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Affichage des messages du septembre, 2011

VIOLENCE FAMILIALE 53e partie

À l'intérieur de nous peuvent habiter plusieurs personnes qu'il n'est pas toujours facile de reconnaître mais qu'il nous appartient de rencontrer. - J. Salomé Des exercices pour appuyer l’intervention Voici quelques exercices auxquels vous pouvez avoir recours pour que la cliente réapprenne à se faire confiance. Ce sont des techniques de base en intervention sociale, utilisées ici dans le contexte particulier d’une relation se fondant sur des principes issus d’une analyse féministe de la société et de la violence conjugale. L’utilisation d’un tableau est un moyen concret qui permet à la cliente d’évaluer sa propre image. La femme violentée essaie de brosser le tableau de ses forces et faiblesses et de les analyser. Ensemble, vous observez chacune des faiblesses identifiées. La cliente tente alors de discerner si celles-ci correspondent à sa propre perception ou à celle de l’agresseur. Cette étape amène la cliente à réaliser combien elle se dévalorise et donne du pouvoir...

VIOLENCE FAMILIALE 52e partie

La vie n'est supportable que lorsque le corps et l'âme vivent en parfaite harmonie qu'il existe un équilibre naturel entre eux et qu'ils ont l'un pour l'autre un respect réciproque. Résumons-nous sur la psychologie de la femme battue La psychologie de la femme battue Au seuil du nouveau millénaire, un des plus gros défis de société auquel nous sommes confrontés est bien celui de la violence familiale, et plus particulièrement, la violence contre les femmes et les enfants. Selon statistique Canada, en 1996, dans 89% des agressions conjugales signalées à la police, les victimes étaient des femmes. Certains spécialistes prétendent qu’aux Etats-Unis, il y a une femme victime de violence conjugale à toutes les sept secondes. Au Canada, entre 1977 et 1996, 12,666 personnes ont été victimes d’un homicide. Un tiers des homicides mettait en cause des membres de la famille. Parmi ceux-ci, dans près de 50% des cas, il s’agissait de violence entre conjoints. Il n’est pas ex...

VIOLENCE FAMILIALE 51e partie

Ce que cache mon langage mon corps le dit - R. Barthes Laisser surgir une émotion À ce stade, la cliente commence à expérimenter elle-même de nouvelles émotions. Pour la préparer à franchir une nouvelle étape, vous reprenez avec elle, au cours des dernières rencontres, les étapes précédentes. Il est important de consolider les acquisitions que vous et elle avez observées. En se remémorant ce qu’elle a pu faire, la cliente nourrit sa confiance en elle et prend conscience des nouvelles aptitudes qu’elle a développées. Ensemble, vous récapitulez les moyens dont elle dispose pour vivre des émotions difficiles – respiration abdominale, images mentales, laisser parler son cœur, écrire ce qu’elle ressent, crier. Au cours de la semaine, sa tâche consistera à s’isoler pour vivre un sentiment important qu’elle ne pouvait exprimer devant l’agresseur. Elle reprendra, seule, les divers moyens et techniques qu’elle a expérimentés en entrevue pour laisser surgir cette émotion. Elle commencera par l’e...

VIOLENCE FAMILIALE 50e partie

"Il suffit de prêter attention, les leçons viennent toujours quand vous êtes prêts et si vous êtes attentifs aux signes vous apprendrez toujours tout ce qui est nécessaire pour l'étape suivante. " Paulo Coelho Des tâches À cette étape, les tâches employées ont pour objectif de maintenir le rythme de la démarche évolutive de la cliente. Elles viennent appuyer et compléter un processus de cheminement amorcé en entrevue. Comme les tâches servent également de matériel de renforcement, la discussion sur leur réalisation doit être constamment intégrée à l’entrevue. Les efforts et les initiatives de la femme battue représentent des pas importants vers l’acquisition d’une plus grande autonomie. Ces moyens, si petits soient-ils, augmentent progressivement ses zones d’indépendance. Ils deviennent aussi des réalisations observables qui sont très utiles pour développer une meilleure estime de soi. Ainsi, les tâches complètent les changements qu’initie la femme battue lors des entrev...

VIOLENCE FAMILIALE 49e partie

Des Exercices pour faciliter l’accès aux émotions Voici quelques exercices que vous pouvez utiliser pour aider les femmes battues à avoir accès à leurs émotions. Ces exercices permettent de mener une action à l’intérieur même du temps de l’entrevue. Ils brisent le rythme d’un échange uniquement verbal et offrent la possibilité de rejoindre la cliente d’une façon différente. Identifier des cartes Comme il est parfois pénible d’aborder certaines émotions et que la cliente n’est pas toujours consciente de certains de ses sentiments, le recours à un « matériel-support » peut-être intéressant. Voici une variante d’un exercice de conscientisation qui peut également être employé en groupe. Vous préparez des cartes sur lesquelles vous inscrivez certains sentiments : honte, tristesse, peur, angoisse, colère, échec, sentiment d’abandon, culpabilité, etc. Vous gardez également quelques cartes vierges pour que la cliente puisse y inscrire des sentiments qu’elle a vécus et qui ne figurent pas dans ...

VIOLENCE FAMILIALE 48e partie

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Voici comment la cliente, qui avait dessiné le cœur de la figure 3, l’a redessiné après quelques rencontres Elle se place maintenant au centre de son cœur et se réapproprie une partie de l’espace laissé vide par le départ de son conjoint. Cette nouvelle section ne pourra plus être concédée de nouveau. Elle garde vacante l’autre portion de cette place pour des relations affectives futures. Toutefois, elle indique que cette relation conjugale violente lui laisse une cicatrice (méfiante envers son ex-conjoint et sentiment de deuil devant la fin de la relation). Elle prend des moyens pour que son fils ne revendique pas le territoire laissé libre par son père. (application de nouvelles règles parentales structurées, punition lorsque son fils perd le contrôle, etc). De plus, elle a pris une partie de son territoire pour s’assurer de demeurer au centre de sa vie. Elle octroie une place plus grande à ses collègues de travail et se sent plus à l’aise à son travail. Elle réduit la place du frère...

VIOLENCE FAMILIALE 47e partie

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Voici un exemple d’un dessin du cœur fait par une femme violentée. Ce dessin a permis à la cliente de prendre conscience qu’elle n’avait pas le droit d’exister. Dans un premier temps, elle a verbalisé des sentiments de tristesse lorsqu’elle a réalisé qu’elle n’occupait aucune place dans sa vie. Par la suite, elle a éprouvé de la colère et de la révolte. Elle se sentait étouffée par l’agresseur et par sa famille immédiate. Elle se sentait abandonnée à la suite de sa rupture avec son conjoint violent. La section occupée par ce dernier devenait une zone de honte, de culpabilité. Elle portait les torts de la rupture puisque l’agresseur refusait une telle solution. Elle lui conservait un espace dans son « cœur », ne sachant pas encore si elle parviendrait à affronter la peur de la solitude et l’angoisse de répondre seule aux besoins de son fils. De plus, elle vivait péniblement les demandes excessives de son frère qui exerçait des violences psychologiques sur elle. Celui-ci la culpabilisai...

VIOLENCE FAMILIALE 46e partie

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La technique du cœur Cette technique permet d’aborder avec la cliente, les questions suivantes : ses blessures émotives, ses pertes personnelles, son estime de soi, la notion de territoire et ses sentiments actuels. Cela peut faire l’objet de plusieurs entrevues et servir de point de référence pour explorer les sentiments reliés à de nouvelles situations de vie. Selon les besoins de la cliente, cette technique peut être employée à différentes étapes de l’intervention. Voici les quelques consignes pour la réalisation du dessin du cœur. Vous proposez à la femme battue de faire un exercice qui permettra d’échanger sur ce qu’elle vit. La directive consiste uniquement à lui demander de dessiner son cœur et de nommer ceux qui l’habitent. Pour cela, elle divise son cœur en plusieurs parties et cela, en fonction de la place que les personnes ou les choses occupent dans sa vie. De façon générale, les femmes divisent donc leur cœur en y plaçant les personnes importantes de leur vie. L’agresseur...

VIOLENCE FAMILIALE 45e partie

Récupérer ses émotions Pour survivre, la femme violentée a bien souvent inhibé ses sentiments et censuré certaines situations empreintes d’émotions. Elle a également appris à ne pas laisser surgir les émotions qui risquent de rompre l’équilibre précaire de sa relation de couple, comme la colère et le sentiment de frustration. Elle sait que l’expression de tels sentiments risque d’irriter l’agresseur et de provoquer chez lui une crise de violence. Elle a donc parfois la sensation de ne plus éprouver certaines émotions. Une femme battue disait ainsi : « Si je devais ressentir toute la tristesse que j’ai cachée en moi, je pleurerais plusieurs jours sans arrêt. J’ai donc cessé d’éprouver de la peine. » Favoriser l’entière expression des émotions permet à la victime de faire un premier pas vers la découverte d’elle-même. Pour réapprendre à s’estimer, la victime a besoin de se « réapproprier » ses émotions, de les affronter, de la raviver et de les exprimer. Cette démarche sur ses états émot...

VIOLENCE FAMILIALE 44e partie

Des exercices pour soutenir l’intervention Afin que la cliente puisse voir plus clairement sa position de victime, regardons quelques informations qui peuvent soutenir sa réflexion L’enseignement de l’escalade de la violence. En comprenant le déroulement du cycle de la violence, la femme violentée réussit à mieux comprendre sa relation avec l’agresseur. Elle parvient à mieux analyser les événements et à se distancier de la situation. En réduisant sa culpabilité, la cliente réalise que la violence existe depuis un certain temps et qu’elle se sent responsable de son évolution. Cette information rend son analyse plus objective. La femme violentée peut également constater le cercle vicieux dans lequel elle évolue. Pour compléter l’information, vous dessinerez l’escalade de la violence avec, à chaque palier, les différentes formes de violence. De plus, vous lui confirmerez la forte probabilité d’un accroissement des brutalités et le danger qu’elle court. La femme violentée pourra alors éval...

VIOLENCE FAMILIALE 43e partie

Les Différentes formes de violence En racontant les événements qu’elle a connus et les motifs qui l’amènent à demander de l’aide, la cliente nommera les diverses formes de brutalité qu’elle a subies. Sans distinguer clairement les catégories de violence (verbale, psychologique, physique), elle exprimera son vécu de victime. Le fait de retracer ses expériences d’agression aide la femme battue à dresser un tableau plus clair de sa situation. En effet, elle peut reconnaître l’ensemble des agressions et mieux voir l’escalade de la violence. Sa perception morcelée des événements s’atténue. Ce regard favorise en elle une prise de conscience l’aidant à identifier sa position de victime. Votre dénonciation de la violence « renforce » le cheminement de la cliente vers l’acceptation de la réalité que représente la violence dans sa vie. Vous nommerez les différentes formes de brutalité qu’un agresseur manifeste envers sa victime, afin que la cliente puisse identifier celles qu’elle a connues...

VIOLENCE FAMILIALE 42e partie

Des techniques d’intervention Nous retiendrons trois techniques d’intervention permettant à la cliente de reconnaître sa situation de victime. Tout d’abord, une certaine restructuration de ses connaissances « cognitives » peut s’amorcer avec l’utilisation de l’analyse transactionnelle. Par la suite, un échange se fera sur les différentes formes de violence et, finalement, la place de victime sera située dans le contexte de l’oppression des femmes. Regardons dans un premier temps les différents moyens que vous pouvez utiliser pour favoriser une restructuration cognitive. L’Analyse transactionnelle Cette approche analyse le fonctionnement d’un individu à partir de l’interaction de trois sphères : la zone du parent, la zone de l’adulte et celle de l’enfant. Harris décrit ainsi chacune de ces trois parties. Le parent représente les règles, les lois, les principes, les normes et les obligations qu’a intégrés une personne. La partie parent s’exprime souvent par des phrases qui commencent par...

VIOLENCE FAMILIALE 41e partie

Se voir comme victime Il est essentiel que la cliente se reconnaisse comme une victime pour être en mesure de rebâtir son estime de soi. Parce que, tant qu’elle ne verra pas l’engrenage où elle se trouve, elle intégrera les paroles dénigrantes et la perception dévalorisante de l’agresseur à son égard. Il faut un certain temps à un bon nombre de femmes battues pour se voir comme victime de violence. Elles décrivent des situations conflictuelles dans le couple sans évaluer les comportements violents de leur conjoint, les scènes de brutalité n’étant pour elles que les symptômes d’une relation conjugale problématique. Lorsque vous leur demandez si leur partenaire est violent, elles répondent par la négative. Mais elles relatent des situations où leur conjoint les pousse contre le mur, les bouscule et leur serre les bras. Parfois elles mentionnent avoir été giflées. Évidemment, lorsqu’elles reprennent les termes mêmes de leur partenaire, vous y retrouvez des expressions de dénigrement...

VIOLENCE FAMILIALE 40e partie

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La restauration de l’estime de soi L’estime de soi, c'est-à-dire, l’appréciation personnelle de sa propre valeur et compétence diminue suite à un vécu de violence. La femme battue développe la certitude qu’elle ne peut être aimée pour elle-même et qu’elle ne possède pas les capacités nécessaires pour rompre sa relation avec l’agresseur. Tant qu’elle se verra comme cette personne sans valeur, elle se trouvera piégée dans la violence et maintiendra son comportement de retrait et de passivité, par crainte de perdre le peu qu’elle a, couple et famille. Il lui faudra, pour réagir aux agressions, un certain degré d’estime d’elle-même car, tant qu’elle ne s’accordera pas de valeur, elle ne pourra prendre aucune décision qui place son confort avant celui de l’oppresseur. C’est pourquoi une démarche de restauration de l’estime de soi doit toujours accompagner les différentes formes d’aide qu’elle reçoit : économique, juridique et sociale. Cette démarche représente même sur des premiers obje...