PHILOSOPHIE - Le Mensonge Pathologique


Le Mensonge Pathologique

Le menteur pathologique est impuissant à saisir sa propre image et à pouvoir s’y maintenir. Le menteur normal, lui, a souvent des motivations assez évidentes (peur de la punition, par exemple). Dupré décrit un cas de mensonge qui, par sa richesse imaginative, nous fait pénétrer dans le monde de la mythomanie infantile.

L’activité mensongère chez l’enfant tend à diminuer progressivement et à se discipliner à des fins créatrices et utiles, parallèlement au développement des facultés de jugement et de critique.

Une phrase d’André Malraux résume tout le tragique du monde mythomaniaque : « La mythomanie est un moyen de nier, de nier et non pas d’oublier ». La vie doit devenir un roman; la fiction et la réalité ne font qu’un. L’espace qui le sépare d’autrui, le mythomane le comble par une histoire, histoire obligeant l’auditeur à s’attacher à lui tant il est glorieux ou tant il a souffert. Autrui est présent, spectateur de cette mise en scène. Pour le mythomane, la réalité est alors la matrice du possible.

Produire, créer sont les conséquences de son sentiment d’insécurité et de son manque d’estime en soi. Il a un besoin vital de mythe pour assurer son identité. Bien que n’existant que durant le discours, le mythe va continuer sa course auprès d’autrui; cette existence indépendante et non maîtrisée de la fable va alimenter l’angoisse du mythomane d’être débusqué. Du possible peut advenir la chute, chute inassumable et inacceptable. La mort est alors, souvent, le seul échappatoire à cet effondrement narcissique. Cette recherche constante d’identité ne pourra pas résister à la levée de l’imposture.

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