Au Compte-goutte - Mieux Comprendre Les Politiques Sociales, D'Hier à Aujourd'hui, 41ème Partie


Comme nous savons que les logiques du bien-être et économique sont différents… ne dit-on pas qu’il ne faut pas mêler les objectifs « sociaux » à la négociation de conventions collectives, c’est-à dire à la négociation de « conditions de travail » par exemple… nous pouvions craindre au moins certaines tensions sinon certaines contradictions entre les deux logiques. Or avec l’avènement de l’idéologie de la sécurité du revenu, il paraît évident que c’est la logique économique qui l’emportera systématiquement, presque sans entraves. En outre en abandonnant le qualitatif social et en centrant tout sur le revenu, ce n’est pas uniquement la référence aux dimensions humanitaires qu’on laisse tomber, mais aussi la dimension proprement sociétale qu’évoque également ce terme. Le revenu est quelque chose d’essentiellement individuel en contexte capitaliste. Avec l’idéologie de la sécurité du revenu on risque donc de revenir à un individualisme comparable à celui qui pouvait exister dans le contexte de l’idéologie du bien-être social. Mais ce nouvel individualisme est beaucoup plus dangereux, dans la mesure où il tend à renforcer l’attitude du « chacun pour soi ».  


Quelques conclusions

La dimension historique est essentiellement à une pleine compréhension de tout ce qu’exprime une idéologie particulière. Toute idéologie est le produit d’un contexte social et politique spécifique. Sans doute, parce qu’elles appartiennent au domaine des idées, les idéologies les plus contradictoires peuvent co-exister en un même moment. Une idéologie ne disparaît pas nécessairement parce que les conditions sociales changent radicalement. En outre, le contenu des idéologies est extrêmement mouvant, et peut difficilement être confronté à une réalité concrète, parce qu’elles comportent autant des jugements de valeur que des jugements de faits.

Et c’est probablement ce qui explique que les idéologies ont la vie dure : tant qu’elles conservent une certaine utilité pour un groupe quelconque de citoyens, ceux-ci ne cessent de les alimenter et de les propager. Il n’en demeure pas moins que pour qu’une idéologie particulière devienne dominante à un moment donné, il faut d’une part qu’elle soit bien adaptée au contexte social du moment, d’autre part qu’elle soit sinon sécrétée du moins soutenue par la ou les classes dominantes du moment. D’où l’importance de situer les idéologies dans leur contexte social d’origine au moins, pour en saisir tout les tenants et les aboutissants.

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