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Affichage des messages du février, 2012

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 48e partie

RELATION THÉRAPEUTIQUE Grondin souligne le fait que dans tout processus thérapeutique quel qu’il soit, un changement s’opère presque toujours dans le contexte d’une relation personnelle et chaleureuse lorsque la personne médite seule sur ses expériences, affirme Grondin, il ne survient que rarement des changements majeurs. La présence d’un témoin attentif nous rend confiants dans l’environnement et donc ouvert à la communication.  Hillman (!972) élargit cette perspective en soutenant que la thérapie est un acte d’amour.  Si le thérapeute consent à devenir partenaire dans l’échange, la relation s’établit sur une base de complicité dans laquelle chacun trouve matière à transformation.  Dans cette dimension, Hillman rejoint l’extrapolation de Lock Land lorsque ce dernier transpose  l’étape supérieure de croissance au domaine de la thérapie : le client, écrit Lock Land (1973), ne s’ouvra à l’influence du thérapeute que si celui-ci se laisse lui-même atteindre.  Si l...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 47e partie

CROÎTRE Ne nous fions pas aux apparences: maladies et crises de tous genres ne signifient pas désordre - seule est désordonnée la matière inerte (Charon, 1976) dont les molécules figées sont distribuées au hasard.  La structure de tout être vivant est organisée, ordonnée vers un but précis : participer par son action à l’action de son milieu environnant. La qualité de cette participation va déterminer la qualité de croissance de l’être et, par conséquent, la qualité de sa vie. Lock Land (1973) perçoit trois alternatives de croissance. La plus élémentaire, la forme “d’accrétion”, est une tentative d’expansion de soi.  À ce stade, l’organisme vivant cherche à amplifier son volume et l’être humain cherche à étendre sa puissance.  Dans une forme supérieure de croissance que Lock Land nomme “réplicative”, l’être vivant tente d’essainer dans l’environnement des copies exactes de lui-même.  L’être humain de ce stade ne s’accoie qu’avec des gens qui partagent ses propres vue...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 46e partie

MA TÊTE EST PLEINE COMME DU COCA-COLA TROP GAZEUX Les crises ne doivent jamais être évaluées négativement.  Chaque crise confronte l’individu à lui-même et à son environnement.  Et Jung écrit; “la maladie n’est pas un fardeau superflu et vide de sens; elle est nous-mêmes”. Le terme de maladie est employé à dessein dans un but de réhabilitation du terme : vue par le corps médical et par l’ensemble de la population comme une aberration de notre organisme, comme un ensemble de symptômes qu’il faut faire disparaître, il est grand temps de la concevoir sous son angle positif; elle appartient aux cycles évolutifs de l’être.  Elle doit être traitée comme faisant partie intégrante du processus vital - Jung (1934), insiste sur le fait d’assurer la maladie, de s’acharner à découvrir son enseignement; plus encore, soyons lui reconnaissants, car elle nous donne l’occasion de suspendre nos activités, d’être enfin à notre écoute, Elle est un chemin douloureux, mai concret, qui nous con...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 45e partie

TOUT ME TORTURE L’homme en détresse doit saisir l’aspect nécessairement conflictuel de l’être humain avec l’environnement. Il doit y apercevoir une interaction dialectique. L’homme se développe grâce aux contradictions qui surgissent en lui, et entre lui et l’environnement. Les rythmes des mouvements qui surviennent entre les différentes dimensions de l’être et son environnement sont rarement synchronisés; ce manque de concordance provoque un déséquilibre que nous appelons crise, conflit ou maladie. On doit s’efforcer de découvrir de nouvelles stratégies, de fournir des réponses créatives qui apportent l’équilibre désiré. Mais ce plateau d’équilibre, sitôt acquis, appelle de nouvelles questions qui provoquent un nouveau conflit. Nous retrouvons dans cette vue dialectique du changement ce même mouvement cyclique qui, de pire en pire, nous mène et nous ramène de phases de conflit en phases de repos, phases semblables et cependant toujours neuves puisque ayant bénéficié de la croissance des ph...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 44e partie

JE VIS POUR VIVRE L’homme en détresse vit un trouble de la personnalité se manifestant par des perturbations émotionnelles. Il vit aussi une forme de psychose beaucoup plus grave de trouble consistant en une désorganisation grave de la personnalité et une perte de contact avec la réalité. Ainsi, certains hommes en détresse sont dirigés parce qu’ils ressentent, à tel point que leur pensée rationnelle joue qu’un rôle accessoire. Chez d’autres, au contraire, que l’on considère comme “froids” la raison exerce une véritable tyrannie, alors que la vie affective et imaginative demeure indigente. L’homme en détresse vit une crainte imprécise d’un danger émanant de sources inconnues, pour parfois devenir si grave que ce dernier demeure dans un état de crainte continuel sans raison apparente; vit une appréhension constante, l’incapacité de se concentrer et bon nombre de symptômes physiologiques du stress. On pense ce type de comportement est la conséquence d’une incapaité de l’individu d’apprend...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 43e partie

MA VIE AFFECTIVE DEMEURE INDIGENTE Le patient déprimé rumine sans cesse de façon morbide le passé et il est incapable de se projeter dans l’avenir sans une appréhension énorme; pour lui, le passage du temps est ralenti comme une éternité. Il anticipe volontiers des catastrophes dans l’avenir.  Les moindres détails de la vie courante deviennent souvent des sources d’angoisse douloureuse que rien ni personne ne peut soulager.  Ces ruminations peuvent prendre un caractère obsédant et être associées à des rituels compulsifs de vérifications. Les symptomes neurovégétatifs prennent une place notable dans le tableau dépressif.  Dans la majorité des cas, on observe une perte d’appétit et de sensibilité gustative. (“je n’ai pas faim et je dois me forcer pour manger.”)  Cette perte d’appétit est souvent associée à une perte de poids. On constate également de l’insomnie, surtout matinale, c’est à dire un éveil précoce, au moins deux heures plutôt qu’habituellement. Quand le tal...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 42e partie

JE NE ME SENS PAS TRISTE MAIS J'AI MAL EN DEDANS Le phénomène dépressif est classé dans les troubles affectifs à cause de la prédominance d’un trouble de l’humeur, mais la symptomatologie ne se limite pas uniquement à cette sphère.  Au contraire, chez les déprimés sévères, on pourra identifier aisément une atteinte globale touchant aussi la fonction cognitive, la vie neurovégétative, le système moteur. Le symptôme principal qu’on retrouve chez presque tous les déprimés est la tristesse, expérience subjective que certains déprimés tentent de dissimuler.  Elle se manifeste par un affect dysphorique accompagné d’un goût de pleurer, d’un sentiment d’être complètement dépassé par les événements.  Elle peut avoir une intensité très variable, survenir par bouffées de quelques minutes, de quelques heures ou encore s’étendre sur toute la journée sans que la souffrance du patient n’ait de cesse. D’ailleurs, le déprimé ressent souvent sa tristesse comme une douleur morale extrême qu...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 41e partie

  LA DÉPRESSION L’homme en détresse souffre très souvent de la dépression. La déprime touche tout le monde à un moment donné. Suite à une déception ou à une frustration. On peut tous se sentir « déprimé », « bas » ou avoir des « bleus » pendant quelques heures ou quelques jours. C’est une  réaction normale aux évènements de la vie. La « déprime » est d’une durée limitée et pendant cette période les gens demeurent « réactifs », c'est-à-dire qu’ils peuvent oublier les difficultés et avoir du plaisir lors d’une sortie agréable ou en vacances. La « dépression majeure » par contre est une maladie plus longue ( durée moyenne de dix mois sans traitement), les symptômes sont plus intenses et les gens ne fonctionnent pas ou difficilement. Pendant cette période, ils sont moins « réactifs, c'est-à-dire que même les vacances ne soulagent pas ou peu les symptômes. La dépression n’est pas seulement une réaction aux évènements mais ...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 40e partie

ANXIÉTÉ L’anxiété fabrique des scénarios troublants et parfois terrifiants.  De l’inquiétude à la peur panique, elle est envahissante.  Parfois même paralysante.  Pour s’en sortir, il faut faire face à la musique et même imaginer le pire disait F. Genest.  Aussi, raconte-elle sur sa plume un événement par rapport à l’anxiété.   Le cas.  Assis devant une tasse de thé qui refroidit. Monsieur X se frotte les mains dans un geste répétitif.  Le regard alarmé, elle tend l’oreille, pour la centième fois vers la porte puis dans un va-et-vient fébrile.  Arpente la cuisine, passe au salon, soulève le rideau et revient s’asseoir, ignorant toujours sa tasse de thé.  “Je sais que je ne devrais pas tant m’inquiéter, lance Monsieur X d’une voix un peu essoufflée, mais j’ai toujours peur qu’ils aient un accident.  Il y a tellement de monde sur les routes et tant de mauvais conducteurs”.  Dix minutes plus tard arrive Madame Y son épouse, au grand so...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 39e partie

ANXIÉTÉ L’homme en détresse peut vivre une infinité de problèmes : de sress de troubles anxieux et de santé mentale. Quand on parle d’agents stresseurs, ce sont: une structure organisationnelle , des problèmes reliés aux rôles et aux conditions de travail; les mauvaises relations interpersonnelles; les facteurs individuels.  À ces agents stresseurs, ajoutons la situation économique et la vie sociale. Depuis quelques années, les gens plus conscients de l’importance de l’activité physique pour se maintenir en forme et éviter certaines maladies.  La multiplication des clubs sportifs prouve la popularité de l’exercice physique et l’importance de ce marché.  Par contre, on a oublié le vieux proverbe “un esprit sain dans un corps sain” et complètement escamoté l’importance de la santé mentale. Il n’est donc pas étonnant de se retrouver maintenant avec une incidence accrue de maladies reliées au stress de dépression, de fatigue chronique, d’alcoolisme et de toxicomanies, de trou...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 38e partie

SUICIDE L’homme en détresse peut-être n’importe qui, l’on s’en souvient du thérapeute et humaniste Bruno Bettelheim qui s’est suicidé en ingurgitant des barbituriques et en recouvrant sa tête d’un sac de plastique retenu par des élastiques (c’était le 13 mars 1990). Auteur de livres célèbres sur l’éducation et directeur de l’École orthogénique de Chicago, il avait passé la majeure partie de sa vie à aider les enfants perturbés et autistiques tout en luttant contre sa nature dépressive et des images du passé qui le taraudaient constamment. Quelques mois après sa mort, certains de ses collègues ainsi que d’anciens pensionnaires de l’École remettaient en cause ses méthodes de travail dites “brutales” ainsi que la validité de ses diplômes et de ses écrits. Celui qui avait un jour confié à un intime : “il y a dans mon passé un obscur secret qui, s’il venait à être connu, détruirait l’École”, n’a certainement pas quitté ce monde la conscience tranquille. Pourquoi et comment ce juif Viennois ...