Messages

Affichage des messages du mars, 2013

DIFFÉRENCE ENTRE LE SAVOIR ET L'IGNORANCE

La différence entre le savoir et l’ignorance est analysée par Platon à l’aide d’une allégorie célèbre, l’allégorie de la caverne. Platon suppose des captifs enchaînés dans une caverne, le visage tourné vers la paroi opposée à l’entrée. La caverne est éclairée par les reflets d’un feu qui brûle au dehors. Derrière ce feu défilent des gens portant des objets divers. Les captifs ne voient que leur ombre projetée sur le fond de la caverne. Ils vivent dans un monde de fantômes, et si grande est leur habitude de ce monde, qu’ils prennent ces fantômes pour la réalité. Détachons maintenant un de ces captifs. Menons le vers la lumière. Il sera tout d’abord ébloui, peu à peu ses yeux s’accoutumeront, et il deviendra capable de soutenir l’éclat du soleil lui-même. Alors, il se rendra compte que la vie qu’il avait menée jusque-;à dans la caverne n’était qu’une vie d’apparence, d’illusion et que la véritable vie réside dans la contemplation du vrai, soleil du monde d’intelligible. Figure-to...

ARISTOTE

Sous sa plume (Francis Wolff) ce philosophe qui met à jour les visions de l’homme qui ont rythmé l’histoire de la pensée. QUATRE GRANDES FIGURES « Qu’est-ce que l’homme? ». Si la question est vertigineuse, les réponses ne sont pas infinies. Francis Wolff en identifie quatre, nommées « Figures »; celle de l’homme antique, ou « animal rationnel », forgée par Aristote et qui a perduré 2000 ans. Celle de l’homme classique, « substance pensante unie à un corps », que Descartes élabore au XVIIe siècle. Celle de l’homme structural, ou « sujet assujetti, illusionné, déterminé » des sciences humaines, dont l’histoire débute au XIXe siècle  et atteint son point culminant avec les Mots et les choses (1966) de Michel Foucault. Celle, enfin, de « l’homme neuronal », selon l’expression empruntée au livre éponyme (1983) du neurobiologiste Jean Pierre Changeux, c'est-à-dire l’homme renaturalisé, l’homme animal comme les autres » d...

ROUSSEAU

Rousseau, cet exilé involontaire, s’établit en 1756 à Montmorency, un bourg niché dans une volée bucolique où le philosophe, au hasard d’une promenade, a le coup de foudre pour l’Ermitage, une petite demeure isolée au fond de la propriété de son amie, madame d’Épinay. Ravi de tourner le dos à cette société qui l’encense après l’avoir rejeté, l’exilé volontaire s’y installe avec sa compagne, Thérèse Levasseur. Au gré de ses promenades solitaires dans la forêt, il s’envole vers le « pays des chimères » et imagine Julie ou la nouvelle Héloïse. Dans ce roman à succès publié en 1761, il met en scène un amour pur, mais contrarié par les conventions sociales, et rêve d’une société idéale ou faire revivre l’état de nature… Transporté par la fiction, il est rattrapé par la réalité  et bientôt mis à la porte de l’Ermitage. « Je vis ma Julie et Madame d’Houdetot », la belle sœur de madame d’Épinay, explique-t-il dans les confessions. Fou amoureux, il lui conte...

L'IDÉE VRAIE

Qu’est-ce que l’idée vraie pour Spinoza?  L’idée vraie est, d’abord, quelque chose de distinct de ce dont elle est l’idée : l’idée du cercle n’est pas le cercle.  L’idée vraie est donc en elle-même quelque chose de connaissable.  Elle s’identifie avec l’essence objective.  Pour avoir la certitude de la vérité, il n’est nul besion de savoir que je sais.  Certitude et essence objective ne font qu’un.  La méthode pour atteindre à la vérité n’est pas autre chose que la connaissance réflexive, l’idée de l’idée, c’est-à-dire qu’elle montre comment l’esprit doit être dirigé selon la norme de l’idée vraie donnée. L’idée vraie (car nous avons une idée vraie) est quelque chose de distinct de ce dont elle est l’idée: autre et le cercle, autre l’idée du cercle.  L’idée du cercle n’est pas un objet ayant un centre et une périphérie comme le cercle, et pareillement l’idée d’un corps n’est pas ce corps même.  Étant quelque chose de distinct de ce dont el...

L'EFFORT HUMAIN MAGNIFIÉ PAR VICTOR HUGO

Dans la saison des semailles C’est le moment crépusculaire J’admire, assis sous le portail, le reste de jour dont s’éclaire la dernière heure du travail. Sur les terres de nuit baignées, Je contemple, ému, les haillons D’un vieillard qui jette à poignées La maison future aux Sillons. Sa haute silhouette noire Domine les profonds labours. On sent à quel point il doit croire À la fuite utile des jours Il marche dans la plaine immense, Va, vient, lance la graine au loin, Rouvre la main et recommence, Et je médite, obscur témoin. Pendant que déployant ses voiles, L’ombre où se mêle une rumeur, Semble élargir jusqu’aux étoiles Le geste auguste du Semeur Commentons le poëme de Victor Hugo Développement 1- Localisation du morceau Ce morceau, justement célèbre, est l’un des plus beaux que renferme le recueil: la chanson des rues et des bois (1865).  Victor Hugo y tente une nouvelle voie: sa muse, qui s’était faite, tour à tour, lyrique dramatique, satirique, épique, se veut ici plus famili...

MALLARMÉ : L’HOMME, LE POÈTE

Mallarmé, poésies complètes La chair est triste, hélas!  et j’ai lu tous les livres: Fuir! là-bas fuir! Je sens que les oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux, Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe, O Nuit, ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend, Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai!  Steamer balançant ta mâture, lève l’ancre pour une exotique nature! Un Ennui, désolé par les cruels espoirs Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs! Et peut-être les mâts, invitant les orages. Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages, Perdus, sans mâts, sans mâts ni fertiles îlots.... Mais, ô mon coeur, entend le chant des matelots! Développement Stéphane Mallarmé est considéré comme l’un des maîtres du symbolisme.  Plus que Velaine encore, il dota la nouvelle école : d’idées nouvelles, 2) d’oeuvres lentement élaborées avec un art ...

MALLARMÉ : L’HOMME, LE POÈTE

MALLARMÉ : L’HOMME, LE POÈTE Le poète Paul Fort qualifie la poésie de Mallarmé “d’énigmes lyriques” ou de “poésie pure”.  Il la compare à Verlaine qui fut si différent de lui, mais, comme lui, fut un initiateur du symbolisme. Les deux poètes s’aimaient et ne se ressemblaient pas.  Autant la vie de l’un fut agitée et désordonnée, autant celle de l’autre fut calme et régulière.  Et quelle différence avec Rimbaud!  Chez le tumultueux auteur du Bateau Ivre, la floraison poétique n’a été qu’un accident, une sorte de crise de croissance.  Chez Mallarmé, elle est l’homme tout entier.  Ce maître du symbolisme est lui-même un symbole; il est l’image de l’art pur s’isolant de tout élément étranger et s’enfermant jalousement en lui-même, dans l’immuable et solitaire sérénité, comme dans un temple clos au profane. Et de nous donner ce portrait tracé par Catulle Mendès qui accueillit à Paris le poète alors inconnu: “Mallarmé était chétif, avec sur sa face à la f...