La Violence Conjugale Chez Les Couples D'Hommes Gais - 5e partie
La violence économique est très peu explorée dans les écrits traitant de la violence chez les couples gais. Cette lacune est peut-être attribuable à des préjugés « positifs » concernant les hommes gais, c’est-à-dire que l’on pourrait croire que les hommes gais sont généralement actifs sur le marché du travail et financièrement indépendants, contrairement aux femmes hétérosexuelles qui seraient plus dépendantes et démunies matériellement. Quoique les données obtenues marquent la présence de cette forme de violence chez trois des répondants, il est difficile de comparer ces résultats avec ceux relevés dans la littérature hétérosexuelle. Par contre, les données recueillies semblent différentes de ce qui ressort généralement des études sur la violence économique dans les coupoles hétérosexuels qui définissent cette dernière comme la privation des ressources financières et matérielles nécessaires au bon fonctionnement du foyer. Les données de notre étude démontrent que les manifestations de violence économique subies sont aussi caractérisées par l’exercice de pouvoir du conjoint.
Les résultats révèlent donc l’existence de la violence conjugale et de ses manifestations chez les couples gais. Les données démontrent aussi que cette violence ne se résume pas à des incidents isolés puisque les répondants parlent d’épisodes récurrents. Ceci rejoint les résultats d’autres études recensées (Cruz et Firestone; Burke et Follingstad;Island et Letellier). Toutefois, les données de cette étude ne nous permettent pas d’établir la présence de trois dimensions généralement présentes dans les écrits sur la violence conjugale hétérosexuelle.
D’abord, l’intentionnalité, « lorsque la personne qui est à l’origine du comportement connaît l’effet négatif que celui-ci entraîne chez la personne envers qui il est orienté (par exemple lui faire de la peine, l’humilier) » (Ouellet et al. :122). Cette dimension de la dynamique de la violence, quoique implicite dans le discours de certains participants, n’a pas été explorée de façon systématique.
La deuxième dimension fait référence au concept de répétition, « lorsque la violence […] vécue en contexte conjugal s’organise autour d’un processus comportemental répété, c’est-à-dire que la personne qui violente maintient et reproduit à dessein le ou les comportements lui permettant d’atteindre l’autre » (Ouellet et al. :122). Ce deuxième élément d’analyse est supporté par certaines de nos données, mais la nature de cette étude et la petite taille de l’échantillon ne nous permettent pas d’en arriver à cette conclusion.
Finalement, le concept d’escalade de la violence qui suggère que la violence s’installe de façon progressive : « L’escalade de la violence débute généralement par des agressions psychologiques […] par la suite la violence verbale s’installe. Elle représente l’étape qui précède souvent l’agression physique » (Nicarthy et Strauss in Larouche). Aucune des données recueillies ne confirme la présence de cette réalité puisque les participants ont abordé les manifestations de la violence sans y intégrer de chronologie ; c’est-à-dire qu’aucune des informations recueillies ne révèle une progression dans les formes de violence subies par les répondants.
Ce que nos données indiquent, par contre, c’est que l’on remarque la présence de violence psychologique et de violence verbale chez les participants qui rapportent avoir vécu de la violence physique indirecte ainsi que chez les répondants qui disent avoir vécu de la violence physique directe de la part de leur conjoint, ce qui pourrait laisser sous-entendre qu’il y aurait progression.
* à suivre *
Les résultats révèlent donc l’existence de la violence conjugale et de ses manifestations chez les couples gais. Les données démontrent aussi que cette violence ne se résume pas à des incidents isolés puisque les répondants parlent d’épisodes récurrents. Ceci rejoint les résultats d’autres études recensées (Cruz et Firestone; Burke et Follingstad;Island et Letellier). Toutefois, les données de cette étude ne nous permettent pas d’établir la présence de trois dimensions généralement présentes dans les écrits sur la violence conjugale hétérosexuelle.
D’abord, l’intentionnalité, « lorsque la personne qui est à l’origine du comportement connaît l’effet négatif que celui-ci entraîne chez la personne envers qui il est orienté (par exemple lui faire de la peine, l’humilier) » (Ouellet et al. :122). Cette dimension de la dynamique de la violence, quoique implicite dans le discours de certains participants, n’a pas été explorée de façon systématique.
La deuxième dimension fait référence au concept de répétition, « lorsque la violence […] vécue en contexte conjugal s’organise autour d’un processus comportemental répété, c’est-à-dire que la personne qui violente maintient et reproduit à dessein le ou les comportements lui permettant d’atteindre l’autre » (Ouellet et al. :122). Ce deuxième élément d’analyse est supporté par certaines de nos données, mais la nature de cette étude et la petite taille de l’échantillon ne nous permettent pas d’en arriver à cette conclusion.
Finalement, le concept d’escalade de la violence qui suggère que la violence s’installe de façon progressive : « L’escalade de la violence débute généralement par des agressions psychologiques […] par la suite la violence verbale s’installe. Elle représente l’étape qui précède souvent l’agression physique » (Nicarthy et Strauss in Larouche). Aucune des données recueillies ne confirme la présence de cette réalité puisque les participants ont abordé les manifestations de la violence sans y intégrer de chronologie ; c’est-à-dire qu’aucune des informations recueillies ne révèle une progression dans les formes de violence subies par les répondants.
Ce que nos données indiquent, par contre, c’est que l’on remarque la présence de violence psychologique et de violence verbale chez les participants qui rapportent avoir vécu de la violence physique indirecte ainsi que chez les répondants qui disent avoir vécu de la violence physique directe de la part de leur conjoint, ce qui pourrait laisser sous-entendre qu’il y aurait progression.
* à suivre *
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