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Affichage des messages du juillet, 2013

MISÈRES DU DÉSIR - CHAPITRE IX

CHAPITRE IX Pourquoi s’en faire tant.  Tout être humain est processus. Il se renouvelle continuellement.  Même s’il conserve des attaches et une fidélité à son passé, il plonge sans cesse ses racines de sa vitalité dans son présent.  C’est bien inscrit dans le présent qu’il perçoit, pense, imagine, éprouve et ressent.  Ce qu’il percevait, pensait, imaginait, éprouvait et ressentait il y a dix minutes n’existent plus.  Ce qui existe, c’est le présent même s’il conserve ses liens au passé.  Justement parce qu’il est processus, donc, sans cesse en mouvement, l’être humain ne peut pas s’enfermer dans son passé. Or, si l’angoisse existe c’est parce que ce processus s’arrête.  La personne cesse son mouvement.  Elle se paralyse l’intérieur et se pétrifie le vivant.  Et Raùl a continué à plaider sa cause.  Il a fini par s’endormir en lui promettant de lui laisser le temps “de dire oui”. Elle a ri, n’a rien ajouté, mais elle n’a pas fermé l’oeil ...

MISÈRES DU DÉSIR - CHAPITRE VII ET VIII

CHAPITRE VII Depuis quelques bonnes minutes, des valises de toutes les couleurs défilent sur le tapis roulant. De temps à autre un voyageur, l’air soulagé, en retire une d’un geste ferme. Hélène fixe le tapis, prise entre une irrésistible envie de dormir et la frénésie de se retrouver dans les rues de Madrid dans moins d’une heure. -Hélène! Là-bas! La valise brune! De l’autre côté du carrousel, Odette lui fait de grands gestes. D’un bond, Hélène s’élance sur une énorme valise brune et la hisse avec peine sur le chariot. Ne manque plus que sa valise. -Señora, Señora. -Pardon? Hélène fixe l’homme qui se tient devant elle et reste interdite. La quarantaine avancée, mais fort bien conservée, la silhouette imposante, la posture déterminée, d’abondants cheveux noirs un peu ondulés, le teint légèrement cuivré, des yeux de feu et un sourire à faire damner une sainte. « On dirait une apparition! ». Hélène ne peut s’empêcher de sourire, elle se sent comme une adolescente qui vient d’apercevoir u...

MISÈRES DU DÉSIR - CHAPITRE V ET VI

CHAPITRE V Le mois d’août a décidé de séduire les Montréalais. Le soleil ne dérougit pas, le temps est sec et merveilleusement chaud, les terrasses animées, les fleurs encore parfumées, comme si la canicule avait décidé d’épargner l’île, Montréal semble en fête et Hélène réfléchit à son avenir. L’absence d’Étienne se faisait sentir il n’a pas eu la délicatesse de m’appeler. Quand il me courtisait pour avoir son emploi à ma compagnie, il se faisait douceur, il se donnait un mal de chien pour me conquérir. Il faisait le paon, il se fendait en quatre et il n’avait de cesse que la malheureuse Hélène aille échouer dans son lit! Mais sitôt qu’il en était en repus, merde! Salut, la visite! Je retiens mon souffle et je vis en apnée. Est-ce que je divague. Tout ce mal, toutes ces attentions à mon égard, et si peu de délicatesse au moment de l’adieu. La frustration me rend folle, je suis sûre  que son absence est à l’origine de toutes mes angoisses. Oh! Tout un tas de sentiments différents… ...