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Affichage des messages du août, 2010

LES TEMPS DU VERBE

LES TEMPS DU VERBE 1. Nous le cond_____ au poste et nous acqu______ ainsi une réputation de bravoure dans le quatier. 1 uîmes, érîmes 2 uîmes, îmes 3 uisîmes, érîmes 4 uisîmes, îmes 1. Rép. : conduisîmes, acquîmes Mais : Fallait-il que nous le conduisissions au poste et que nous acquissions une telle réputation! (formes régulières mais peu usitées. Et : Il le conduisit au poste et acquit un réel prestige auprès des demoiselles. Rem. : Le verbe acquérir a la forme acquis au passé simple; les verbes en UIRE : CUIRE, CONDUIRE, CONSTRUIRE, NUIRE, ETC… la forme CONDUISIS, CONSTRUISIS, etc. L’imparfait du subjonctif se forme en remplaçant la terminaison IS du passé simple par : ISSE, ISSES, IT, ISSIONS, ISSIEZ ET ISSENT. (Ex. : Je voulais qu’il acquît de l’aisance, qu’il se conduisît en jeune homme bien éduqué). 2. Je n’avais pas pensé que la recherche des poids moléculaires ______ nécessaire et qu’elle _______ avancer les travaux du groupe (imparfait du subjonctif). 1 fut, fit 2 fût, fit 3 ...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 8e partie

INTERVENIR… Seule une intervention sociale qui intègre les principes de base de l’approche inter-culturelle a des chances d’être efficace et de répondre aux besoins des réfugiés. Une telle approche implique, entre autres, beaucoup d’écoute, beaucoup de patience et surtout beaucoup de souplesse et d’ouverture d’esprit. Elle exige qu’on soit continuellement conscient de la distance culturelle, psychologique et parfois linguistique entre l’intervenant et le client, c’est-à-dire qu’il faut se méfier comme de la peste des conclusions faciles, logiques, car peut-être ne possédons-nous pas la même logique que les réfugiés. Il convient d’accorder une importance capitale aux dynamiques qui se développent chez les jeunes dans les écoles et les centres de loisirs où ils se tiennent. C’est à ces endroits que l’essentiel du travail social auprès des jeunes devrait se faire de façon intense dans le but de promouvoir, dans les faits et non seulement en palabres, l’intégration inter-ethnique et inter-...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 7e partie

LA VIOLENCE ET LES JEUNES RÉFUGIÉS À MONTRÉAL Dans un texte remarquable portant sur « Les enfants de la guerre », Nayiri Tavlian trace un tableau saisissant de ce que signifie pour des jeunes de vivre et de survivre dans un contexte de violence généralisée : « Les enfants qui grandissent dans un environnement de guerre et de violence développent des valeurs d’auto-défense physique et psychologique, qui leur permettent de pouvoir survivre… » Madame Tavlian est d’origine libanaise et sait très bien de quoi elle parle, le Liban étant malheureusement devenu le symbole d’une guerre civile interminable, de massacres, d’attentats, etc. Par un phénomène pervers d’identification aux méthodes utilisées par leurs agresseurs, certaines jeunes victimes de la violence sous toutes ses formes peuvent être amenées à considérer la violence comme un moyen normal et efficace de solutionner les conflits. Et les occasions de conflits ne manquent certes pas dans leur nouvelle société. Dès leur arrivée, les j...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 6e partie

Les conséquences psychologiques de cette situation ont été décrites dans diverses enquêtes, comme celles menées par le Comité inter-églises à Toronto et le Dr. Cécile Rousseau à Montréal. Deuxième élément de déception et de tension : la vie dans le nouveau milieu n’est pas celle dont on avait rêvée; au contraire, elle est souvent très éprouvante. Cinq sortes de difficultés frappent les réfugiés à leur arrivée : -Des ressources matérielles très limitées; -L’accès à l’emploi bloqué ou très difficile; -Le choc du déracinement, doublé par le choc culturel chez ceux qui possèdent un bagage culturel très éloigné du nôtre; -Les tensions inter-ethniques et interraciales en recrudescence dans le monde occidental; -La méfiance de la population envers les réfugiés, accentuée par la question nationale. Dans ce contexte, les réfugiés ont en général le sentiment qu’ils ne sont pas les bienvenus dans le nouveau pays. Comme nous l’avons déjà souligné, ils n’étaient pas préparés à cela. Aux difficultés...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 5e partie

LES SÉQUELLES DE LA VIOLENCE DANS LE NOUVEAU PAYS La grande majorité des réfugiés qui arrivent au Québec portent dans leur mémoire et parfois aussi dans leurs chairs les marques de la violence subie dans le pays d’origine. Dans la phase initiale de la quête de sécurité et de liberté pour lui et pour sa famille, le réfugié concentre toutes ses énergies à la réalisation du projet. Malgré les difficultés et les souffrances, il se projette dans le futur et est poussé à idéaliser le pays vers lequel il se dirige, du moins quand cette terre de sécurité et de liberté est un pays moderne et relativement riche. Parmi les pays occidentaux le Canada et le Québec apparaissent, vus de l’extérieur, comme la terre bénie. Cette image positive de notre pays trouve naturellement des fondements objectifs dans la réalité d’ici. Par contre, les attentes de départ, nourries et idéalisées, sont trop nombreuses et souvent irréalistes. Face aux premières difficultés dans le nouveau pays, le réfugié devient con...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 4e partie

LES DIFFÉRENTES FORMES DE VIOLENCE SUBIES DANS LE PAYS D’ORIGINE Certaines populations du globe sont victimes de calamités ou de désastres naturels (famines, ouragans, inondations, tremblements de terre, etc.) qui provoquent leur déplacement forcé. Il s’agit, bien sûr, de situations qui interpellent notre sens de la solidarité humaine. Mais ce n’est pas de ce type de réfugiés dont je désire parler ici. Les victimes des nombreuses guerres qui affligent encore notre planète risquent de passer par toute la gamme de la violence dont les êtres humains seuls sont capables. Il y a la violence qui frappe de façon aveugle et massive, causant la destruction et la mort sur son passage et il y a les règlements de comptes féroces entre groupes rivaux en quête du pouvoir. Mais les guerres, surtout les guerres civiles, constituent aussi une occasion de dominer par la terreur, ou carrément d’éliminer, des couches entières de la population, sous prétexte de sécurité nationale. En matière de réfugiés da...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 3e partie

LE RÉFUGIÉ : UN PRODUIT DE LA VIOLENCE ORGANISÉE Le réfugié est avant tout une victime de la violence réelle ou potentielle. On pourrait discourir longtemps sur les causes qui ont provoqué l’aberrant renversement de situation où les victimes de violence sont perçues parfois elles-mêmes comme un danger public, en d’autres mots comme des gens qui nous font…violence! Pourtant, seul l’aveuglement pourrait nous faire banaliser la situation des réfugiés et faire oublier le fait fondamental que la grande majorité d’entre eux sont d’abord et avant tout des personnes qui ont fui un danger bien réel. Rarement, ils ont pu éviter pour eux-mêmes la violence physique ou morale, en se sauvant de façon préventive. Mais, même dans ces cas, la violence a frappé durement leur famille immédiate, leurs amis, etc. La plupart du temps, cette violence était organisée en système puissant, laissant peu de possibilités de défense : ils ont dû faire face à la « persécution politique » et parfois même à la « tortu...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 2e partie

…ET LES RÉFUGIÉS « Réfugiés », voilà un autre mot qui est devenu familier à la plupart des Québécois, grâce surtout aux médias tant électroniques qu’écrits. Mais il s’agit d’une autre réalité qui ne se laisse pas facilement déchiffrer par le commun des mortels. On entend souvent parler de vrais et de faux réfugiés… Tantôt on nous présente les réfugiés comme des victimes innocentes, tantôt comme des abuseurs de notre grande générosité…tantôt comme des personnes valeureuses et héroïques, tantôt comme des êtres dépendants, gâtés, et fraudeurs. Il y a quelques années, le sort des « réfugiés de la mer » du sud-est asiatique avait suscité au Québec un mouvement massif de sympathie et de solidarité; aujourd’hui se dessine de plus en plus un certain courant d’opinion publique qui assimile allègrement la venue des réfugiés chez nous à une espèce de fléau dont il faudrait se protéger à tout prix. Pour nous y retrouver, contentons-nous pour l’instant du sens général du mot « réfugié ». « Réfugié ...

VIOLENCE vs RÉFUGIÉS - 1e partie

VIOLENCE Le mot « violence » est partout dans mes écrits. « ce vocable inonde notre quotidien, on en parle constamment, bien secondé en cela (…) par les médias. Ceux-ci, bien équipés, sans cesse sur le qui-vive, contribuent à rendre le phénomène omniprésent, trop souvent même menaçant ». Mais la réalité évoquée par ce terme n’est pas facile à cerner et l’analyse conceptuelle et théorique présente des embûches de taille. Dans le cadre du présent texte, mes préoccupations se situent à un niveau proche de mon expérience professionnelle auprès des réfugiés. Il convient cependant de rappeler d’abord le sens général du mot « violence ». Ce mot évoque des notions comme : attaque, virulence, démesure, brutalité, contrainte, abus, hostilité, agressivité, guerre…L’idée contraire est exprimée par les mots : douceur, mesure, calme, paix. De fait, les auteurs s’entendent pour dire que si tout homme possède un « instinct inné d’agressivité », cette agressivité peut dégénérer en violence lorsqu’il y ...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 8e partie

CONCLUSION « Les solutions reflètent souvent la colère des personnes militant pour la cause » (MacLeod). » Pour Marie –José Parent La relative tolérance des femmes à l’égard de la violence de leur conjoint ne devrait pas signifier pour nous qu’elles soient sans pouvoir. Le rapport de force qui prévaut lors d’épisodes violents nous démontre visiblement un déséquilibre où la femme est battue, meurtrie et momentanément désavantagée. Il est probable que certains intervenants puissent être choqués que je souligne le caractère temporellement limité qu’emprunte la position de faiblesse à laquelle les femmes sont contraintes par la force de leur partenaire violent. Il ne s’agit pas de minimiser les impacts destructeurs qu’engendre toute cette violence, mais bien de souligner l’extraordinaire vigueur des femmes à tenter coup après coup l’insurmontable mission de changer leur compagnon. Néanmoins, j’ai constaté qu’une intervention qui concentre ses efforts sur leur position de femmes dominées pr...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 7e partie

Le changement des attitudes Toutes les attitudes relatives à la dépendance affective, la dévalorisation de soi, les sentiments d’omnipotence dans la gestion des désirs et besoins de l’autre contribuent à maintenir la femme dans une manière d’être en relation qui devient intensément frustrante et blessante. C’est bien souvent le degré de frustrations rendu intolérable qui génère la motivation au changement, tout autant sinon davantage que la nature du geste violent. Le processus de changement de ces attitudes est long et se compose d’étapes où les femmes peuvent ressentir un regain d’énergie et de vigueur, suivies d’impressions de recul, de stagnation ou de douloureuses prises de conscience : perte des illusions, sentiment d’échec, d’insécurité affective et matérielle. Si, comme le soulignait Ginette Larouche : « La mobilisation occasionnée par la situation de crise peut permettre à la cliente d’amorcer des changements importants qui auraient nécessité, en d’autres temps, une longue dém...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 6e partie

Si l’on considère la femme violentée qui retourne comme le chaperon rouge qui s’en va se jeter encore dans la gueule du loup, le risque de sombrer nous-mêmes dans un état d’impuissante détresse s’accroît et c’est ce dont elle n’a pas besoin. Il est cependant bien légitime d’avoir peur pour elle, et nous sommes parfois effleurés par la peur de la perdre! Après lui avoir fourni toutes les informations nécessaires, notre inquiétude peut lui être communiquée en espérant que notre préoccupation pour sa sécurité saura aiguiser la conscience des risques qu’elle peut encourir. Ensuite, que faire d’autre que d’accepter ce sourire parfois presque condescendant qu’elle nous retourne en guise de réponse : « Non, ne t’inquiète pas pour moi… » Elle a tout fait l’air de savoir des choses qu’on ne sait pas, elle à l’air d’avoir oublié tout à coup le motif pour lequel elle est venue nous consulter. On dirait qu’elle a laissé à la maison un ouvrage qu’elle est brusquement empressée de terminer! C’est po...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 5e partie

Le pouvoir des femmes violentées Une femme ayant subi de la violence conjugale reste toujours une femme. Néanmoins, il nous arrive souvent de l’oublier lorsque dans nos CLSC, nos maisons d’hébergement, nos postes de police ou nos urgences d’hôpitaux, elle arrive tremblante, fébrile et blessée. Et c’est fréquemment à cette étape de l’invention que nous glissons de l’empathique sollicitude vers la surprotection. Des femmes violentées nous disent régulièrement qu’une des plus importantes vexations lors des épisodes violents qu’elles ont traversés fut de se sentir comme des petites filles apeurées devant leur partenaire…Et nous l’accueillons souvent comme un petit chaperon rouge qui se serait dégagé à temps des dents du grand méchant loup! Bien qu’il demeure essentiel et inaliénable de leur prodiguer les soins et toute l’attention relatifs à leur état, nous ne devons jamais outrepasser les limites de leur dignité. En d’autres termes, aborder une femme violentée comme si elle était une enfa...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 4e partie

Dans les rapports de couple d’où surgissent des agirs violents, la question du pouvoir devient diffuse, les territoires respectifs sont flous et, en conséquence, les positions se fixent jusqu’au durcissement dans la dépendance réciproque. Après l’éclatement de la violence, les femmes peuvent simuler parfois, par manque de moyens, une certaine soumission. En effet, elles feront montre d’abdiquer afin de ménager l’orageuse susceptibilité de leur conjoint. Elles renonceront temporairement à l’expression directe de leur colère, de leur peur ou de leur peine. Il ne faut jamais oublier, quand on intervient auprès des femmes violentées, que leur position de soumission ou de faiblesse constitue dans la très grande majorité des cas une réaction défensive qui force le maintien d’une cohésion. Une réaction défensive qu’adoptent de nombreuses femmes violentées consiste à développer des comportements d’indifférence à l’endroit de la violence de l’autre afin de ne pas se montrer perdantes. Certaines...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 3e partie

Si l’amour fait défaut, il y a toujours le pouvoir Chacun conviendra que l’amour comporte, dans son ferment et sa finalité, une capacité de don et d’abandon de soi-même. Sans ces qualités d’ouverture et de généreuse disponibilité à l’autre (enfant, ami ou amie, amoureux ou amoureuse), l’amour ne peut évoluer. Or, comme l’indique cet état de disponibilité qui attribue, avec notre plein consentement, tant de pouvoir à la personne aimée. En effet, le rapport amoureux nous incite à abandonner certaines défenses, à accepter nos états de vulnérabilité et de fragilité par la confiance à l’autre. Par le fait même, nous acceptons de nous laisser imprégner par l’influence accrue qu’exerce sur nous la personne aimée. C’est ainsi que l’autonomie affective de chacun des partenaires peut être rudement mise à l’épreuve. Alberoni note encore que l’état amoureux naissant est similaire à un mouvement révolutionnaire par l’énergie, la vitalité et le pouvoir de changement qui s’expérimentent par chacun de...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 2e partie

L’amour attendu… Il y a pourtant de doux instants entre eux, de plus en plus rares au fil des années. Dans ces doux instants, ils ont l’air d’avoir oublié qu’hier, le mois dernier ou l’année passée, l’orage violent les avait fait trembler. Et puis, la violence revient en s’insinuant plus ou moins subtilement jusqu’à prendre à nouveau toute la place comme si la violence se présentait à titre d’entité extérieure ou de visite importune qui arriverait alors qu’ils attendaient l’amour. Ils luttent tous les deux contre elle, chacun et chacune selon sa différence, pour qu’enfin elle s’en aille! Mais la violence reste, suspendue jusqu’au prochain éclatement : il accuse sa femme d’avoir invité l’intruse et ainsi de l’avoir provoqué. L’homme frappe ce qu’il perçoit comme une menaçante ennemie qui aurait pris sa partenaire en otage ou à qui elle aurait volontairement offert refuge. Pour la femme, l’ennemie est en lui, mais elle lui prête néanmoins la gîte en la faisant sienne, comme le partage du...

FEMME VIOLENTÉE (VIOLENCE CONJUGALE) - 1e partie

Femme Violentée Me limiterai-je à aborder les aspects souvent brouillons et apparemment contradictoires qui émergent lorsqu’on intervient auprès des femmes violentées. En effet, il m’apparaît essentiel de soulever l’épineuse question : pouvons-nous la percevoir autrement que comme une victime? Également, je veux remercier toutes ces femmes que j’ai rencontrées et qui ont su ébranler certaines de mes convictions, dont la plus persistante était justement celle qui veut que le pouvoir soit surtout une affaire d’hommes, et que les femmes, elles, elles aiment! Il y a parmi les femmes violentées que nous recevons en consultation, des femmes qui ont des comportements dominateurs, parfois même violents. Il y a des femmes violentées qui sont financièrement autonomes, pouvant même être très instruites, des professionnelles jouissant d’une position socio-économique avantageuse, mais qui dans l’intimité de leur rapport à l’homme expérimentent une forte dépendance. Il y a, parmi les femmes violenté...

AGRESSIVITÉ - 11e partie

POUR CONCLURE Si la violence existe, c’est parce que l’être humain est naturellement constitué de pulsions agressives; ces pulsions « logées » dans l’inconscient échappent à nos modes de pensée rationnels. La théorie psychanalytique a largement contribué à l’étude de la vie pulsionnelle, tant chez l’adulte que chez l’enfant, et constitue une grille d’analyse essentielle des phénomènes cliniques liés à l’agressivité. Chez l’enfant, nous détectons plus rapidement les cas où l’agressivité se décharge excessivement sur l’entourage. Nous mettons, beaucoup plus de temps à identifier les cas où les pulsions agressives sont éteintes ou inutilisées car ces cas ne dérangent pas, ils n’ont pas la force d’appeler au secours par des symptômes vigoureux. En réalité, dans ces deux types de cas, les pulsions agressives sont au cœur du problème. Pour aider l’enfant à parvenir à une meilleure utilisation de ses pulsions, il faut pouvoir situer les symptômes dans le champ relationnel, rétablir l’histoire...

AGRESSIVITÉ - 10e partie

Du point de vue social dans le traitement accordé à l'Agressivité. Nous avons évoqué en début d’article les grandes campagnes de lutte contre certains types de violence ou certains agents identifiés de la violence : violence conjugale, enfants battus, drogues, délinquance, jouets violents…Ce type d’actions sociales contribue-t-il à nous rendre plus sensibles ou plus défensifs face à nos propres tendances, aux aspects cachés de nous-mêmes? J. Bergeret regrette que l’on parte trop facilement en guerre contre des symptômes; il se méfie de la dimension spectaculaire de ce type d’interventions, que sous-tendent souvent des enjeux politiques et qui tendent à conforter l’opinion publique dans une forme de contre-violence répressive. IL propose plutôt de diriger les crédits disponibles vers des interventions moins spectaculaires et moins visibles mais plus payantes à long terme : c’est-à-dire des interventions s’adressant directement aux familles et visant des modifications du fonctionneme...

AGRESSIVITÉ - 9e partie

Quel traitement accorder à l’agressivité? Entendons ici « traitement » dans un sens double : autant dans le sens d’une attitude adoptée devant un phénomène que dans le sens clinique d’une thérapeutique. Du point de vue individuel Nous avons voulu faire ressortir la nécessité de comprendre d’une façon très large l’ensemble des manifestations reliées à l’existence des pulsions agressive chez tout être humain. Le schéma théorique qui se dégage de la reconnaissance de la vie pulsionnelle duelle nous sera utile dans notre abord des cas cliniques individuels. Nombreuses sont les consultations pédo-psychiatriques où le symptôme d’appel est de type agressif. Les parents, l’entourage, nous demandent d’éteindre le symptôme agressif, mais c’est aussi ce symptôme qui motive la consultation, la rend nécessaire. Il nous faudra chercher à saisir l’origine du symptôme, le type d’organisation de la personnalité dans laquelle il s’inscrit, ce qui contribue à le rendre nécessaire pour l’enfant même s’il ...

AGRESSIVITÉ - 8e partie

VOIES DE CANALISATION ET DE SUBLIMATION DES PULSIONS AGRESSIVES : LE JEU, LA CRÉATION, LE TRAVAIL C’est dans le jeu symbolique que nous voyons apparaître chez l’enfant les premières solutions adaptées en rapport avec l’agressivité. Winnicott a conceptualisé de façon très originale le phénomène du jeu qu’il situe dans un espace intermédiaire, entre le monde interne de l’enfant et la réalité extérieure. Le jeu absorbe des éléments du monde extérieur qui se mêlent aux éléments du monde intérieur de l’enfant, i.e. pulsions, désirs, fantasmes; il permet ainsi l’exploration de ces deux mondes et des conflits qui s’y trouvent. Le jeu est la pensée de l’enfant, son travail psychique. C’est sur l’élaboration du jeu personnel de l’enfant que s’établira la richesse de la personnalité adulte. Des gens s’inquiètent du fait que les enfants jouent avec des armes-jouets et croient que pour prévenir la guerre, il faudrait interdire ces jouets. Si nous acceptons le fait que l’enfant ait besoin d’explore...

AGRESSIVITÉ - 7e partie

Troisième vignette clinique Un jeune garçon âgé de quatre ans et demi est évalué pour un retard développemental : le langage et le développement affectif sont très atteints et il y a un retard de croissance. L’enfant n’a jamais démontré les signes d’anxiété typiques de la petite enfance, n’a jamais fait de colère, ne s’est jamais opposé ouvertement, ne semble pas distinguer le bon du méchant. Il a l’apparence artificielle d’un petit personnage de bande dessinée et est investi par l’entourage comme un gros bébé. L’histoire révèle qu’il y a eu arrêt développemental à la suite d’un traumatisme familial. L’enfant semble avoir été identifié à l’objet de réconfort dans la détresse maternelle, sorte de témoignage vivant du bonheur familial disparu; on a mis du temps à s’inquiéter de son état dévitalisé et à y voir le symptôme d’un problème développemental. Alors que le frère aîné exprimait ouvertement sa souffrance et sollicitait ses parents au moment de l’éclatement familial, le plus jeune a...