MISÈRES DU DÉSIR - CHAPITRE IX
CHAPITRE IX Pourquoi s’en faire tant. Tout être humain est processus. Il se renouvelle continuellement. Même s’il conserve des attaches et une fidélité à son passé, il plonge sans cesse ses racines de sa vitalité dans son présent. C’est bien inscrit dans le présent qu’il perçoit, pense, imagine, éprouve et ressent. Ce qu’il percevait, pensait, imaginait, éprouvait et ressentait il y a dix minutes n’existent plus. Ce qui existe, c’est le présent même s’il conserve ses liens au passé. Justement parce qu’il est processus, donc, sans cesse en mouvement, l’être humain ne peut pas s’enfermer dans son passé. Or, si l’angoisse existe c’est parce que ce processus s’arrête. La personne cesse son mouvement. Elle se paralyse l’intérieur et se pétrifie le vivant. Et Raùl a continué à plaider sa cause. Il a fini par s’endormir en lui promettant de lui laisser le temps “de dire oui”. Elle a ri, n’a rien ajouté, mais elle n’a pas fermé l’oeil ...