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Affichage des messages du janvier, 2012

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 37e partie

PERTURBATIONS L’homme en détresse, à côté de ses grandes perturbations morales des traumatismes, des intoxications, etc. il y lieu de place, la misère, la misère avec toutes ses duretés, toutes ses cruautés. En face des situations désagréables qu’il a d’ailleurs savamment tissées, depuis toujours, sa joie de souffrir, de subir la dureté de son destin est très concrète et très caractéristique.  Il savoure sa mauvaise fortune comme d’autres leur réussite et leur bonheur. Il a même, en sa faveur, l’art de se faire...des ennemis. Il provoque autrui, et savamment, en excitant l’envie, la jalousie, la colère, l’agressivité, la honte.  Il a l’art de créer les discordances, de provoquer un malaise avec ses proches, au point qu’on ne désire qu’un chose: espacer de plus en plus les contacts avec lui et même les rompre.  L’amateur de souffrance et d’insuccès qu’est l’homme en détresse provoque sans cesse son entourage pour vivre dans une atmosphère punitive, pour vivre par la puniti...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 36e partie

MISÈRE MORALE Quand l’homme en détresse a une raison réelle et évidente de souffrir de l’attitude d’un autre à son regard, plutôt que de s’en formaliser, il adoptera le style “martyr” et tirera de cette évidence tout le plaisir masochisme qu’il peut en exploiter....Il a toujours l’air de dire : “même si vous m’avez fait un mal profond et durable, je vous ai depuis longtemps pardonné.” Il joue à la grande âme, à l’héroïque. Il veut inconsciemment qu’on admire son indulgence, son calme, en même temps que son affront.  Il veut qu’on épilogue longtemps sur son exemple. Ces résignés indulgents n’excluent cependant pas l’existence réelle de souffrance silencieuse mais sans ostentation qui n’est pas une souffrance masochiste dont l’auteur et l’animateur tirent un vrai plaisir.  La souffrance véritable est humble et cachée et épargne tous ceux qu’on aime. Il y a d’autre cadeau à faire à ses amis que celui de l’étalage de ses misères morales et physiques. L’homme en détresse est l’acte...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 35e partie

SOUFFRANCE L’homme en détresse peut s’irriter se troubler d’une boutade faite à son voisin comme si c’était à lui qu’on s’adressait.  Tout incident, dès qu’il affecte sa santé ou ses habitudes, qu’il menace son confort ou son droit à l’estime, prend les proportions d’une catastrophe, contre laquelle toutes les forces vives doivent être mobilisées d’urgence. Mais plus un incident est futile, plus grand est son pouvoir de déchaîner l’irritation.  Un retard concernant l’heure du repas, un léger manquement d’égard, suffisent à déterminer de violentes manifestations de colère. Au contraire, des épreuves rudes, la mort d’un parent ou d’un ami, une perte d’argent.....ne le laissent pas désemparé, il réussit à rester stoïque, ferme.  C’est ici qu’un besoin inconscient de punition trouve l’occasion d’être satisfait.  On ne verra jamais un névrosé parfaitement à son aise dans la joie et l’abondance, tandis qu’il sera capable de guérir rapidement d’une maladie si un malheur rée...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 34e partie

INQUIÉTUDE Le sujet en détresse qui est constamment sur la défensive, craignant toujours être l’objet de malveillances de la part d’autrui, entretient fatalement une sourde agressivité qui éclate de temps en temps au cours d’une colère, ou qui fermente dans une certaine rancune. Il accumule insensiblement des motifs de rancoeur, et ce pour des vétilles.  Puis un moment vient où il se présente différemment vis à vis de certaines personnes. Il a perdu à leur égard sa courtoisie et son dévouement, en même temps que sa politesse. L’offenseur s’étonne de son attitude nouvelle et ne parvient pas à se remémorer la cause du ressentiment. L’analyse de ce changement d’attitude, comme tout le comportement du sujet en détresse, met en lumière une quête continuelle de sécurité.  Le sujet en détresse s’efforce d’attirer l’attention par une exigence d’attentions de la part d’autrui.  Il est essentiellement dépendant de l’attention des autres et multiplie les occasions de se faire remarq...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 33e partie

ANGOISSE Quand on vit avec un individu en détresse, on s’aperçoit, après un certain temps, qu’il n’est pas capable de se sentir membre du groupe qui le fait vivre et même de la famille où il est né.  L’inquiétude, l’angoisse de se sentir raillé, plaisanté, ridiculisé, outragé, humilié.....l’incline à croire qu’il est simplement toléré dans son milieu mais jamais pleinement agrée.  Dans sa famille, il s’imagine qu’on lui  préfère un frère ou une soeur, parce qu’il (ou parce qu’elle) doit être plus intelligent, plus cultivé que lui, dans la société; il s’imagine qu’on le tolère parce que l’on ne peut pas faire autrement ou qu’on le garde par pitié. Jamais on ne lui a fait comprendre, dès son enfance, que tout être humain qui apporte à la société sa bonne volonté et sa solidarité est toujours et naturellement admis dans cette société, et avec ses défauts.  Si un des membres de la famille ou de la société est difficile de caractère, prétentieux, agressif, indélicat, on s...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 32e partie

INSATISFACTION AFFECTIVE L’homme en détresse a besoin d’être aimé  Ce besoin répond à une frustration primaire d’enfance, une insatisfaction affective.  La tendresse le rassure sur l’appréciation de son entourage en plus de sa valeur propre de consolation. Son comportement peut se résumer ainsi : receptivité à l’offense, même très minime  et involontaire, refoulement, bouderie, rétraction, effervescence psychique, abattement, inactivité après l’offense.  Mais il ne suffit pas d’être en détresse pour être souffrant, il faut que cette souffrance se porte sur un point spécifique, le désir d’être aimé, estimé.  Il faut aussi que la pensée du sujet s’attarde sur une idée négative, qui le diminue à ses propres yeux - l’homme en détresse est réceptif à la moindre blessure ou atteinte morale parce que son psychisme est tellement tendu vers l’appréhension de la ressentir, qu’il la ressent à la première occasion, puis il craint beaucoup les explications avec autrui, car s...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 31e partie

DIFFICULTÉ D'ÊTRE Un individu égocentrique, après plusieurs années d'expérience et de confiance en soi, après une réussite assurée et certaine, peut avoir un grand orgueil de son bilan positif. Argent, culture, relations sociales.... peuvent lui donner la sensation très vive d'être supérieur à beaucoup d'autres.  Disons que si cet orgueil dépasse une certaine limite d'insociabilité, il devient conflictuel et camoufle et recouvre un sentiment d'infériorité  qui veut à tout prix chercher sa compensation. Se dire et se redire très souvent qu'on se sent supérieur aux autres, est un symptôme clairement et  nettement névrotique.             Or,il n'y a pas que des sujets orgueilleux de leur bilan positif, il y en a aussi d'orgueilleux de leur bilan négatif. L’homme en détresse est l'exemple type. S'entretenir dans sa souffrance et un minimum vital, supporter n'importe quel déplaisir, n'importe quell...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 30e partie

LE MALAISE DE L'HOMME EN DÉTRESSE Un individu normalement équilibré  ne se laissera pas dominé et diminué par un problème psychologique. Il en prendra un parti raisonnable et bien décidé à vivre avec sans malaise.  Sa vanité,  qui n'est pas du narcissisme,  fera l'effort nécessaire de dominer toute réaction pénible  pour apporter une compensation et transformera ce désavantage en avantage.                      L’homme en détresse se découvrira précisément dans cette même circonstance: le sujet loin de dissimuler sa déficience, l'exhibera comme un trophée, tirant de cette humiliation publique, une jouissance morbide et secrète.  Il essaiera de tirer des avantages de cette déficience,  avantages matériels ou sociaux, mais de toute façon, les bénéfices seront toujours accompagnés de l'humiliation de n'être pas  comme les autres et de le montrer sa...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 29e partie

L’homme en détresse  cherche à travers sa souffrance à se faire estimer par autrui. Si ce n'est sur le plan de la fidélité et de la vertu, ce sera sur celui de la souffrance.    Il exhibera cette souffrance et toutes ses misères comme une vertu. Il transformera l'humiliation et la défaite en titre de gloire.  Même s'il n'est pas physiquement attirant et gracieux  (et ne fait rien pour s'améliorer)  il attirera l'attention des autres sur sa disgrace, physique et morale, et se forgera une affirmation de sa personnalité. " Je suis celui qui doit souffrir et être humilié toute ma vie,  c'est le rôle que Dieu m'a réservé sur la terre". C'est le rôle que l’homme en détresse s'est crée  spécialement et méticuleusement pour lui,  interdisant à qui que ce soit de l'emprunter ou de le copier.  Il a l'air de vous dire chaque fois qu'on le rencontre, qu'il est l'incarnation même de la souffrance et de la douleur.  À noter toujou...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 28e partie

ET QUE DIRE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES “BABY-BOOMERS” La génération canadienne du “baby-boom” n’est pas heureuse.  Elle est même carrément dépressive.  Pas un simple coup de cafard mais une vraie dépression, deux semaines minimum, qui se traduit par un manque d’appétit et de sommeil, un sentiment d’inutilité ou de culpabilité et des idées morbides. Plusieurs études indiquaient, récemment, que la dépression avait tendance à frapper plus tôt et plus fort chez les 8 millions de personnes nées entre 1947 et 1965, aujourd’hui âgées de 23 à 41 ans. Elles représentent un tiers de la population canadienne actuelle et elles ont la particularité d’être née à une période ou le nombre des naissances était supérieur de 50 p. cent à celui des années précédentes et de 16 p. cent par rapport aux années postérieures. Personne ne sait vraiment pourquoi cette frange de la population souffre autant : en 1980, le taux de suicide des 15-24 ans était trois fois supérieur à celui de même groupe en 195...

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 27e partie

ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL En 1974, Grunsberg dans les travaux en psycho-pathologie utilise le concept de burn-out pour décrire des symptômes ressentis par des professionnels travaillant auprès de clientèles présentant des problèmes.  Depuis ce temps, la litérature sur le sujet est abondante, diversifiée et souvent contradictoire.  Les études sont descriptives et trop peu orientées vers l’intervention particulièrement au niveau du diagnostic et de la problématique sociale et culturelle qui permet d’énoncer un discours sur le burn-out. Cette année là, la CSN a demandé à un groupe interuniversitaire en anthropologie et en ethno-psychiatrie de préciser le diagnostic du burn-out afin qu’il soit utilisable par les cliniciens.  Bien sûr, ce contrat répondait au besoin des syndiqués affectés par le burn-out de pouvoir chercher une indemnisation dans le cadre de la loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles.  Et c’est là, la première tâche que s’est donn...