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Affichage des messages du novembre, 2010

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 11e partie

Auprès de qui doivent être effectuées les collectes de données? Dans les recherches portant sur l’évaluation de l’efficacité des groupes de traitement, la collecte des données se fait principalement auprès de l’homme violent lui-même. On remet cependant en question la validité des informations ainsi recueillies. En effet, plusieurs auteurs ont fait la démonstrationi empirique que les taux de violence rapportés par les hommes sont inférieurs à ceux rapportés par les femmes (Shepard; Edleson & Brygger; Edler; Edleson & Gruszsnki; Eisikovitz & Edleson). Ces dernières seraient aussi plus sensibles à détecter la violence psychologique et les menaces. En effet, il ne faut pas perdre de vue que la violence maritale n’est pas seulement socialement indésirable, elle est aussi illégale et peut entrâiner des poursuites judiciaires (Rosenbaum). Le fait de questionner le répondant sur ce sujet entraîne chez celui-ci un problème de désirabliité sociale qui affecte sa volonté à rapporter ...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 10e partie

Comment allier science et éthique? Une recherche évaluative appelle généralement un devis expérimental ou une mesure « avant » le programme, une autre « après », les résultats étant comparés à ceux d’un groupe de contrôle (i.e. des individus non soumis à l’expérimentation). Toutefois, en ce qui concerne l’évaluation des programmes aupres des conjoints violents, il est fréquent que l’on ait recours à un devis non expérimental (i.e. sans groupe de contrôle). Plusieurs auteurs ont signalé que l’absence d’un groupe de contrôle diminuait la portée des résultats obtenus. L’on doit cependant concéder que cette limite est plus liée à l’éthique et à la nature du problème qu’à des questions de contraintes budgétaires ou de temps. En effet, la dangerosité du problème à l’étude a fait dire à certains chercheurs qu’il vaut mieux travailler avec cette limite que de prendre un risque qu’aucune recherche ne justifierait (Edleson & Grusznski). La nature du problème à l’étude ne nous empêche pas de ...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 9e partie

D’autre part, définir l’efficacité d’un programme de ce type nous amène également à revoir la définition même du problème auquel nous cherchons une solution, soit la violence. Pour certains auteurs, on n’a qu’une vision partielle de la violence lorsqu’on ne tient pas compte des menaces de violence et de la peur qui peut subsister chez la conjointe. À ce sujet, Eisikovitz et Edleson questionnent la signification de la cessation de la violence pour une conjointe qui a vécu peu d’événements de violence mais des événements sévères. Mais, on a pu le constater dans la première partie de cet artcile, les recherches les plus récentes, tout en ne tenant pas encore compte des craintes qui peuvent subsiter chez la conjointe, présentent maintenant les taux de succès en distinguant la diminution de la violence physique des autres formes de violence, telles que le contrôle. Edleson et Grusznski, dans une de leurs études, ont observé que les deux tiers des hommes, 9 mois après la fin du traitement, s...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 8e partie

QUELQUES QUESTIONS PERTINENTES POUR L’INTERVENANT Évidemment, une entreprise d’évaluation de l’efficacité d’une intervention conduit à se poser des questions, tant sur l’intervention elle-même que sur le processus d’évaluation! Nous avons ainsi tenté de regrouper ces différents niveaux de difficultés autour de trois thèmes : la définition même de ce qu’est un programme efficace, l’éthique de la recherche et les sources de données. Qu’est-ce qu’un programme efficace? On dit qu’un programme de toute nature est efficace lorsqu’il atteint les objectifs préalablement implique nécessairement une révision des objectifs de l’intervention ou, à tout le moins, une focalisation. Or, dans la recension des écrits sur ce sujet, les études traitant des programmes d’intervention auprès de conjoints violents ont principalement porté sur deux aspects. Si un certian nombre de chercheurs ont tenté d’évaluer l’efficactié des traitements offerts à ces personnes, d’autres se sont plutôt centrés sur les carac...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 7e partie

AUTRES EFFETS DES PROGRAMMES Finalement, il apparaît que les programmes de traitement pour conjoints violents ont un impact qui ne se limite pas aux aspects comportementaux. Saunders et Hanusa ont à ce sujet noté, chez des hommes ayant participé à un tel programme, différents changements positifis s’exprimant par une diminution du niveau de la colère, de la jalousie, de la dépression et des attitudes stéréotypées au sujet des rôles des femmes. Farley et Magill, de leur côté, ont noté qu’avant de débuter le programme de traitement, les participants sont en crise, ceci se réflétant notamment par une surabondance de frustrations en comparaison du niveau de satisfaction. Les résultats obtenus à la fin du groupe suggèrent que les hommes ayant participé au programme obtiennent des résultats comparables à ceux enregistrés auprès d’une population normale. Ils vivent moins de frustrations, de même qu’une diminution probable de la dépression et du sentiment d’abandon, ce qui selon les chercheurs...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 6e partie

LES DIFFÉRENTES MODALITÉS D’INTERVENTION Au-delà de certaines caractéristiques individueles des participants, quelques chercheurs ont émis l’hypothèse que les approches utilisées dans le traitement des conjoints violents ont un impact sur l’arrêt des comportements abusifs. Ainsi, Shepard a voulu mesurer les résultats obtenus par un groupe de traitement offrant un programme combinant une approche thérapeutique (12 semaines) et une approche éducative (12 autres semaines). Les résultats démontrent que les taux d’abus (rapportés par les hommes ou par les femmes) sont plus bas dans les dernières phases du programme. La plus grande diminution des abus a été observée durant la phase de thérapie. Par ailleurs, l’incidence d’abus ne varie pas lorsque l’on compare les hommes qui ont suivi uniquement la phase de thérapie à ceux ayant aussi participé à la partie éducative du programme. De plus, l’histoire de violence de l’homme (incluant 16 indicateurs dont le fait d’avoir été témoin ou victime de...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 5e partie

L’ABANDON DU TRAITEMENT Une autre caractéristique des groupes de traitement pour conjoints violents est que l’on y observe des taux d’abandon assez élevés. Cette question apparaît d’autant plus importante que, dans certaines études, on a observé des niveaux plus élevés de récidive chez les hommes abandonnant avant la fin du traitement. Par exemple, Edleson et Grusznski ont observé que 67% des hommes ayant complété le programme sont signalés comme non violents par leur conjointe et ce, 4 mois après le traitement. Ce pourcentage est de 54% pour les hommes ayant abandonné (le suivi ayant été fait en moyenne 9 mois après l’abandon). Une autre étude des mêmes auteurs n’a cependant pas fait ressortir de résultats aussi différents. En effet, on a enregistré que 59% des hommes ayant complété le programme et 52% des décrocheurs sont demeurés non violents, 1 an après la prise de contact, selon les déclarations des conjointes. Finalement, les travaux de Chen et al. Ont mis en lumière que le fait ...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 4e partie

FACTEURS ASSOCIÉS À LA RÉCIDIVE Les programmes de traitement ne semblant pas avoir les mêmes effets chez tous les individus, plusieurs chercheurs ont tenté de déterminer quels pouvaient être les facteurs associés à la récidive ou à la réussite de ces interventions. À ce sujet, Demaris et Jackson ont noté que les taux de récidive sont plus élevés lorsque les hommes vivent en couple (42% contre 18%), alors que les hommes ayant une nouvelles conjointe ont moins récidivé que ceux étant toujours avec la même conjointe (25% contre 42%). Le fait d’avoir été référé par la Cour ou d’être venu volontairement n’a pas eu d’impact sur le taux de récidive. Par ailleurs, on n’a observé que peu de différences dans le taux de récidive des hommes ayant suivi quatre rencontres et moins (36%) ou plus de quatre rencontres (32%). Dans cet échantillon, la consommation d’alcool a été associée à de la récidive, ce qui n’a pas été le cas pour l’usage de drogues. On a aussi observé un lien très important entre l...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 3e partie

TAUX DE SUCCÈS ET DE RÉCIDIVE OBSERVÉS Une première série d’études a examiné les effets des programmes de traitement sur l’arrêt des comportements de violence. Il ressort par exemple des travaux de Stacey et Shupe qu’un tel programme a pour effet de faire diminuer de manière significative la violence et ce, tel qu’enregistré tout de suite après la fin de la thérapie. En effet, dans cette étude, 16% des hommes et 25% des femmes ont déclaré que la violence persistait au-delà du programme. Waldo, de son côté, a observé que le nombre d’abus physiques passait de 5,1 abus commis dans les 3 mois précédant le programme à 0,3 abus durant le 4e, 5e, 6e mois suivant la thérapie. Le taux de récidive observé par DeMaris et Jackson qui ont utilisé la Conflict Tactics Scale (Straus) en moyenne 20 mois après la fin d’un programme de traitement, a été de 35%. Ce pourcentage de récidive, plus élevé que les pourcentages présentés jusqu’à maintenant, s’explique par le fait qu’il s’agit d’une mesure faite ...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 2e partie

L’ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DES PROGRAMMES D’INTERVENTION POUR CONJOINTS VIOLENTS Nous avons à ce jour recensé plus d’une trentaine d’études portant, de près ou de loin, sur les groupes de traitement pour conjoints violents. Plusieurs de ces études sont de nature évaluative et ont cherché à mesurer l’efficacité de ces groupes en termes de non-récidive du comportement violent (Werk; Eisikovitz & Edleson). D’autres études, tout en s’intéressant parfois à la cessation du comportement violent, ont aussi examiné l’impact de ces groupes sur le changement de différents comportements et attitudes. Certaines de ces études sont descriptives (mesure après seulement), alors que d’autres sont évaluatives utilisant des devis de type quasi-expérimental (Avec groupe de contrôle équivalent) ou non expérimental (sans groupe de contrôle). Il faut cependant noter que la diversité des définitions de la violence et des instruments de mesure utilisés dans ces études rend toute généralisation des taux de...

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 1e partie

Au Canada, une enquête menée il y a quelques années par les professeurs F. Ouellet, M-C Saint-Jacques et Jocelyne Lindsay, a fait ressortir que 18% des hommes âgés de plus de 18 ans, mariés ou conjoints de fait, ont déclaré avoir commis au moins un acte de violence physique à l’endroit de leur conjointe, durant l’année précédant l’enquête. De plus, lorsque l’on a interrogé les hommes séparés ou divorcés par rapport à leur dernière année de vie commune, 30% d’entre eux ont signalé avoir usé, au moins une fois, de violence physique face à leur partenaire. Il est par ailleurs inquiétant de constater que « plus de la moitié des répondants de sexe masculin qui ont déclaré avoir malmené leur partenaire avaient 291 as ou moins. » Qu’en est-il aujourd’hui? Il est difficile d’évaluer si la violence conjugale prend de l’ampleur. Chose certaine cependant, elle est de moins en moins tolérée et différentes approches ont été développées afin d’en diminuer l’occurrence. Parmi les nouvelles formes d’i...

ENFANTS ET LE DIVORCE - 6e partie

Conclusion Donner une place à l’enfant ne signifie pas bien sûr « parentiser » celui-ci en l’impliquant trop dans les décisions. En aucun cas l’enfant ne doit porter seul le poids des choix relatifs à la garde et à l’accès ou toute autre décision le concernant. Il s’agit plutôt de donner à l’enfant une place pour exprimer ses besoins, ses inquiétudes, ses doutes, ses peurs, ses récriminations, de l’aider à communiquer à ses parents ce qu’il pense et ressent (par exemple : arrêter la chicane, raccourcir les visites, voir son père ou sa mère sans la présence de l’autre conjoint). Il s’agit de donner à l’enfant le soutien dont il a besoin pour s’adapter à sa nouvelle situation. Il s’agit aussi de pouvoir signaler aux parents les signes de détresse des enfants afin qu’ils puissent trouver dans un autre service l’aide dont ils ont besoin. L’implication de l’enfant dans le processus de médiation peut amener une dépolarisation du problème. Le conflit dyadique fortement chargé d’hostilité devi...

ENFANTS ET LE DIVORCE - 5e partie

Présence de l’enfant en médiation Comme nous l’avons vu précédemment, les enfants ont des besoins particuliers dont il faut tenir compte dans le processus de médiation. Le médiateur a comme tâche de veiller aux intérêts des enfants et il doit être en mesure de définir ces intérêts et d’intervenir ensuite pour s’assurer qu’ils sont reconnus et respectés des parents. Il peut intervenir avec les parents seuls ou impliquer l’enfant à un moment ou l’autre dans le processus de médiation. C’est cette dernière alternative que nous privilégions. a) Présence symbolique Dans la pratique, les médiateurs ont tendance à travailler avec le couple seul. Il est évident que l’enfant est alors au centre des préoccupations et des négociations du couple en ce qui concerne la garde, l’accès et la responsabilité financière. Le médiateur mise alors sur l’autonomie et les capacités parentales d’aider leur enfant. Il aborde alors avec eux l’aspect des besoins et des réactions de l’enfant. Il peut utiliser la ca...

ENFANTS ET LE DIVORCE - 4e partie

Neuf (9) stratégies utilisées par l’enfant ont été répertoriées : 1 - Stratégie de réconciliation Peut s’exprimer par le développement de comportements symptomatiques ou par des comportements de régression. L’enfant recherche ainsi à maintenir ses parents ensemble dans une interaction le concernant. 2 - Stratégie pour réduire la détresse de la séparation L’enfant peut avoir de fortes réactions émotives lors des visites de ses parents car il réexpérimente à chaque fois l’anxiété de la séparation. Le parent peut très bien interpréter cela comme un refus de voir l’autre parent alors que c’est l’expression d’une détresse psychologique. 3 – Stratégie pour déclencher les tensions. Souvent la tension entre des parents séparés hostiles est ressentie par l’enfant comme un volcan en attente d’éruption. L’enfant, inconsciemment ou non, s’offre alors lui-même temporairement comme bouc émissaire afin d’absorber l’hostilité existant entre ses deux parents. 4 – Stratégie pour vérifier l’amour Wallers...

ENFANTS ET LE DIVORCE - 3e partie

L’expression des besoins de l’enfant – stratégies utilisées Les enfants ont souvent des façons très confuses, détournées et limitées d’exprimer leurs besoins, compte tenu de leur âge et de la qualité de communication de la famille. Ceci rend difficile pour les parents de comprendre et de satisfaire ces besoins. Par exemple, un enfant me dit qu’il travaille plus fort à l’école et il ajoute : « Mon cadeau, c’est que papa revienne à la maison ». Face aux bons résultats scolaires, les parents peuvent déduire à tort que leur enfant n’est pas affecté par leur divorce. Dans une perspective systémique, tous les membres de la famille sont vus comme des collaborateurs du processus interactif. Le comportement de l’enfant a pour fonction d’exprimer ses propres besoins mais vise aussi à communiquer la détresse de la famille, à élever le conflit pour provoquer sa résolution. Dans les familles intactes, il y a certaines occasions où l’enfant provoque volontairement un conflit avec l’un de ses parents...

ENFANTS ET LE DIVORCE - 2e partie

Besoin des enfants Notre réflexion sur ce thème provient de notre pratique ne thérapie familiale et de notre expérience en médiation. Les écrits de Françoise Dolto nous ont également inspiré, entre autres Quand les parents se séparent, paru en 1988. Dolto parle de la nécessité de maintenir trois continuums dans la vie du jeune enfant (0 – 8 ans) lors du divorce de ses parents : - Le continuum du corps, ce qui correspond à son être intime. La maison fait partie de ce continuum dans le sens où le corps de l’enfant s’identifie à la maison dans laquelle il vit. Son corps s’est construit dans un certain espace avec ses parents qui étaient là. Si l’espace change, l’enfant ne s’y retrouve plus dans ses repaires spatiaux et temporels. - Le continuum de l’affectivité, c’est-à-dire pouvoir maintenir des liens avec ses deux parents. Ce n’est pas l’enfant qui divorce mais bien les parents. Il a besoin de sentir qu’il a le droit d’aimer et d’être aimé de ses deux parents. Les parents peuvent dire à...

ENFANTS ET LE DIVORCE - 1e partie

Le divorce n’est pas obligatoirement traumatisant pour l’enfant. Il peut souffrir, avoir de la peine, vivre de la colère, avoir peur, ce sont des sentiments humains. Dans la mesure où il peut s’exprimer sur ses propres sentiments et ses besoins, où il voit que ses parents règlent leurs différends avec une attitude de collaboration et maintiennent tous deux des liens aimants envers leur enfant, ce dernier pourra vivre le divorce de ses parents comme une expérience de maturation sociale et personnelle et poursuivre son développement normal. La médiation nous apparaît comme un lieu privilégié pour aider les familles à vivre cette étape dans l’esprit d’une expérience de maturation. Ce texte apporte une réflexion sur certains éléments présents dans le processus de divorce : la difficulté d’assumer le rôle de parents lors d’un divorce, les besoins des enfants et les stratégies qu’ils utilisent pour exprimer leurs besoins et leur détresse. Finalement, nous aborderons la place nécessaire qu’on...

CONFLITS ET MÉDIATION - 12e partie

Conclusion Le conflit interpersonnel existe toujours en médiation puisque deux parties poursuivent des objectifs opposés. La question est de savoir ce que l’on fait avec le conflit. Comment le gère-t-on? Comment l’utilise-t-on? Les conflits font partie de la vie et sont des occasions de façonner de nouveaux rapports entre les individus et d’inventer de nouveaux moyens de gérer les problèmes quotidiens. Le défi est de savoir comment les utiliser d’une façon productive. Les individus trouvent des nouvelles avenues lorsque l’on cesse de voir le conflit comme une bataille à gagner mais plutôt comme un problème à régler. Une conception positive des conflits et l’utilisation de la médiation pour les gérer sont les éléments de la médiation pour les gérer sont les éléments-clés d’une intervention qui vise à promouvoir le bien-être individuel et social. De plus en plus, la médiation s’impose dans le champ des relations humaines. Des expériences de médiation ont été tentées avec succès dans les ...

CONFLITS ET MÉDIATION - 11e partie

Le médiateur doit aussi diriger activement l’entrevue. Il assume le contrôle de la structure et du processus; il crée l’atmosphère, donne le rythme, facilite les échanges interpersonnels, interrompt un discours inapproprié et permet aux individus de se sentir à l’aise pour exprimer leurs points de vue. Son questionnement direct et précis fera surgir les informations manquantes et contribuera à générer les informations et les clarifications essentielles à la compréhension de la situation. Une autre technique importante à la portée du médiateur est le recadrage. Elle consiste à changer la signification ou la charge émotive d’une interaction. Cette technique consiste à rediriger l’action dans un contexte « normalisé » et positif et à resituer une interaction dans un contexte où le changement devient possible. Changer le blâme en requête est une technique très efficace. Cette reformulation permet de s’éloigner d’un comportement répétitif basé sur la désapprobation et d’identifier les chang...

CONFLITS ET MÉDIATION - 10e partie

Les techniques de la programmation neurolinguistique suggèrent des outils de communication efficaces. Elles permettent aux individus de comprendre le système de représentation de l’autre. Ces techniques mettent l’accent sur le déroulement de la communication et non sur le contenu. Elles permettent de développer une acuité sensorielle, une flexibilité de comportement et une congruence. Elles visent à aider les individus à utiliser à fond leurs compétences personnelles plutôt que de se limiter à des comportements répétitifs qui restreignent leur liberté d’expression. Soulager l’individu des obstacles à une vision objective de la difficulté à surmonter, le mettre en contact avec ses désirs les plus profonds et lui permettre d’être à l’écoute de lui-même et des autres sont les objectifs de ces techniques. Le médiateur utilisera également d’autres techniques d’entrevue qui sont susceptibles de faire progresser la négociation des conflits interpersonnels. Les techniques énumérées ici pourrai...

CONFLITS ET MÉDIATION - 9e partie

Les techniques de communication La communication est le véhicule de l’expression du conflit. La reconnaissance du conflit et l’expression de celui-ci sont les premiers pas vers sa gestion. On sait que les conflits non exprimés sont impossibles à gérer et résultent en des frustrations qui conduisent à la rupture de la relation interpersonnelle. En plus d’une capacité à évaluer les éléments d’un conflit, à identifier les intérêts en jeu et à susciter la motivation à une meilleure gestion des conflits, le médiateur se doit d’être un communicateur habile qui sait utiliser le processus et le contenu de l’échange pour favoriser une interaction constructive. Sans craindre le conflit, il doit naviguer dans des eaux troubles et utiliser toutes ses ressources pour permettre aux parties de dépasser le désir de vengeance et d’agressivité pour les centrer sur la tâche à accomplir. Les principes exprimés précédemment seront précieux. Le rôle du médiateur n’est pas de manipuler les individus ou de ré...

CONFLITS ET MÉDIATION - 8e partie

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Le cheminement d’une négociation Le graphique 2 illustre le mode d’établissement d’une position au moment d’un conflit ou d’une négociation. La personne émet une prise de position basée sur ses perceptions de ce qui est réalisable. Cette perception s’est développée à partir de l’hypothèse ou des hypothèses que l’on a identifiées comme susceptibles de répondre d’une manière satisfaisante à ses besoins, de tenir compte de ses valeurs ou d’être à la mesure de ses intérêts. En d’autres termes, on bâtit sa position en partant, par exemple, d’une valeur ou d’un besoin suivi par une hypothèse sur la façon de satisfaire ce besoin; cette hypothèse conduit à une perception qui à son tour se convertit en position. Comme les positions sont trop polarisées et impossibles à changer et que les besoins, les valeurs et les intérêts sont difficilement changeables, le négociateur ou le médiateur se concentrera sur les hypothèses émises et créera des doutes sur la valeur d’une seule hypothèse pour rencont...