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Affichage des messages du juillet, 2011

VIOLENCE FAMILIALE 26e partie

Cycle de violence Bien que ce concept ne soit pas nouveau, il doit être expliqué car il permet de saisir le sentiment d’impuissance des femmes violentées, de voir comment l’union du couple se maintient, et de percevoir l’engrenage dans lequel se retrouve la victime. Cette information revêt une grande importance, un grand nombre de femmes battues ne parvenant pas à identifier ce cycle de violence et se croyant masochistes parce qu’elles aiment leur conjoint. Les trois phases de violence La première phase se situe à la période des tensions. À l’origine, il y a des oppositions dans le couple. Des tensions existent donc entre les partenaires et elles s’accumulent. De son côté, l’agresseur vit des frustrations dans différents domaines de sa vie (au travail, sur le plan social, affectif) et ne parvient pas à les verbaliser ni à s’en libérer. Progressivement, les conflits augmentent. Ils peuvent être alimentés par un stress supplémentaire, une situation frustrante vécue au cours de la j...

VIOLENCE FAMILIALE 25e partie

L’Agresseur Chez l’agresseur, certaines caractéristiques personnelles contribuent à augmenter son potentiel de violence et les discours existant dans la société lui permettant, également, de justifier ses pertes de contrôle. Son degré d’intégration du modèle masculin l’incite à recourir à des moyens violents pour dominer et soumettre sa partenaire. Caractéristiques personnelles Le passé de violence de l’agresseur joue un rôle important dans son apprentissage des comportements violents. En effet, l’homme qui a évolué dans une famille où la violence était employée dans le couple ou envers les enfants risque de reproduire les mêmes gestes de violence. Les comportements de violence s’apprennent et se répètent. La jalousie excessive est une autre caractéristique individuelle, associée à la violence. Dès 1975, Gayford avait identifié cette difficulté personnelle chez les hommes qui maltraitent leur partenaire. Cette jalousie se manifeste par un contrôle démesuré des faits et gestes de ...

VIOLENCE FAMILIALE 24e partie

Discours et mythes Certains discours ou mythes nourrissent la position de victime, en particulier ceux qui « responsabilisent » la femme violentée. Cette dernière se voit définie comme une personne ayant un comportement pathologique et qui désire inconsciemment être agressée. Une masochiste. L’analyse du problème se termine là et le vieux mythe continue. Un deuxième mythe consiste à rendre la femme responsable de la situation. N’aurait-elle pas provoqué l’agresseur par ses paroles ou son comportement? Voilà comment on ouvre la porte à des analyses qui justifient la perte de contrôle de l’autre. Ce discours est encore bien souvent présent dans l’entourage de la femme battue, ainsi que chez certains professionnels directement impliqués. Le système légal s’obstine à rechercher des comportements de provocation chez la victime. La femme battue, comme la femme violée, porte, aux yeux d’un grand nombre d’individus, la responsabilité d’avoir provoqué l’agression. L’horreur d’être violentée se ...

VIOLENCE FAMILIALE 23e partie

Les facteurs personnels Sur le plan personnel, la femme qui a connu la violence dans son enfance, soit comme enfant maltraitée, soit comme témoin de violence, risque d’être plus tolérante aux différentes formes d’agression. Elle a intégré une norme familiale de fonctionnement où la violence fait partie des rapports entre les membres de la famille et du couple. La résolution des conflits par la violence lui apparaît donc acceptable. Évoluer dans un milieu de vie où les coups de poing, les coups de pied et les gifles sont monnaie courante accroît la tolérance face à la violence. La femme qui a vécu son enfance dans un tel milieu n’a guère de réactions lorsque ce mode de fonctionnement se reproduit dans sa vie adulte. En effet, elle a déjà fait l’apprentissage du repli sur soi, nécessaire pour survivre, et elle a intégré une image négative d’elle-même (une faible estime de soi). Ces deux mécanismes contribuent à augmenter sa tolérance envers la violence. Elle a également développé des att...

VIOLENCE FAMILIALE 22e partie

PROFIL DE LA FEMME BATTUE La femme battue ne présente pas un profil différent de celui de la population féminine en général. À ce sujet, l’étude de Rosenbaum et de O’Leary démontre qu’il n’y a pas de différences notables entre un groupe de femmes violentées et un groupe de femmes qui n’ont pas vécu de violence. Le profil des deux groupes s’avère similaire. La femme battue se retrouve dans tous les milieux sociaux et économiques. Elle peut appartenir à n’importe quel groupe d’âge et être très scolarisée ou non. Comme la relation de violence se développe en fonction des rapports de domination. Il n’y a pas de caractéristiques personnelles qui peuvent expliquer ou justifier la perte de contrôle d’une autre personne. En effet, l’acte d’agression appartient à celui qui le commet. En ayant un portrait rigide et caricatural de la femme battue, l’intervenante peut ne pas se percevoir comme une victime potentielle. En effet, plus le portrait de la femme battue lui est étranger, moins elle ...

VIOLENCE FAMILIALE 21e partie

4. La violence familiale Le sentiment d’insécurité parmi la population est plus élevé bien que la violence civile ait éliminé, sauf en ce qui concerne la violence familiale, qui est maintenant passible de poursuites judiciaires. La société est désormais moins tolérante face aux formes de violence survenant dans la vie privée, même si, dans l’espace public, la représentation de la violence est omniprésente. La violence familiale comprend la violence conjugale, la maltraitance et les agressions sexuelles. Les notions de pouvoir et d’inégalité entre les hommes et les femmes sont au cœur de la violence et des agressions. La dépendance des victimes, la domination des agresseurs, tel est le schéma classique de la violence familiale sur fond de culture patriarcale où la violence devient un moyen de contrôle des hommes à l’égard des femmes. 5. La violence conjugale La violence conjugale a été dénoncée par le mouvement féministe, qui a contribué à mettre à jour la problématique des femmes et...

VIOLENCE FAMILIALE 20e partie

Qu’est-ce qui protège de la violence? Il existe aussi des facteurs qui protègent de la violence, tels que certaines caractéristiques personnelles (avoir un enfant facile à éduquer) et familiales (avoir le soutien actif d’un conjoint). D’autres facteurs protecteurs prennent racine dans l’environnement social. L’intégration des familles dans un réseau social et de soutien peut contrer l’effet négatif du stress quotidien ou le caractère plus difficile d’un enfant. L’appui de groupes communautaires rompt la dépendance à l’égard des institutions officielles et aide à renforcer l’estime de soi nécessaire pour établir des relations intrafamiliales positives. En bref Dans ce chapitre sur les problématiques familiales, nous avons vu : 1. L’approche synchronique dans l’étude de la famille L’étude de la vie quotidienne nous amène à observer la famille d’un point de vue synchronique en privilégiant les événements intrafamiliaux. La vie familiale s’organise autour des échanges entre les membres de ...

VIOLENCE FAMILIALE 19e partie

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La pauvreté conduit-elle à maltraiter les enfants? On ne peut prétendre que la pauvreté des enfants et des familles conduit fatalement à la maltraitance. Il ne faut pas ignorer le courage et la volonté de la majorité des parents pauvres qui élèvent leurs enfants dans des contextes inappropriés. À pauvreté semblable, les familles les mieux protégées sont celles où l’environnement offre le plus de soutien, là où les réseaux d’entraide sont variés – parenté, garderies, groupes communautaires, écoles, professionnels (Gouvernement du Québec, 1992). Il n’en demeure pas moins que la pauvreté est associée à un très grand nombre de facteurs qui augmentent les risques de maltraitance pour les enfants et les jeunes (MacMillan, 1993). Les structures familiales Plusieurs études ont confirmé que les recompositions familiales présentent un risque d’abus, dans certains contextes, pour les filles. La présence d’un père substitut qui n’a pas développé un lien d’attachement père-enfant augmente le risque...

VIOLENCE FAMILIALE 18e partie

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Les facteurs sociaux dans l’étiologie de la maltraitance L’une des difficultés que comporte l’identification de la maltraitance réside dans la capacité de définir les mauvais traitements. En effet, la maltraitance se définit par rapport aux normes culturelles retenues pour la socialisation des enfants. Quel geste devient un abus physique ou une négligence, et par rapport à quelle norme? Laisser pleurer un nourrisson pour le former, est-ce de la négligence? Laisser de jeunes enfants sous la surveillance d’un enfant de 10 ans, est-ce encore de la négligence? Utiliser la fessée comme principe d’éducation, est-ce une agression physique? Où s’arrête le respect de la diversité culturelle et sociale, et où commence le droit à l’intégrité corporelle et psychologique des enfants? Cette question vaut autant pour les communautés ethniques que pour les sous-groupes sociaux et religieux. Il semble que, dans la définition de la maltraitance, il y ait deux écueils à éviter : l’ethnocentrique d...

VIOLENCE FAMILIALE 17e partie

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En 1998-1999, près de 24 000 cas touchant des enfants ont été signalés à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du Québec, dont près de la moitié pour négligence, alors que les autres l’ont été pour mauvais traitements psychologiques et abus physiques (Tourigny et al., 2001, p. 465). Parmi ces cas, 3565 ont été jugés comme étant fondés. Les cas de maltraitance des enfants sont en hausse, probablement parce qu’on les dénonce davantage, mais aussi parce que, au cours de la décennie passée, la violence familiale a connu une flambée en Amérique du Nord et au Québec (Paré, 2004). Au Québec, on a constaté une augmentation de 56% des mauvais traitements physiques infligés aux enfants. À l’heure actuelle, 38% des décès accidentels de bébés sont causés par la violence parentale. Une étude effectuée en 1992-1993 a permis d’estimer 48% la prévalence annuelle de violence psychologique, à 27% celle de la violence physique mineure, et à 4% celle de la violence physique majeure sur le te...

VIOLENCE FAMILIALE 16e partie

Les enfants maltraités « Dites aux adultes de ne pas dire des mots qui tuent! » La maltraitance est une réalité encore plus invisible que la violence conjugale. De nombreux enfants souffrent au premier chef de la négligence de leurs parents, ensuite de violence physique, psychologique et de langage, et, finalement, des agressions sexuelles. Il n’est pas facile de déterminer l’ampleur du phénomène de la maltraitance des enfants. Un rapport sur l’incidence des agressions sexuelles indique que 34% des filles et 13% des garçons seraient agressés sexuellement avant l’âge de 18 ans (Bouchard, 1991). Sur le territoire francophone de Montréal, on estime à environ 1% le taux d’incidence annuel de cas d’agression physique et de négligence – près de 12 enfants sur 1000 (Chamberland, 1992). Les agressions physiques représentent environ 10% des cas de mauvais traitements sur le territoire québécois. La maltraitance des parents à l’égard des enfants se présente sous cinq formes :  La négligenc...

VIOLENCE FAMILIALE 15e partie

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VIOLENCE FAMILIALE 14e partie

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VIOLENCE FAMILIALE 13e partie

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• Les périodes de transition familiale sont des moments charnières pour les manifestations de violence. La rupture du couple et la grossesse en sont deux exemples. • Il y a des antécédents de violence et de négligence dans les familles et des événements traumatisants dans leur passé. • Les conditions socioéconomiques difficiles sont un terrain propice à l’apparition des comportements violents. Un faible revenu est associé à la probabilité d’être victime (et d’être agresseur). Pour les femmes, le fait d’être pauvre, d’être étudiante, sans emploi, d’éprouver de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté dans la famille, est associé à des taux plus élevés de violence sexuelle ou physique. • Enfin, il y a une forte association entre la consommation d’alcool et de drogue, que ce soit chez les conjoints ou les conjointes, et des taux élevés de violence physique.

VIOLENCE FAMILIALE 12e partie

Les facteurs individuels Les études effectuées auprès des agresseurs démontrent que les facteurs individuels suivants peuvent laisser présumer de la propension à utiliser la violence : le fait d’avoir été maltraité durant son enfance ou d’avoir assisté à des scènes de violence conjugale, la faible estime de soi, le stress occasionné par des difficultés, la vulnérabilité émotionnelle, la faible scolarité, et le degré d’intériorisation des valeurs masculines traditionnelles qui associent la masculinité à l’agressivité. Toute une gamme d’incidents peuvent déclencher la crise de violence, mais il apparaît que la grossesse constitue un facteur déclenchant important (Statistique Canada, 1993). Elle suscite des réactions violentes de la part du conjoint, qui craint de perdre l’exclusivité affective de sa conjointe. Le facteur individuel dont l’incidence sur la violence conjugale a été le plus clairement démontré est celui de l’origine familiale : on estime que 81% des hommes agresseurs et 3...

VIOLENCE FAMILIALE 11e partie

La discrimination sexiste Comme on l’a souligné précédemment, l’inégalité sociale entre les hommes et les femmes est la pierre d’assise de l’expression de la violence conjugale. La dépendance économique de l’épouse face à son conjoint rend possible le contrôle de celui-ci sur sa femme. Celle-ci étant démunie financièrement, il lui est très difficile de briser le cercle de la violence. Mais l’inégalité n’est pas seulement économique : elle concerne tous les aspects de la vie sociale, du travail aux loisirs, de la justice aux services publics. La discrimination à l’égard des femmes est encore bien réelle, inscrite dans les codes culturels et dans les structures sociales. La tolérance sociale Il peut paraître paradoxal de prétendre extraire la violence des relations conjugales (Gouvernement du Québec, 1996) alors que notre société tolère différents niveaux d’expression de la violence. Même si les opinions des experts sont divisées en ce qui concerne l’effet des images de violence à la...

VIOLENCE FAMILIALE 10e partie

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Les facteurs sociaux dans l’étiologie de la violence conjugale Nous verrons trois facteurs sociaux qui augmentent les risques d’utilisation de la violence dans les relations de couple. Ce sont la socialisation différente des garçons et des filles en ce qui a trait aux rôles conjugaux, la discrimination sociale que subissent les femmes et la tolérance de la société à l’égard de l’expression de comportements violents. Les théories de la violence conjugale La socialisation sexuée La socialisation des garçons et des filles est différente. Chez les garçons, on valorise l’action, la force, l’agressivité au travail et dans les loisirs, l’affirmation de soi. On pardonne plus facilement aux garçons les écarts de langage ou de geste. Chez les filles, on valorise des comportements dits féminins, comme la douceur, la voix posée, des loisirs qui n’impliquent pas une force exagérée mais mettent en évidence la grâce féminine. On surveille davantage les filles, on les surprotège par crainte des agress...

VIOLENCE FAMILIALE 8e partie

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Y a-t-il un schéma de la violence conjugale? Sous ses différentes formes, la violence du mari ou du petit ami se produit selon un cycle qui se répète jusqu’à ce que la victime puisse le rompre. La relation débute par une première phase dite de « lune de miel » où tout va pour le mieux dans le couple. Après une période de tensions plus ou moins longue survient une première crise au cours de laquelle la violence sera utilisée : des cris, des tapes, une poussée, un enfermement dans la maison, de l’argent retiré, etc. La violence prend droit de cité. Cette première crise s’explique souvent par un facteur atténuant : la fatigue, le stress, l’alcool ou la perte d’un emploi sera invoqué par le conjoint pour se disculper. Malheureusement, près de la moitié des cas de violence apparaissent pour la première fois lorsque la femme est enceinte. Suit une phase de rémission où le bonheur semble revenu. C’est de nouveau la lune de miel….avant l’accumulation des tensions qui mèneront à la prochaine cr...