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Affichage des messages du août, 2012

LA PHILOSOPHIE - 20e partie

CHATEAUBRIAND, LE GÉNIE DU CHRISTIANISME Parmi les idées nouvelles que Chateaubriand a apportées dans le Génie du Christianisme; il en est une qui concerne la critique littéraire et qui devait être particulièrement féconde.  On sait comment il a abordé lui-même la critique dans son livre. Il se fait fort de prouver (parfois d’une façon un peu trop systématique) la supériorité des oeuvres modernes sur les oeuvres antiques, parce qu’elles sont inspirées par le christianisme.  Cette thèse nous a valu des pages tout à fait remarquables, et alors très neuves, sur Corneille, Racine, Pascal, Bossuet. Chateaubriand s’attache donc à la mise en valeur des beautés de l’oeuvre littéraire; il applique à la critique littéraire l’idée de relativité l’histoire et l’observation psychologique, cas particulier de la méthode historique.  C’était rompre avec les principes de l’école classique. L’école classique (Boileau) jugeait les ouvrages de l’esprit en se rapportant à des règles générales...

LA PHILOSOPHIE - 19e partie

BOSSUET PRÉDICATEUR CHRÉTIEN DANS LES ORAISONS FUNÈBRES Le nom de Bossuet s’attachera toujours à ce genre d’éloquence comme celui du plus grand orateur qui l’ait illustré.  Il l’a surtout profondément transformé; il y a imprimé la griffe de son génie, en même temps que la marque de son âme sacerdotale. Qu’était l’oraison funèbre avant Bossuet?  Un discours d’apparat, pour lequel on demandait un orateur en renom, comme on suspendait des tentures autour du cercueil et dressait des catafalques. C’était au XVIe et au début du XVIIe siècle un débordement d’éloquence pédante ou frivole, pompeuse ou précieuse, pour louer princes, ducs, maréchaux, cardinaux de France, reines et grandes dames.  La religion tenait là fort peu de place, comme, souvent, elle en avait tenu peu dans la vie des défunts. Bossuet hésita, nous dit-on, à aborder un genre si profane.  Il déclare dans une de ses premières oraisons funèbres : “Quand l’Église ouvre la bouche des prédicateurs dans les funér...

LA PHILOSOPHIE - 18e partie

RÉFLEXION SUR LA MORT Nos vies coulent de formes sans existence.   Des existences sans les forgés des formes de nos traits personnels.   Des existences aux formes de la religieuse des idées de nos soi mais, rarement selon nos propres forgés spirituels ou temporels.   La vie coule difficilement.   Nos vies passent en saccades, selon une volonté rare, issue, émise de soi.   Aux rythmes des systèmes politiques et économiques, des ambivalences religieuses, des oui-dire envahissants. Oh! La chrétienne Souvent morte de honte Aux rythmes des coutumes, déjà perdues, dans les mythes récents venus d’hier.  Nous perdons souvent l’essence de nos vies, de nos existences, parce que nous n’avons jamais acquis la notion principale de nos fins : la mort.  La mort, là, dans notre première urine.  La mort, là, dans notre première tétée.  On manque la vie à étouffer les réalités mortelles de nos existences.  On passe à côté de nos nous-mêmes choses...

LA PHILOSOPHIE - 17e partie

RÉFLEXION SUR LA MORT Paul Valéry disait : «  la mort ne peut être pensée ou réfléchie qu’illusoirement ».Que la mort soit « impensable », c’est devenu un lieu commun de la soi-disant profondeur philosophique. Ce n’en est pas moins une sottise, et je l’affirme d’autant plus nettement que je l’ai moi-même commise dans le passé. Ma mort me serait impensable sous prétexte que je ne me représente mon cadavre sans être, au même moment, le spectateur vivant qui l’imaginerait. De plus, tant que je suis en vie, l’expérience directe de l’état d’ « après-mort » me manque irrémédiablement, alors qu’elle seule me permettrait de former une pensée juste de la mort. De fait, rien n’est plus vrai : on ne peut être à la fois vivant et mort et, tant qu’on est vivant, on n’est pas mort. Mais lorsqu’on se demande si la mort est ou non possible pour nous, il ne s’agit pas d’être, mais de pensée : le sommeil profond sans rêve devrait-il passer  pour...