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Affichage des messages du décembre, 2010

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 5e partie

CONNAÎTRE L’AUTRE Pour M. Vaysse encore « (c)’est dans la relation « au frère qu’il voit », à « l’épouse qu’il étreint », que l’homme satisfait au besoin de se rassurer dans la vie. Mais c’est aussi en cela qu’il fait l’épreuve de cet être de l’Autre qui toujours lui échappe : son frère n’est pas la vision qu’il en a, sa femme n’est pas l’étreinte… » Il importe ici de faire la distinction entre autre et Autre. Le premier est, pour l’auteur, le prochain, le semblable, tandis que le second est ce qui, dans la proximité, nous échappe, car il porte une altérité radicale qui surgit dans tout rapport d’identité et qui le fonde. L’autre est l’objet d’un besoin réductible aux « seuls éléments logiques qui s’organisent dans l’enceinte de ma connaissance ». Il sera alors constamment rétréci à ma seule appréhension de lui. L’Autre, au contraire, est ce qui, dans l’activité réductrice de ma première approche, reste en dehors du champ de ma connaissance et « n’est jamais perçu qu’à travers la mécon...

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 4e partie

GRANDIR TOUT SEUL Ainsi, il est un âge (non défini dans les manuels de psychologie) où les enfants peuvent apprendre à leurs parents à grandir tout seuls! Cette distinction entre le besoin et le désir dans le cadre d’une relation avec un être proche nous permet de mieux saisir quelques-uns des pièges qui sous-tendent parfois une relation amoureuse. Une femme dira par exemple : « En dehors de moments merveilleux que nous avons partagés, j’ai connu de grandes frustrations avec cet homme. Sa non-disponibilité, ses absences prolongées, imprévisibles créaient en moi une angoisse parfois difficile à supporter. J’avais besoin de son amour, de sa présence, de ses attentions. Son regard sur moi m’assurait de ma propre existence, me confirmait ma valeur. Mais je me suis retrouvée un jour saturée de souffrance. Quelque chose s’est défait. J’ai pu mettre une certaine distance entre cet homme et moi, et me rencontrer enfin. Progressivement, j’ai pris conscience d’une force nouvelle en moi. Timide d...

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 3e partie

LE RENONCEMENT SALUTAIRE Denis Vaysse insiste beaucoup sur le renoncement qui est une clé de la mutation du besoin en désir : « Le renoncement est le pivot du mouvement de conversion du besoin en désir. Il est la marque du désir qui ne vise plus à se satisfaire de l’autre mais à le poser dans l’existence, dans sa différence de sujet inaliénable, Autre. » Madeleine Turretini, dans son texte À propos du besoin et du désir, dira quelque chose de semblable. « Je pense qu’effectivement je ne peux rencontrer réellement un ami, un amant, un enfant que dans le mesure où je peux renoncer à le rencontrer car alors son refus ne m’atteint pas dans ma personne. Je reste alors en contact avec mon désir de rencontrer l’autre, mais je ne suis pas pour autant renvoyée à une famine affective bouleversante. Une trop grande soif de l’autre est sans aucun doute un des meilleurs moyens de ne pas le rencontrer mais de ne vivre qu’aveuglé par son propre besoin. » Ainsi, la mère de l’exemple précédent conclura...

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 2e partie

Ainsi, lorsque nous sommes dans le besoin face à un autre, nous cherchons avant tout à combler un manque. Si l’autre ne répond pas à notre demande, il nous renvoie à un vide presque intolérable qui nous entraîne vers la dépendance ou le désespoir. Prenons pour exemple, cette mère qui avait prévu de passer un après-midi avec sa fille aînée avant que celle-ci parte rejoindre son père pour la durée des vacances d’été. La mère se réjouit d’avance de ce moment avec sa fille, car un emploi du temps très chargé fait qu’elle ne la voit pas beaucoup durant l’année scolaire. Or, le matin même, sa fille lui téléphone pour lui demander si elle peut rester toute la journée chez une amie. La mère sent une forte émotion monter en elle et lui dit, outre sa déception, combien elle se réjouissait de leur projet de tête-à-tête. La jeune fille, consciente du désarroi de sa mère, répond avec pertinence : « Pauvre Maman victime, je ne vais pas t’abandonner, je viendrai si tu me le demandes. » Effectivement,...

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 1e partie

INTRODUCTION Nous savons que les besoins fondamentaux tels que manger, boire, dormir sont liés à la survie. Ils impliquent une nécessité de satisfaction minimale. Pour Denis Vaysse, le besoin « est une force transformatrice qui réduit ou détruit l’objet auquel elle s’adresse. La satisfaction du besoin, sa disparition, survient avec la consommation de l’objet. Le pain que je mange supprime la tension douloureuse de la faim. À terme l’objet-pain et le besoin-faim se sont supprimés l’un par l’autre. » Pour ce qui est des besoins relationnels et affectifs, la non-satisfaction ou une réponse différée ouvre à un processus plus conflictuel et plus complexe, celui du désir. Ce qui sera recherché alors n’est pas la suppression du besoin mais l’entretien de cet état. Désirer l’autre, en effet, c’est le vouloir pour ce qu’il est ; c’est, par conséquent, renoncer à en faire l’objet de son besoin, à le réduire. Tout se passe comme si la répétition indéfinie du besoin, avec l’augmentation puis les r...

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 7e partie

Conclusion Le co-alcoolique s’identifie à un idéal qu’il cherche à réaliser à l’intérieur de sa famille, ou plus largement à l’intérieur de son monde relationnel. Et c’est précisément la constatation de l’échec de sa tentative qui l’amène à consulter. Cette identification d’une part, et l’intrication des deux pathologies (l’alcoolique et le co-alcoolique) d’autre part permettent d’engager le co-alcoolique à soigner l’alcoolique, et non plus l’alcoolisme. Cela permet de se servir d’une particularité de la pathologie pour la subvertir thérapeutiquement. En conclusion, nous pouvons dire que l’alcoolisme est un drame qui se joue électivement sur la scène familiale, et qu’il est donc tout à fait normal qu’au moment du traitement, la famille assume encore son rôle.

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 6e partie

Stabilisation et perspectives thérapeutiques Il existe deux modalités d’évolution de la prise en charge : l’une sera axée principalement sur la gestion du symptôme, tandis que l’autre, à partir d’un décalage par rapport qu symptôme, débouchera sur un véritable travail psychothérapeutique. La gestion du symptôme concerne surtout le type de demande que nous décrivions plus haut, où nous n’arrivons pas à introduire un décalage par rapport à la « solution familiale » élective. Le succès est mesuré à l’abstinence. Le symptôme reste central durant les entretiens : la famille ne permettra pas d’aborder des thèmes tels que les conflits non exprimés, ou la dépression masquée par l’alcool. Ces questions sont considérées comme des marécages dans lesquels il vaut mieux ne pas s’aventurer. « D’ailleurs, nous sommes tous là pour l’aider à ne plus boire, n’est-ce pas? » disent-ils. Donc, le type d’intervention possible consistera en une stabilisation : la suspension symptomatique est le seul but rech...

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 5e partie

La demande du co-alcoolique Le travail avec le co-alcoolique comme porte d’entrée au système alcoolique a différentes implications et limites, dont nous tenterons maintenant d’approcher certains aspects. En premier lieu, nous avons remarqué que la présence du co-alcoolique en consultation assure la présence du patient identifié : il est rare qu’un couple ou une famille manque un rendez-vous, tandis que l’alcoolique en consultation individuelle est irrégulier. La demande émane du co-alcoolique qui menace de décompenser, tandis que l’alcoolique n’a pas de demande personnelle. La présence en consultation du co-alcoolique et de la famille permet éventuellement la mise en place d’une désintoxication ambulatoire, avec la possibilité d’une « hospitalisation volontaire » à domicile qui mobilise toute la famile du patient, mais cette fois dans une entreprise de sobriété. Toutefois, la possibilité d’un échec reste continuellement présente. S’il survient, le recours à l’hospitalisation offrira un...

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 4e partie

Qu’est-ce qui pousse le co-alcoolique à consulter? Nous avons observé, qu’en règle générale, c’est le co-alcoolique qui prend le premier rendez-vous. Que se passe-t-il? Comme on a pu dire de l’alcoolique qu’il doit « toucher le fond » et trouver au plus profond du désespoir le courage du changement, on pourrait dire du co-alcooique que c’est l’échec de sa tentative qui le pousse à chercher une issue différente. C’est la faillite de la vicariance; le contrat tacite d’exploitation mutuelle est poussé à de telles extrémités que le rythme soutenu par tout le système devient intenable. Ce qui se passe ne correspond plus au modèle idéal que le co-alcoolique poursuit. L’effet des pressions réelles exercées par l’entourage qui ne supporte plus les excès de l’alcoolique se fait également sentir. Le co-alcoolique se retrouve peu à peu isolé, ce qui rend la situation beaucoup plus difficile à supporter. Le soutien plus large faisant défaut, il se découragera et tentera de rétablir la situation en...

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 3e partie

Quelques éléments sur l’intrication mutuelle de l’alcoolique et de son co-alcoolique L’on constate fréquemment la présence de l’alcoolisme dans la famille d’origine des deux partenaires, régulièrement même, jusqu’à la troisième génération ascendante. Dès le début du mariage, chacun a eu tout le loisir de s’identifier à un rôle donné par rapport à l’alcoolisme. Le co-alcoolique s’identifie à « la sainte » qui tient le coup dans « la misère la plus noire », tandis que le futur alcoolique a déjà assisté à cette autodestruction à petit feu et reprend à son compte, telle quelle, la consommation massive d’alcool comme seule réponse possible aux contrariétés de l’existence. Les deux rôles se complètent merveilleusement et la rencontre, apparemment fortuite, met les acteurs potentiels du drame familial en place. Particulièrement chez le co-alcoolique, nous retrouvons une identification à une tradition transmise de génération en génération. Quant à la femme, celle-ci se réfère au rôle idéalisé ...

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 2e partie

Percevant l’alcoolique comme un être fragile, le co-alcoolique n’osera plus lui faire de reproche quant à ses habitudes néfastes. Si nous prenons pour exemple un couple dont le mari est alcoolique, nous observons que la femme essaye indirectement de l’empêcher de boire : chaque matin, elle fait le tour de la maison à la recherche des bouteilles que le mari a abandonnées vides, ou cachées pleines en des endroits de plus en plus sophistiqués. La conjointe ne comprend pas que pour son mari ceci prend l’allure d’un jeu (gendarmes et voleurs) relativement excitant. Celui-ci s’emploiera à cacher de mieux en mieux les bouteilles pour tester l’assiduité et l’intelligence de sa femme. La nature du jeu, c’est qu’il est « addictif » : l’alcoolique est en quelque sorte entraîné à en faire de plus en plus, et d’une façon de plus en plus compliquée. Par ailleurs, il croit qu’il mène le jeu, qu’il en détient les règles. Pour en revenir à notre exemple, nous observons qu’en toute circonstance la femme...

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 1e partie

ALCOOLISME ET CO-ALCOOLISME : À PROPOS DU COUPLE ALCOOLIQUE Un des traits les plus frappants dans la clinique de l’alcoolisme, c’est l’intrication des comportements des partenaires, tous deux acteurs actifs de l’assuétude. En fait, le partenaire pose une série d’actes pour aider l’alcoolique à s’en sortir, et précisément ces interventions protègent non pas l’alcoolique, mais, paradoxalement l’alcoolisme. Des actes tels que appeler le patron pour excuser une absence ou faire la chasse aux bouteilles dans la maison ont un effet inverse de l’effet visé consciemment : elles permettent en réalité à l’alcoolique de continuer dans la même direction sans trop de conséquences fâcheuses et introduisent une sorte d’ « état-tampon » entre l’alcoolique et la société. Cette situation, que nous considérons comme typique pour l’alcoolisme de l’âge adulte, nous a amenés à utiliser le terme de co-alcoolique pour désigner la personne du proche entourage de l’alcoolique qui exerce cette fonction spécifiqu...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 11e partie

CONCLUSION Les résultats de cette étude démontrent que les jeunes sont aux prises avec trois principales sources de conflits : les rapports entre les parents et les jeunes, les rapports entre les pairs dont les relations entre les garçons et les filles et enfin les rapports interethniques. Ces rapports sociaux peuvent être à l’origine de la violence s’il n’y a pas négociation du pouvoir entre les parties. Ces relations sont des rapports de force et elles caractérisent l’ensemble des rapports sociaux. C’est à l’intérieur de ces rapports de pouvoir que se négocie ou s’acquiert par la force une partie de ce pouvoir qui revient à chacun des protagonistes. Dans l’esprit des jeunes interviewés, un individu violent est un individu souffrant. En général, c’est cette souffrance qui le conduit à adopter des attitudes et des comportements violents. Toutefois, ils associent davantage la violence à des gestes de brutalité. La souffrance physique est plus concrète à leurs yeux, alors que la souffran...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 10e partie

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UNE HYPOTHÈSE DE LA TRAJECTOIRE DE LA VIOLENCE L’expression de la violence suit une trajectoire. Le récit des jeunes a permis de construire l’hypothèse d’un modèle (tableau 1), mais cette trajectoire peut varier d’un individu à un autre et doit être lue de façon dynamique et circulaire. Cette trajectoire démontre qu’un ou des stress sont à l’origine d’une atteinte ou d’une souffrance chez un individu. Ce dernier est ainsi privé de la satisfaction d’un besoin. Il risque alors de se sentir frustré. Afin d’éliminer la source de cette frustration, l’individu cherche de cette frustration, l’individu cherche des solutions dans son répertoire de stratégies pour régler les conflits. Il trouvera possiblement une solution à son problème. Si ses efforts le conduisent plutôt à un échec, il risque alors de développer un sentiment d’impuissance. Ce sentiment d’impuissance sera accompagné soit d’un sentiment de colère et d’agressivité ou encore d’un sentiment de peine et de tristesse. L’individu chem...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 9e partie

Un peu plus de la moitié des jeunes interviewés, garçons et filles, reconnaissent que la violence envers les femmes est causée par des attitudes de domination et de mépris de la part des hommes. L’explication donnée pour interpréter la violence de certains hommes envers les femmes repose sur le postulat qu’ils croient en leur supériorité et qu’ils utilisent leur pouvoir, qu’ils ont besoin de dominer et de contrôler la femme. Ils ont besoin de prouver leur puissance. Ils n’acceptent pas que les femmes soient égales à l’homme. S’ils ont le sentiment de perdre du pouvoir, ils sont frustrés et développent de l’agressivité. (En parlant des hommes violents) « Il a besoin de prouver qu’il est supérieur à elle. » (garçon d’origine québécoise). « (Certains hommes croient que…) le sexe masculin a toujours été supérieur au sexe de la femme. « Fait que », un homme qui se fait (…) battre ou qui se fait passer devant par une femme, c’est frustrant. » (garçon d’origine québécoise). Cette explication...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 8e partie

LES REPRÉSENTATIONS DE LA VIOLENCE CHEZ LES JEUNES Dans le cadre de l’étude réalisée, les jeunes, qu’ils soient filles ou garçons, qu’ils soient d’origine québécoise ou d’origine haïtienne, définissent la violence sensiblement de la même façon. Il existe peu de différence entre les groupes quant à l’image qu’ils se font de la violence. Ils utilisent un discours représentatif de leurs conditions de jeunes. Ce discours n’est pas lié aux différences qui peuvent exister entre chacun de ces quatre groupes de l’échantillon. Il reflète, avant toutes choses, une culture propre à l’adolescence. Les seules différences qui ont été observées entre les groupes concernent les causes de la violence. Selon les jeunes interviewés, l’agression physique est en quelque sorte le baromèetre de la violence. Plusieurs jeunes soutiennent que s’ils ne sont pas agressés physiquement, ils ne sont pas victimes de violence. Pour eux, la violenc est surtout associée à des gestes physiques et brutaux, ce qui est d’ai...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 6e partie

La conjugaison de ces facteurs peut avoir pour effet de restreindre le répertoire de stratégies qu’un individu possède pour se sortir d’une situation conflictuelle et l’inviter à utiliser un comportement violent pour contrer un sentiment d’impuissance. Mais comment expliquer que la cible de comportements violents est plus souvent une catégorie d’indivdus qu’une autre? Dans le cadre de la violence conjugale certains facteurs sociaux sont alors déterminants, en ce sens qu’ils contribuent et incitent à certains types de violence contre les femmes eu égard à l’oppression dont elles sont victimes. Afin d’expliquer cette violence envers les femmes, Larouche (in Larouche et Gagné) propose un regroupement des facteurs de risque en trois grandes catégories. La première réfère à ce qui crée une relation de pouvoir entre les hommes et les femmes; l’auteure parle alors d’ « incitateurs » en faisant allusion à l’enseignement des stéréotypes traditionnels et des rôles sexistes aux enfants dans les é...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 5e partie

L’appartenance à une communauté culturelle minoritaire et à une minorité visible constitue un risque supplémentaire (CCCI). On n’a qu’à penser à la surreprésentation des jeunes de minorités ethniques aux prises avec des problèmes de comportement importants nécessitant un placement en centre d’accueil. En 2000, les jeunes des communautés culturelles constituaient 30% des jeunes placés en centres fermés, en vertu des mesures de protection ou à la suite d’un délit grave (CCCI). Les facteurs explicatifs sont les problèmes situationnels et économiques découlant de l’expérience migratoire, les problèmes relationnels au sein des familles dans un contexte pluriculturel et multiracial, les problèmes personnels dans leur tentative pour se définir une identité positive alors que la majorité leur renvoie une image négative et enfin l’incapacité de certaines institutions d’offrir l’aide opportune et efficace pour répondre aux situations de crise. La bande de jeunes peut également influencer l’adopt...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 4e partie

FACTEURS DE RISQUES (SUITE) Le deuxième groupe des facteurs retenus par les auteurs englobe les variables familiales. Plusieurs auteurs s’accordent pour dire que la famille a un rôle prédominant à jouer dans le développement ou non chez un jeune de comportement ou non chez un jeune de comportements agressifs. Toutes les familles ne possèdent pas des conditions sociales et économiques favorables au développement d’un climat familial adéquat. Aussi, les parents qui ne peuvent offrir une supervision adéquate, une cohérence entre les conduites et leur verbalisation, des modèles efficaces de communication et de résolution des conflits, une éducation basée sur des relations affectives et des règles équitables pour tous les membres de la famille favorisent le développement de comportements antisociaux chez leurs enfants (Hébert). En troisième lieu, les auteurs ont identifié différentes variables que nous qualifions d’environnementales. Cette catégorie inclut les facteurs structuraux et socio-...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 3e partie

LES FACTEURS DE RISQUE Examinons tout d’abord les facteurs personnels. Plusieurs recherches ont tenté d’expliquer les facteurs physiologiques et psychiques associés aux comportements violents d’un individu. Cependant, ces facteurs sont indissociables des facteurs familiaux, environnementaux ainsi que du processus et du contexte de socialisation de l’individu. Depuis de nombreuses années, le fonctionnement physiologique est scruté à la loupe afin de localiser les désordres organiques permettant d’expliquer l’agression à partir de pulsions physiques. On est passé de la recherche d’une infériorité constitutionnelle (chromosome surnuméraire) chez le criminel aux études qui ont tenté d’établir un lien direct entre le niveau de testostérones d’un individu et l’expression de sa violence. Toutefois, ces recherches n’ont pas permis d’apporter de preuves concluantes (Barker et Boissonnault). Sur le plan psychologique, deux types de recherches ont été menés avec des résultats mitigés (Lamoureux)....

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 2e partie

LES PERSPECTIVES D’ANALYSE Pour André Gobeil et Francine Ouellet, les psychologues et les sociologues ont développé plusieurs théories dans leurs recherches pour expliquer le phénomène de l’agression et comprendre les facteurs pouvant conduire un individu à adopter des attitudes et des comportements violents. La majorité des approches sont de conception monocausale, c’est-à-dire qu’une cause unique est censée rendre compte de l’ensemble des manifestations du comportement d’agression. Mais la violence ne peut s’expliquer uniquement par des composantes agressives de la personnalité humaine. Selon Hébert, il faut tenir compte de l’interaction de multiples variables individuelles, familiales et environnementales où les rôles des apprentissages cognitif et social sont déterminants. L’approche de la violence qui est retenue s’inspire de plusieurs théories. La théorie de la frustration, plus particulièrement par le biais du concept d’apprentissage social de comportements agressifs (Bandura), ...

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 1e partie

LES REPRÉSENTATIONS SOCIALES DE LA VIOLENCE CHEZ DES JEUNES Depuis quelques années, la violence est examinée sous tous ses aspects. Les journalistes, les chercheurs et les intervenants la questionnent, l’analysent et l’interprètent. Il ne se passe pas une semaine sans que notre imaginaire soit touché par un article ou une émission qui traite de manifestations de violence. Le sujet soulève des émotions voire même des passions. Mais les jeunes, eux, qu’en pensent-ils? Comment définissent-ils la violence? Quelle représentation se font-ils de ses manifestations et de ses causes? Quelle signification donnent-ils à son utilisation? À part certaines recherches en victimologie (Kraus; Dumas; Abrahams et al.; Robitaille), il existe peu ou pas d’étude concernant la perception ou la représentation sociale que les jeunes se font de la violence. En donnant la parole aux jeunes, l’objet de cette étude était de comprendre le sens qu’ils accordent à l’expression entre leurs représentations sociales, l...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 12e partie

CONCLUSION Il se dégage donc de l’ensemble des travaux de recherche que les programmes d’intervention pour conjoints violents permettent de diminuer l’incidence des comportements d’abus. Leur efficacité semble cependant varier selon les groupes, selon les modalités d’intervention et selon les individus. D’autre part, ces programmes semblent avoir des effets qui varient selon le type de violence. En effet, la majorité des programmes que nous avons examinés sont plus performants face à la violence physique vis-à-vis la violence verbale ou psycholoqiue. Ce dernier résultat soulève différentes questions. On peut se demander pourquoi ces formes de violence sont plus résistantes à l’intervention. Est-ce parce que les programmes mettent davantage l’accent sur l’arrêt des comportements de violence physique? Cette persistance de la violence psychologique et verbable est-elle l’expression d’une transformation de la violence physique? D’un manque de conscientisation des hommes face au contrôle qu...