LE CAHIER PHILOSOPHIQUE - 9ième partie
LA PERSONNALITÉ
LES HUIT ÉTAPES DE L’HOMME
Érikson caractérise chez l’individu
huit étapes importantes qui jalonnent son cheminement vers la maturité.
Nous présenterons dans le tableau
qui suit, les relations importantes que ces étapes privilégient, l’ordre social
dans lequel elles se déroulent, les attitudes qu’elles développent, à quel
stade psycho-sexuel qu’elles s’effectuent, et les vertus exigées par chacune de
ces étapes.
Ce tableau contient plus que le simple
alignement de huit crises psycho-sociales définissant les étapes de l’individu.
Il faut voir aussi les liens qui existent entre chacune des crises de la
personne, où chaque élément est systématiquement relié à tous les autres.
Mais en outre, chaque crise en particulier,
à quelque moment de l’évolution qu’on la choisisse, dépend non seulement des
étapes qui précèdent mais anticipe déjà aussi celles qui suivent.
On pourrait les caractériser
simplement comme suit :
-Je suis ce qu’on me donne
-Je suis ce que je veux
-Je suis ce que je serai
-Je suis ce que j’apprends
-Je suis cet ami
-Je suis amoureux
-Je suis parent ou responsable
-je suis devenu sage
Ce tableau que nous venons de
présenter mérite quelques brefs commentaires.
Étape 1 : confiance ou méfiance
-ou encore non confiance
fondamentale
-l’enfant passe du mode de recevoir
au mode de prendre
Étape 2 : autonomie ou doute
-certaine maîtrise musculaire
-capacité de dire oui ou non
-l’enfant commence à prendre plus de
place à la maison. Il apprend que la famille n’a pas à se plier à tous ses
caprices.
Étape très importante qui prépare ou
non les bases d’une véritable liberté intérieure, exempte de contrainte intense
indue et assez forte pour affronter victorieusement les pressions du monde
extérieur.
Étape 3 : initiative ou culpabilité
-possibilité d’exprimer par toutes
ses capacités nouvelles, ce qu’il sera plus tard.
Les suites de la solution favorable
ou défavorable peuvent exercer une influence considérable sur le choix de
l’avenir.
Pour choisir et exercer un rôle
propre, le MOI doit être libre de tout conflit intériorisé.
Étape 4 : diligence ou infériorité
-conquête de la tolérance d’autrui
grâce à leur capacité de produire quelque chose.
La réussite ou l’échec de cette étape
inscrit dans la personne un sentiment de valeur ou de non-valeur. Ce sentiment
de valeur ou de non-valeur facilite ou entrave l’acquisition d’un sentiment
d’identité à l’étape suivante.
Étape 5 : Identité ou confusion
-la conquête de l’identité marque le
point tournant du développement humain.
-l’achèvement de sa personnalité
prend une signification dans sa culture.
L’entourage a donc la possibilité
inespérée qui ne se renouvellera plus par la suite, d’influencer une fois encore
les modes prégénitaux et les modes propres aux sexes masculins et féminins.
Cette constatation est de première
importance pour la mise en place d’une des dimensions essentielles de
l’identité sexuelle.
Étape 6 : Générativité ou stagnation
-capacité d’accueillir l’autre parce
que accueil de soi.
Pour s’engager vraiment quelqu’un
doit avoir résolu sa crise d’identité. La véritable intimité avec autrui
suppose donc l’équilibre entre la solitude et la relation avec autrui. La
conquête de l’intimité prépare directement au véritable don de soi, à la générosité
adulte.
Étape 7 : Générativité ou stagnation
-Étape du cycle de la vie humaine où
il est temps de donner vie à un être.
La personnalité continue de croître
à la présente étape en se donnant à condition que ce don ne soit pas une
recherche égocentrique, ni une perte de soi dans la dispersion des activités.
Étape 8 : Intégrité ou désespoir
S’accepter tel qu’il est
L’homme sait que sa vie a un sens
Il réalise un cycle de vie unique
L’intégrité finale suppose donc un
développement suffisant de toutes les qualités du moi, aux étapes antérieures.
La maturité se prolonge dans le détachement. La sagesse du vieillard marque le
point d’aboutissement de l’homme mûr.
CONCLUSION
L’ensemble des étapes du développement
humain démontre que toutes les étapes de la vie sont reliées entre elles, pour
aboutir à une crise constante de l’identité. Tout se ramène en définitive à une
question d’identité, et l’identité est assurée à chaque étape grâce à
l’équilibre des adultes.
Seul un sentiment qui s’accroît
graduellement fondé sur l’expérience de santé sociale et de solidarité
culturelle à la fin de chaque crise majeure de l’enfance, promet cet équilibre
périodique dans la vie humaine qui donne un sentiment d’humanité par l’intégration
des stades du moi.
Mais partout où ce sentiment est
perdu, partout où l’intégrité se change en désespoir et en dégoût, partout où
la générativité se change en stagnation l’intimité en isolement et l’identité
en confusion, un ensemble de peurs infantiles associées se réveillent : car
seule une identité sûrement annexée dans le « patrimoine » d’une identité
culturelle peut produire un équilibre psycho-social réalisable. (Childhood p.
402).
Pour mieux comprendre l’adolescent
d’aujourd’hui, il faut connaître l’identité et son importance dans l’ensemble
de la vie humaine. Elle est d’abord confiance au début de la vie et devient
intégrité à l’âge adulte.
BIBLIOGRAPHIE
1950, Childhood and Society
Cet ouvrage établit ce fondement et
la structure générale de l’œuvre d’Erikson
On retrouve l’identité située dans
son contexte psycho-social.
1958, Young Man Luther
Ce volume est une étude
psycho-historique. À travers ce personnage de Luther replacé dans son milieu et
son époque Erikson étudie les relations entre l’identité et l’idéologie.
1959, Identity and the Life Cycle
Trois articles réunis sous un même
titre où il s’explique sur le concept d’identité, comme dans ses autres
ouvrages.
Erikson veut montrer dans cette monographie
, l’unité du cycle humain tout en insistant sur l’adolescence.
1964, Insight and Responsibility
Il étudie les implications éthiques
de l’approche psychanalytique de l’homme.
* à suivre *
Commentaires
Publier un commentaire