver à ce stade des éléments de réciprocité, de sincérité et de partage, mais ils sont toujours envisagés sous l’angle pragmatique; même la gratitude s’avérera du « donnant-donnant ».

 

II-NIVEAU CONVENTIONNEL

À ce niveau, l’action qui satisfait aux attentes du milieu familial ou social est perçue comme valable en soi, indépendamment de ses conséquences. Il s’agit ici moins d’une conformité aux expectatives des milieux auxquels l’individu appartient, que d’une loyauté envers elles. Cette loyauté est doublée d’une volonté de maintenir et de supporter les attentes des personnes ou du groupe concerné.

 

Stade 3

Orientation dite du « bon petit garçon » et de la « gentille petite fille » Stade de l’approbation des autres et des bonnes relations.

Le « bon » comportement est ici celui qui plaît qui est utile aux autres, celui que les autres approuvent. L’action est « bonne » si elle se conforme aux images stéréotypées du comportement « de la majorité » ou de la conduite dite « naturelle ». L’action est souvent jugée selon l’intention qui la sous-tend. Le « il a voulu bien faire » sert de critère de base.

Stade 4

Orientation dite de la loi et de l’ordre

On retrouve ici une disposition à soutenir l’autorité, les règles définies et l’ordre social. L’action « bonne » devint celle qui permet de faire son devoir, de respecter l’autorité et de maintenir l’ordre social. Le devoir, le respect de l’autorité et le maintien de l’ordre deviennent ici des fins en elles-mêmes.


III-NIVEAU POST-CONVENTIONNEL ‘AUTONOME’ NIVEAU DES PRINCIPES

À ce niveau, l’on retrouve des efforts marqués pour définir les valeurs morales et les principes valides sans que désormais la validité ne dépende de la qualité des personnes constituées en autorité ni de la profondeur de l’identification d’un individu avec son milieu.

 

Stade 5

Orientation légaliste de type : contrat social

À ce stade, le style général est utilitariste. Le bien y est défini au terme de droits individuels et de règles admises par l’ensemble de la société. Le relativisme des valeurs et des opinions personnelles y existe : on mettra ici l’accent sur la procédure pour aboutir à un consensus. Mis à part ce qui est constitutionnellement et démocratiquement admis, le « bien » est une question de valeur et d’opinion personnelle. D’où insistance sur le point de vue légal sans pourtant refus de la possibilité de changer les lois, selon des démarches rationnelles et en vertu de l’utilité sociale. Hors du champ légal, les ententes et les pactes deviennent éléments d’obligations morales. Cette structure morale est celle de la moralité « officielle » des états démocratiques.

 

Stade 6

Orientation dite des principes éthiques

Bien défini selon la décision de la conscience individuelle appliquant au concret une éthique. Système éthique choisi en fonction de sa pertinence, cohérence, et « universalité ». Ces principes sont abstraits et ne constituent pas des règles morales. Ils ont les principes universels de justice, d’égalité, respectant la dignité humaine. À ce stade on pourrait parler d’autonomie.

Les aspects ou « issues »

Lorsque nous examinons une situation conflictuelle où des valeurs morales sont en cause, il convient d’examiner cette situation sous différents aspects.

Ces aspects, au sens de Kohlberg, représentent une série de questions fondamentalement morales, d’idées ou de fonctions qui jouent un rôle dans le jugement moral et à partir desquelles une théorie morale ou un modèle moral peut prendre forme.

On peut examiner ces aspects soit au moyen des principes généraux cachés derrière les valeurs concrètes (ce que Kohlberg appelle les catégories) ou encore par les « issues », définies par les intérêts (valeurs) concrets-immédiats entre lesquels un individu doit faire des choix dans une situation concrète. Les « issues » cernent un conflit moral.

Comme pour les besoins du travail on ne se servira que des « issues », nous en apportons la définition.

Kohlberg définit l’issue comme un champs d’application des valeurs morales, ou encore, l’angle sous lequel on peut examiner une valeur morale en jeu dans une situation donnée :

La loi, la conscience, l’affection, l’autorité, la justice, la punition, la vie, la propriété, la franchise et honnêteté, la sexualité-amour...

 

* à suivre *

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