PHILOSOPHIE - La Déduction - Dernière partie
On pourrait dire que nous venons de
parler des mathématiques appliquées. Le processus de la pensée n’est-il pas
différent dans les mathématiques pures?
Sans doute, si nous prenons les
mathématiques faites – par exemple le premier livre de la géométrie – nous
voyons les théorèmes se succéder dans un ordre parfaitement logique, chacun
servant à la démonstration de ceux qui suivent. Mais ce n’est pas dans cet
ordre qu’ont été trouvées les propriétés des figures étudiées. L’ordre et la
logique ont été mis après coup, par des tâtonnements analogues à ceux de
l’ingénieur qui retouche et refait son projet.
D’ailleurs, dans la présentation des
théorèmes elle-même, il est facile de retrouver la démarche naturelle de
l’esprit. Ce qui est formulé en premier, lieu, c’est la conclusion, l’énoncé du
théorème; ensuite seulement on se reporte à celles des propositions antérieures
qui justifient le nouveau pas qui vient d’être effectué.
La déduction mathématique procède
donc comme la déduction philosophique ou la déduction pratique : déduire
consiste toujours à justifier la vérité d’une proposition en montrant qu’elle
découle nécessairement d’une ou plusieurs autres propositions certaines ou
admises comme vraies.
Il faut dont apporter un important
correctif à la distinction classique : les mathématiques sont des sciences
déductives; les autres sciences se fondent sur l’induction. Il n’y a, en
réalité, qu’un mode d’explication rationnel : la déduction. Aussi c’est par
déduction que le physicien cherche à vérifier son hypothèse; les grands
systèmes scientifiques ou philosophiques ne sont qu’un exposé déductif ou
logiquement lié de lois et d’hypothèses.
Nous pourrions donc conclure par
cette définition encore plus brève : déduire, c’est mettre un ordre logique
dans sa pensée.
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