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Affichage des messages du août, 2011

VIOLENCE FAMILIALE 39e partie

Une attitude directive Un grand nombre de personnes assimilent une attitude directive à un comportement négatif. Elles confondent « directivité » et autorité. Ce type d’attitude fait souvent référence à une position de domination et d’agression. En effet, dans notre société, la « directivité » est, dans bien des cas, associée à des situations négatives et à des rapports hiérarchiques. Toutefois, avoir une attitude directive dans un contexte positif, aide, soutient et sécurise. Dans cette perspective, elle ne revêt pas un aspect dominateur et sert de moyen pour créer des « alliances ». Elle vise essentiellement à permettre à la victime de consentir à agir pour elle-même, dans son intérêt et pour sa sécurité. Elle sert de repère dans la démarche angoissante de la femme battue. Elle lui permet de recevoir des messages qui soutiennent son refus de la violence et qui l’incite à abandonner une position de retrait et de passivité. Par écrit on ne peut rendre compte du timbre de voix, mais voi...

VIOLENCE FAMILIALE 38e partie

«L’Universalisation » La technique d’ «universalisation » permet à la cliente de constater qu’elle vit des émotions semblables aux personnes confrontées à un problème similaire : « Les femmes qui connaissent une expérience de violence conjugale éprouvent, dans la majorité des cas, un sentiment d’injustice et de colère. » Cette technique permet de briser l’isolement et assure à la cliente que sa situation ne relève pas de sa responsabilité personnelle. « La violence envers les femmes est très répandue, près d’une femme sur dix, au Canada, est victime des agressions de son conjoint. » Le problème est donc situé dans son contexte social. « La violence envers les femmes renforce le pouvoir des hommes dans notre société. C’est pourquoi le silence est si fréquent. » Les techniques d’ « universalisation » doivent être employées à bon escient pour éviter de minimiser la situation vécue par la cliente et ne pas devancer la réflexion personnelle de celle-ci. Elles suivent généralement un...

VIOLENCE FAMILIALE 37e partie

Le Partage des connaissances Une des façons de lui donner du pouvoir est naturellement de lui faire partager vos connaissances. Sans bâtir l’entrevue uniquement sur une démarche rationnelle, il peut être sécurisant pour la cliente de comprendre certains aspects de la dynamique de la violence. Par exemple, il peut être positif d’examiner avec elle ce que sont le cycle et l’escalade de la violence, pour qu’elle puisse alors étudier ses réactions dans de telles circonstances et se déculpabiliser ainsi de sa manière de conduire le processus évolutif des ruptures. Une femme battue disait : « Je suis contente de savoir comment se produit le cycle de la violence, je croyais que j’étais folle de ressentir de l’affection pour lui. » Une autre réagissait ainsi à l’explication des ruptures évolutives : « Je ne suis pas certaine de résister à un retour avec lui, mais, cette fois-ci, je sais ce que je veux et ce départ n’est pas inutile. » Ce genre d’information soutient la cliente dans ses réa...

VIOLENCE FAMILIALE 36e partie

Position contre la violence Comme il a été mentionné, précédemment, l’intervention ne se fait pas dans un contexte neutre. La sécurité de la victime prédomine dans l’entrevue. Votre position contre la violence doit être claire pour qu’elle sache que vous ne remettez pas en question son expérience de victime. Il ne suffit pas de prendre position une fois dans l’entrevue pour que la femme battue soit sécurisée. Chaque fois qu’elle se rend responsable ou reprend à son compte le discours culpabilisant de l’agresseur, vous lui répétez que la violence est un mode inacceptable de fonctionnement. Ce discours risque d’être nouveau pour elle. Elle va probablement tenter de vous mettre à l’épreuve, en vous donnant une série d’informations qui renforcent, selon elle, sa responsabilité dans les scènes de violence. Le soutien reçu dans la dénonciation de violence permet à la victime de se déculpabiliser et de donner un sens différent aux événements. Elle peut aussi se détendre et abaisser ses défens...

VIOLENCE FAMILIALE 35e partie

Les Techniques de soutien Mobiliser une femme victime de violence et l’inciter à agir pour elle-même nécessite une intervention directive et active. Ce type d’action n’exclut en rien un contexte de soutien. Au contraire, les techniques d’aide doivent être nombreuses et variées. Une femme battue en situation de crise ne peut progresser que si elle se sent soutenue. Elle s’engagera dans des actions concrètes si elle reçoit de l’aide pour affronter l’angoisse de ses premiers changements. Les techniques de soutien employées au cours de l’entrevue de crise sont de deux sortes : la première s’appuie sur une analyse féministe, la deuxième se situe dans le cadre de l’intervention planifiée à court terme. Techniques s’appuyant sur une analyse féministe Établir un contact dans une relation basée sur des principes féministes crée un climat de soutien particulièrement riche. La relation égalitaire permet un rapport nouveau pour la victime et tend à diminuer le contexte d’autorité dans lequel la fe...

VIOLENCE FAMILIALE 34e partie

Les lieux Comment peut-elle se sentir plus en sécurité dans la maison? Y a-t-il une pièce fermant à clé où elle pourrait se réfugier en cas de danger? Peut-elle modifier l’aménagement de la pièce où la violence se produit le plus souvent (la cuisine et la chambre à coucher), pour éviter, par exemple, d’être coincée entre les meubles? Les sorties de secours de la maison sont-elles utilisables? Les fenêtres, les portes brisées, peuvent-elles être réparées sous prétexte d’améliorer l’appartement ou la maison? Certains objets dangereux peuvent-ils être cachés? Vous analysez avec elle toutes les possibilités qu’elle envisage pour essayer de se sentir davantage en sécurité dans ces lieux. Une simple modification peut permettre à la victime de s’échapper quand elle est agressée. L’aspect matériel Il peut être sécurisant de préparer un éventuel départ grâce à certaines dispositions matérielles : prévoir, par exemple, un sac déposé chez une personne de confiance, ou dans un endroit préci...

VIOLENCE FAMILIALE 33e partie

S’il y a retour avec le conjoint La femme battue qui décide de retourner avec l’agresseur prend une décision qu’en tant qu’intervenante vous pouvez parfois accepter difficilement, puisque vous connaissez les fortes probabilités d’une nouvelle agression. Mais votre intervention doit respecter ce choix. L’expérience qu’elle vient de vivre peut lui servir de tremplin dans ce processus évolutif des ruptures. Faire ressortir les acquis Il faut donc consolider les acquis de cette demande d’aide pour mieux préparer une éventuelle rupture. C’est dans ce contexte que vous situerez son retour. Vous envisagerez avec elle cette possibilité afin qu’elle sache ce qu’elle a vérifié et intégré dans l’acte qu’elle vient de réaliser, donc que son retour n’est pas une reddition. Elle retourne avec son conjoint pour vérifier certains points importants dans sa vie ou pour se confirmer qu’elle a fait tout ce qu’elle pouvait. Vous l’aidez à identifier ce qu’elle veut prouver par son retour. En faisant le bil...

VIOLENCE FAMILIALE 32e partie

Des moyens pour soutenir la démarche Employer la relaxation Il suffit parfois d’un exercice de relaxation pour que la femme violentée approfondisse son vécu émotif. Par exemple : elle éprouve une émotion qu’elle ne peut nommer et qui se manifeste par des larmes ou des tremblements, vous aurez alors recours à un exercice de relaxation pour l’aider à laisser surgir son émotion, pour la technique de relaxation. Une séance de cette technique suffit bien souvent pour en provoquer l’explosion. Dans certains cas, il faut compléter cet exercice par un support verbal. Vous résumez alors le contenu exprimé au cours de l’entrevue qui a provoqué cette émotion. Elle parvient ainsi à la ressentir davantage. Les techniques de « support » et de valorisation de ses émotions favorisent la poursuite de la démarche. Se servir du jeu du miroir Parfois les femmes battues éprouvent des difficultés à s’exprimer et se montrent peu loquaces. Certaines ne parviennent même pas à parler. Comme vous connaissez les ...

VIOLENCE FAMILIALE 31e partie

L’Aliénation L’agresseur joue avec sa victime : il ridiculise et tourne tout ce qu’elle dit et fait en dérision. Par son pouvoir absolu, il établit des règles et des normes d’appréciation qu’il modifie à son gré. La femme maltraitée n’a plus de point de repère pour se situer. Elle ne reçoit jamais de jugement sincère de l’autre. Comme elle tente de s’ajuster aux règles de l’agresseur pour réduire les frustrations de ce dernier et éviter qu’elles ne dégénèrent en violence, elle se retrouve alors dans une position constante d’aliénation. Ball et Wyman notent que cette situation discrédite les émotions et crée chez les femmes une impression de folie. En ce sens, il est important de ne jamais minimiser les sentiments qu’expriment les femmes. Quels que soient les sentiments qu’exprime la cliente, vous devez les valider et en permettre l’expression. Vous donnez du support à celle qui éprouve de la difficulté à verbaliser ses émotions, en lui mentionnant que certains sentiments se retrouvent ...

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VIOLENCE FAMILIALE 30e partie

La peur La femme battue se sent paralysée par ses peurs. Elle doit les identifier et les affronter. Pour cela, elle a besoin de recevoir des appuis concrets. Il ne suffit pas d’en parler pour que ces peurs disparaissent. Des actions doivent être entreprises pour réduire les risques de danger et apprivoiser ces peurs. Il faut l’informer des protections juridiques auxquelles elle a droit. Sans entrer dans les détails, un minimum d’information peut contribuer à diminuer certaines angoisses. Les différentes peurs feront l’objet d’une écoute attentive. La cliente doit bien les identifier pour parvenir à les affronter. En plus de la peur d’être agressée, elle éprouve les craintes suivantes : peur de la solitude, de perdre les enfants, de ne pouvoir survivre financièrement, de ne pas être autonome et finalement de retourner avec l’agresseur sans que les conditions ne soient changées. Toutes ces peurs prennent une grande place et la freinent dans sa volonté de changement. Vous l’aiderez à iden...

VIOLENCE FAMILIALE 29e partie

Entrevue en situation de crise Le contenu de ce chapitre traite seulement de l’entrevue en situation de crise. Cette entrevue, réalisée immédiatement après une agression, représente une démarche cruciale pour la cliente qui mobilise toutes ses énergies pour demander de l’aide. Elle est dans un état de choc. Elle se sent submergée par les émotions et par le danger qui la menace. Sa demande consiste donc en un appel au secours et elle en attend beaucoup. Elle a besoin d’une aide concrète pour se protéger, et aussi pour retrouver un état d’équilibre. La cliente ne fera peut-être que cette demande d’aide-là. Ce qu’elle en retirera peut avoir un effet important sur sa mobilisation. L’expérience est donc vitale pour elle. L’intervention doit être appropriée, pertinente et efficace. En situation de crise, la cliente se présente comme une personne encore plus vulnérable, ce qui renforce l’impact de l’intervention. En tant qu’intervenante, vous ne pouvez pas vous permettre de faire d’e...

VIOLENCE FAMILIALE 28e partie

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De façon générale, l’homme abusif répond aux normes du stéréotype traditionnel. Il a des attentes élevées envers sa partenaire qui doit le combler sur le plan affectif et répondre à ses besoins. Il s’attend donc à dominer la relation conjugale et la violence est perçue comme un moyen de contrôler sa vie, sa partenaire et la cellule familiale.

VIOLENCE FAMILIALE 27e partie

Escalade de la violence La première étape de la violence est subtile et fait l’objet de beaucoup de raffinement. C’est l’agression psychologique. Elle consiste à atteindre directement l’estime de soi de la victime. L’agresseur ridiculise les réalisations de la victime. Il ignore sa présence, il ne porte pas attention à ce qu’elle dit et ne tient aucunement compte de ce qu’elle ressent. Il sème le doute lorsqu’elle émet une opinion. Il prend en charge certaines fonctions, prétendant qu’elle n’a pas les capacités de les remplir – il gère le budget familial, il contacte des organismes sociaux, ou encore il assure l’animation des conversations avec des amis ou des personnes extérieures au réseau familial. L’agresseur rit dès que la victime prend une initiative, amenuisant ainsi l’action réalisée. Il compare les réalisations de sa partenaire à celles d’autres personnes qui font figure d’autorité dans le domaine. Il corrige ou commence chaque action, geste ou réalisation de sa victi...