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Affichage des messages du septembre, 2013

PASOLINI ET LA VIE : ENTRE L’HORREUR ET L’INNOCENCE - 12e partie

La solitude s’oppose au monde du “on”, dévoilé, déshabillé qui s’apparente à l’objectivité de la nature que, du reste, il absorbe de plus en plus.  Désormais le Pouvoir se développe comme monde - plus que comme système - comme nouvelle naturalité où tout est transparent.  Ces dispositifs médiatiques ne troublent point cette transparence puisqu’ils opèrent par imitation, tandis que les objets technicisés fonctionnent comme appendices du corps propre désapproprié.  Le Nouveau Pouvoir gonfle et prospère sur les ruines de la séparation, en général, de la division sociale en particulier.  Autrement dit se reflète la masse qui se répète et s’agrandit dans son image magnifiée.  Le désir de la masse est illimité, de peur qu’il ne s’engorge aux carrefours du processus, les agents du “on”, les signes, sont là pour le canaliser, le codifier car il faut à tout prix éviter un Black out du désir socialisé.  Démocratie, attention consommez les droits démocratiques et jete...

PASOLINI ET LA VIE : ENTRE L’HORREUR ET L’INNOCENCE - 11e partie

Le monde des objets perçus ne figure pas tout le réel mais en constitue la partie avancée; la destruction des objets par obsolescence et imitation entraîne celle de l’insurmontable et, au-delà, efface le manque, l’éloignement, l’altérité infinie de l’Autre.  Cet autre n’est jamais totalement atteint (comme une action dans le monde humain n’épuise jamais son intention) et peut-être n’est-il jamais totalement visé.  Le désir vise autrui dans l’ouverture, par la séparation et aussi par le manque.  Ce qui nous divise est ce qui nous lie, l’absence illumine la présence, le visible n’affirme pas une positivité mais est une station du voyage de l’invisible dans l’apparaître.  L’objet, par la distance et la séparation qu’il instaure remet en question le Même. Le paradoxe tient en ceci que la durabilité du monde des objets induit la stabilité de l’action humaine du rapport sujet-objet, en maintenant en vie le conflit et la séparation.  L’amour ou la passion du réel dont ...

PASOLINI ET LA VIE : ENTRE L’HORREUR ET L’INNOCENCE - 10e partie

Dans Il Caos Pasolini, encore une fois, nous livre cette intuition géniale que le Nouveau Pouvoir s’arrime au phantasme cannibale.  Toute cette inflation d’informations, de signes, de terrorisme, de prévisions du futur, atteste d’une peur d’être mangé, d’une thanatophobie qui se révèle plutôt thanatophilie, désir d’être mangé.  L’implosion, l’auto-destruction, l’autolésionnisme sont les marques de la psychose collective, renchérit Pasolini.  Ne pas abuser ( il n’est plus du tout question de mésuser) devient le leitmotiv par lequel la masse est med-usée, dirait Leo Sheer.  Tous les objets, à l’ère technique, ont revêtu la tête de Méduse. Quant à Janus il y a longtemps qu’on lui a intimé d’aller paître ailleurs! Dans ces conditions la discipline est, à proprement parler, hors d’usage, puisqu’elle s’enracine dans le monde de l’usage donc régie par le contrôle politique et la conflictualité des classes sociales.  Le bannissement de l’objet et de l’usage a entraîné c...

LIVRE - FRUIT DE LA PASSION

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"L'amour contenu dans ce livre enchantera votre coeur!  Je vous le recommande fortement" Robert Morin, PhD Bonne Lecture

PASOLINI ET LA VIE : ENTRE L’HORREUR ET L’INNOCENCE - 9e partie

Il est possible de montrer le passage d’une représentation du Pouvoir à un système de Nouveau Pouvoir dans les termes du paradoxe.  Notre société est une société de travailleurs sans travail, c’est-à-dire une société d’usagers.  La figure de l’ “usager” apparaît au moment même où la valeur d’usage des objets diminue voire disparaît.  La glorification du travail accompagne la disparition du monde des objets; la prolifération des besoins s’accorde à l’obsolescence des objets que corroborent la dissociation du savoir et de la pensée et la disparition du sujet réflexif au profit du sujet opératif.  L’objectivité du réel n’est plus garantie par la présence et le durabilité des objets mais par le fétichisme de la nouvelle et du fait.  Si le règne de l’usager a estompé la valeur d’usage, on ne peut pas en dire autant de la valeur d’échange qui s’accentue plutôt sur la forme d’échange artificiel, irréel et sans valeur.  Tout se passe comme si la fin des objets anno...

PASOLINI ET LA VIE : ENTRE L’HORREUR ET L’INNOCENCE - 8e partie

Chacun se fixe sur la société, captif de “besoins” incommunicables, le réel traverse le corps de part en part.  Dans la consommation de réel s’instaure un échange infernal : le corps se consomme comme corps, ingurgite de l’entropie et vient enrichir le gigantesque processus vital collectif.  La vie du sujet est devenue la vie de la société qui s’impose comme un “gigantesque sujet” et l’accent est mis sur le processus.  Désormais tout objet produit est fonction du processus vital.  Que l’on lise la Divina Mimésis et regarde son poème photographique: c’est du corps soumis à la statistique qu’il est question! Ainsi les objets d’usage sont transformés en biens de consommation et leur destruction assure la croissance du processus qui se nourrit de l’instabilité du monde humain d’où surgit la société du welfare state.  Et qu’est-ce que le welfare state? - C’est la crise sans fin du social hégémonique dont la crise est le principe d’accroissement de la fonction hédoni...