La Violence Conjugale Chez Les Couples D'Hommes Gais - 2e partie
État de la recherche
Ce n’est qu’à partir des années quatre-vingt que sont publiés les premiers écrits s’intéressant à la violence chez les couples de même sexe. Les premières études réalisées se sont surtout concentrées sur les manifestations de violence dans les couples de femmes lesbiennes (Hart, 1986 ; Leeder, 1988 ; Renzetti, 1988 ; Morrow et Hawxhurst, 1989). Encore aujourd’hui, très peu d’articles se consacrent exclusivement à la violence chez les couples gais.
Nos connaissances sur l’étendue du phénomène de la violence chez les couples gais sont très limitées. Les estimés les plus récents sont basés sur des échantillons de convenance, de petite taille et concernent de façon générale des manifestations physiques de la violence, ce qui rend la généralisation des résultats hasardeuse. De même, très peu d’études recensent les formes d’agressions chez les couples gais. Les auteurs les plus connus, Island et Letellier (1991), soutiennent que, tout comme chez les couples hétérosexuels, les formes de violence répertoriées chez les couples gais sont multiples et peuvent être utilisées en concomitance ou de façon progressive.
Quelques études recensées traitent des formes physiques et sexuelles de violence en comparant l’incidence des comportements entre des couples d’hommes gais et des couples de femmes lesbiennes (Waterman, Dawson et Bologna; Waldern-Haugrud et Vaden Gratch). D’autres explorent les différences de genre dans la perpétration d’agressions et la victimisation dans les couples gais et lesbiens (Waldner-Haugrud, analysent l’association entre les relations de pouvoir et la violence psychologique (Landolt et Dutton).
Certains auteurs (Elliot; Cruz et Firestone) identifient des similitudes entre les comportements violents chez les couples hétérosexuels et ceux répertoriés chez les couples homosexuels. Par contre, comme le soulignent Burke et Follingstad (1999) dans leur propre recension de la littérature, certaines études posent des limites de validité puisque les auteurs ne définissent pas à leurs répondants les diverses formes de violence et leurs manifestations de façon opérationnelle. Donc, l’absence de définition des concepts ouvre la porte à des interprétations différentes de la part des répondants et des chercheurs, ce qui peut influencer les résultats.
Malgré certaines similitudes dans les manifestations et les formes de violence, il existe des différences qui distinguent la violence chez les couples gais, ainsi que chez les couples de femmes lesbiennes, de celles vécues par les femmes hétérosexuelles. Une des plus importantes est peut-être la menace du dévoilement. Certains chercheurs (Renzetti, 1996 ; Cruz et Firestone) voient des corrélations négatives entre la violence vécue dans les couples de même sexe et le degré de dévoilement de l’orientation sexuelle des partenaires. L’homosexualité est encore tabou et l’homophobie répandue (Byrne; Island et Letellier; Elliot; Merrill). La menace du dévoilement revêt alors une importance particulière puisqu’elle comporte des risques considérables pour un homosexuel qui n’affiche pas son orientation. Elliot soutient que cette forme d’intimidation isole doublement les victimes des couples de même sexe.
Ce qui mène à un deuxième facteur susceptible d’influencer la violence chez les couples de même sexe : l’homophobie. Dans un article traitant des théories explicatives de la violence chez les couples de même sexe, Merrill (1996) avance qu’un environnement caractérisé par des discriminations telles l’homophobie, l’hétérosexisme, tout comme le racisme, augmente les chances d’agression.
La partie suivante de cet article propose la description de la méthode de recherche telle que suivie pour les fins de cette étude. Les principales caractéristiques de l’échantillon, la cueillette de données ainsi que la méthode d’analyse des données sont brièvement présentées.
* à suivre *
Ce n’est qu’à partir des années quatre-vingt que sont publiés les premiers écrits s’intéressant à la violence chez les couples de même sexe. Les premières études réalisées se sont surtout concentrées sur les manifestations de violence dans les couples de femmes lesbiennes (Hart, 1986 ; Leeder, 1988 ; Renzetti, 1988 ; Morrow et Hawxhurst, 1989). Encore aujourd’hui, très peu d’articles se consacrent exclusivement à la violence chez les couples gais.
Nos connaissances sur l’étendue du phénomène de la violence chez les couples gais sont très limitées. Les estimés les plus récents sont basés sur des échantillons de convenance, de petite taille et concernent de façon générale des manifestations physiques de la violence, ce qui rend la généralisation des résultats hasardeuse. De même, très peu d’études recensent les formes d’agressions chez les couples gais. Les auteurs les plus connus, Island et Letellier (1991), soutiennent que, tout comme chez les couples hétérosexuels, les formes de violence répertoriées chez les couples gais sont multiples et peuvent être utilisées en concomitance ou de façon progressive.
Quelques études recensées traitent des formes physiques et sexuelles de violence en comparant l’incidence des comportements entre des couples d’hommes gais et des couples de femmes lesbiennes (Waterman, Dawson et Bologna; Waldern-Haugrud et Vaden Gratch). D’autres explorent les différences de genre dans la perpétration d’agressions et la victimisation dans les couples gais et lesbiens (Waldner-Haugrud, analysent l’association entre les relations de pouvoir et la violence psychologique (Landolt et Dutton).
Certains auteurs (Elliot; Cruz et Firestone) identifient des similitudes entre les comportements violents chez les couples hétérosexuels et ceux répertoriés chez les couples homosexuels. Par contre, comme le soulignent Burke et Follingstad (1999) dans leur propre recension de la littérature, certaines études posent des limites de validité puisque les auteurs ne définissent pas à leurs répondants les diverses formes de violence et leurs manifestations de façon opérationnelle. Donc, l’absence de définition des concepts ouvre la porte à des interprétations différentes de la part des répondants et des chercheurs, ce qui peut influencer les résultats.
Malgré certaines similitudes dans les manifestations et les formes de violence, il existe des différences qui distinguent la violence chez les couples gais, ainsi que chez les couples de femmes lesbiennes, de celles vécues par les femmes hétérosexuelles. Une des plus importantes est peut-être la menace du dévoilement. Certains chercheurs (Renzetti, 1996 ; Cruz et Firestone) voient des corrélations négatives entre la violence vécue dans les couples de même sexe et le degré de dévoilement de l’orientation sexuelle des partenaires. L’homosexualité est encore tabou et l’homophobie répandue (Byrne; Island et Letellier; Elliot; Merrill). La menace du dévoilement revêt alors une importance particulière puisqu’elle comporte des risques considérables pour un homosexuel qui n’affiche pas son orientation. Elliot soutient que cette forme d’intimidation isole doublement les victimes des couples de même sexe.
Ce qui mène à un deuxième facteur susceptible d’influencer la violence chez les couples de même sexe : l’homophobie. Dans un article traitant des théories explicatives de la violence chez les couples de même sexe, Merrill (1996) avance qu’un environnement caractérisé par des discriminations telles l’homophobie, l’hétérosexisme, tout comme le racisme, augmente les chances d’agression.
La partie suivante de cet article propose la description de la méthode de recherche telle que suivie pour les fins de cette étude. Les principales caractéristiques de l’échantillon, la cueillette de données ainsi que la méthode d’analyse des données sont brièvement présentées.
* à suivre *
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