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Affichage des messages du avril, 2012

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 70e partie

LES BLESSURES Le couple est le lieu par excellence de la répétition des blessures d’enfance. On quitte papa-maman pour retrouver un autre papa-maman semblable. C’est le lieu : 1-du vouloir-recevoir ce que je n’ai jamais suffisamment reçu jadis de papa-maman. 2- De la demande jamais entendue ou jamais exprimée. 3- Du passé toujours présent. Voici deux  exemples qui illustrent très bien comment le passé contamine toujours, en ravivant la même blessure d’origine. Louis connaît très bien son scénario amoureux. S’il tombe amoureux, il s’agit toujours d’une femme inaccessible. S’il fait l’amour avec une femme convoitée, celle-ci ne lui dit absolument plus rien. Dans un cas comme dans l’autre, il ne peut vivre l’intimité à laquelle il aspire. Comment était sa première relation d’amour avec maman? Il semble avoir été profondément blessé. Après le divorce de ses parents, lorsqu’il avait deux ans, il devient sourd pendant quelques mois sans raison médicale. Il se coupe du monde. Il se r...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 69e partie

L'AMOUR Au-delà de l’attirance physique, l’amour possède un étrange pouvoir de guérir qu’il ne faut pas sous-estimer disait Jean Drouin dans ses écrits. LE MEILLEUR MÉDICAMENT DU MONDE, C’EST L’AMOUR Les légendes sont pleines d’histoires de gens qui sont morts d’amour… Quand Tristan revient auprès d’Iseut, l’étrange maladie qui la consumait disparaît miraculeusement. Tout cela n’est peut-être pas aussi mythique qu’on pourrait le penser. L’amour, la tendresse, voire une solide amitié ou même une simple et franche camaraderie sont effectivement susceptibles de guérir. Ce sont les plus hautes autorités de la médecine interrogées qui l’assurent. « L’amour est certainement la plus formidable puissance connue de l’homme, déclare par exemple le célèbre neurochirurgien J. Dewitt Fox. Il ne faut jamais sous-estimer son pouvoir de guérir, qu’il s’agisse d’un simple coup de froid ou d’une maladie irrémédiable ». Ce médecin est formel. Il a constaté, dans sa vie professionnelle, que dans cent ...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 68e partie

COMPULSIF VS JOUEUR PATHOLOGIQUE Il est peut-être utile maintenant d’établir certaines distinctions terminologiques. La première concerne les désordres obsessifs-compulsifs et le caractère obsessif-compulsif. Dans la tradition clinique le terme « caractère obsessif-compulsif » identifie les personnes affichant une rigidité, une conscience, une culpabilité, un doute et un conformisme excessifs. Le comportement rituel ou les idées obsessionnelles ne sont pas nécessairement présents. Par ailleurs, les désordres obsessifs-compulsifs se définissent obligatoirement par l’existence d’idées persistantes ou répétitives (obsessions) et/ou de comportements rituels (compulsions). Même si ces idées obsessives et ces comportements compulsifs ne font par partie intégrante du caractère obsessif-compulsif, ils constituent les deux composantes principales des désordres obsessifs-compulsifs. Bien que la co-existence d’obsessions et de compulsions constitue la caractéristique la plus commune du désordre, ...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 67e partie

COMPRENDRE LA MASCULINITÉ La trajectoire de l’identité masculine comme celle de l’identité feminine est ponctuée d’étapes psycho-développementales qui sont autant de configurations relationnelles proposant à l’homme ou à la femme d’autres dimensions de sa masculinité ou de sa féminité. L’identité sexuelle est rarement consolidée une fois pour toute. Elle évolue d’habitude, si ce n’est qu’en termes d’ajustements subtils, tout au cours de la vie. L’adolescence est une étape critique. Cet écrit explore les dynamiques inhérentes au développement de l’identité masculine adolescente selon la théorie psychanalytique des relations d’objets.  Qu’est-ce que l’identité ? Ce sont surtout les théoriciens de la psychologie du moi qui se sont penchés sur la question de l’identité (Hartmann, 1950 ; Erikson, 1959, 1968). Hartmann (1950) préconise l’usage du terme « self-representation » pour dénoter l’objet investi par la libido dans le narcissisme. Erikson (1968, p.50) fait la distinction entre un...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 66e partie

LA QUESTION DU PÈRE Il s’agit ici du père oedipien, celui de la période oedipienne. C’est au stade génital qu’il ferait son entrée dans la vie de l’enfant. Avant cette période l’enfant vivrait dans la sphère maternelle, le père étant, lorsqu’il est mentionné, un simple ‘attribut’ de la mère. Ce silence sur le père pré-oedipien (celui qui nous intéresse ici) est certainement dû à l’histoire du développement de la pensée psychanalytique, qui a progressivement fait la découverte de l’enfant à partir des analyses de patients adultes, puis a approfondi et élargi la connaissance de l’enfant par l’analyse d’enfants et finalement a joint l’observation directe des nourrissons par des psychanalystes et les analyses très précoces aux expériences de travail avec des patients très régressés. Il va donc de soi que c’est d’abord la relation mère-enfant en regard des processus de structuration précoce du psychisme qui s’est imposée à l’étude. Le père de la période prégénitale apparaît d’abord dans la ...