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Affichage des messages du octobre, 2010

CONFLITS ET MÉDIATION - 7e partie

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La négociation raisonnée Dans « Comment réussir une négociation », Fisher et Ury présentent quatre principes d’une négociation basée sur les intérêts qu’ils appellent une négociation raisonnée. Les mots-clés sont les individus, les intérêts, les options et les critères. Le premier principe est de « traiter séparément les questions de personnes et le différend ». Trop souvent, dans un conflit, on est davantage motivé par la peur et la colère ou encore par le désir de vengeance plutôt que par le désir de trouver une solution au problème à résoudre. Les difficultés de communication peuvent se résumer en trois points : on ne se parle plus; on n’écoute pas ce que l’autre dit; ou encore on interprète faussement les propos de l’autre. De là l’importance d’une reprise du dialogue, d’une communication claire et précise et d’une clarification des malentendus. L’accent est mis ici sur la création d’un climat de coopération plutôt que sur un règlement de compte basé sur les différences individuell...

CONFLITS ET MÉDIATION - 6e partie

Implications pour l’intervention Le conflit est une lutte concernant des objectifs qui sont perçus comme étant incompatibles. Il importe de bien connaître les objectifs poursuivis et les enjeux qui sous-tendent le conflit. Quand les objectifs poursuivis sont clairs, ils sont plus facilement atteints ou modifiables. Plusieurs instruments d’évaluation ont été développés pour assurer une meilleure compréhension d’un litige. L’analyse de la situation est le premier pas vers une action réfléchie. Cette analyse se fait conjointement avec les différents acteurs du conflit. Pour une gestion efficace du conflit, le médiateur devra tenir compte des éléments suivants dans ses interventions auprès des parties en conflit : - présenter des choix et options qui sont à l’intérieur des possibilités des parties impliquées; - traiter les conflits comme une expérience interpersonnelle, non pas comme des choses à régler; - prendre la responsabilité pour que la communication soit claire et précise; - se rap...

CONFLITS ET MÉDIATION - 5e partie

La médiation comme processus de gestion des conflits La médiation est une approche qui a émergé au cours de la dernière décennie comme moyen efficace de gérer les conflits interpersonnels. Appliquée au domaine des conflits familiaux et conjugaux, elle offre les possibilités d’une intervention constructive auprès des individus et des familles. Elle leur permet de garder la mainmise sur les décisions à prendre et de conserver ainsi l’intégrité de leur autonomie individuelle ou familiale. (Lévesque). La médiation comme processus de résolution des conflits, ou mieux encore comme processus de gestion des conflits, vise à enlever les obstacles à une utilisation positive des conflits et à favoriser les opportunités de croissance. Le médiateur a la responsabilité du processus; il est un guide qui permet aux individus de ne pas éviter les conflits et de traiter de leurs différences et divergences sans couper les ponts d’une façon définitive. En d’autres termes, la médiation veut s’attarder au c...

CONFLITS ET MÉDIATION - 4e partie

Les réactions personnelles au conflit Face à un conflit, les individus ont différents choix qui s’offrent à eux. Selon leurs expériences de vie, leur personnalité, leur pouvoir politique et personnel, les enjeux, leurs croyances et intérêts, ils réagissent différemment lorsque confrontés à une situation conflictuelle. Ils développent un style personnel et une approche caractéristique qui ont une signification pour eux. Il n’y a pas nécessairement un style meilleur qu’un autre. L’adaptabilité du style et la flexibilité de l’individu face aux exigences de la situation sont des atouts importants. Pour les uns, l’évitement du conflit est la première façon de réagir. Tout est mis en œuvre pour l’ignorer et agir comme si le conflit n’existait pas. La confrontation doit être évitée à tout prix. Le problème à résoudre est balayé en dessous du tapis. Certaines personnes voient le conflit comme l’indication d’un problème profond et veulent l’éviter ou le reporter à plus tard. Satir a identifié d...

CONFLITS ET MÉDIATION - 3e partie

Les sortes de conflits La reconnaissance du conflit est le premier pas vers une gestion efficace de celui-ci. Les conflits peuvent se catégoriser de diverses façons. Pour le médiateur, il importe de bien évaluer les causes du conflit avant de choisir la méthode d’intervention appropriée. Wehr a identifié six causes principales et suggéré des procédures d’intervention. La première tâche du médiateur est de bien comprendre les causes du conflit et de diriger l’énergie des participants à trouver une solution. Le litige peut être dû à un problème d’information. Il y a alors conflit sur les données. Les informations peuvent être insuffisantes, fausses et tout simplement être l’objet d’une évaluation ou d’une interprétation différente de la part des parties, soit qu’on ne donne pas la même importance aux mêmes choses ou qu’une interprétation personnelle des données empêche les individus de gérer le différend. Le médiateur doit alors s’assurer que toutes les données soient disponibles et clai...

CONFLITS ET MÉDIATION - 2e partie

La nature des conflits La conception des conflits a varié à travers les époques. Robbins a identifié trois façons différentes de considérer les conflits dans les organisations : la conception traditionnelle, la conception behavioriste et la conception moderne. La conception traditionnelle a prédominé durant les années 1930 et 1940, à savoir que les conflits étaient indésirables et devaient être évités à tout prix. La conception behavioriste qui caractérisait les années 1950 et 1960 définissait les conflits comme étant inévitables mais ne devant pas être encouragés. Et enfin, la conception moderne des conflits préconise la nécessité du conflit comme un élément de la qualité de vie de l’organisation. Dans cette perspective, le conflit ne doit pas être évité ou supprimé mais plutôt géré avec efficacité. Coser, Deutsch et Wehr sont parmi les auteurs qui ont étudié la nature des conflits et qui ont suggéré l’importance d’une conception positive de ceux-ci. Le but de cet article n’est pas de...

CONFLITS ET MÉDIATION - 1e partie

L’utilisation positive des conflits et la médiation Les conflits font peur. La tendance ou le réflexe est de croire que le conflit est mauvais en soi et qu’il doit être évité à tout prix. La plupart des individus associent le mot « conflit » avec querelle, bataille, bagarre, dispute, guerre et violence. Il suffit de demander à un groupe d’individus de faire une association d’idées sur le mot « conflit » pour se rendre compte de la connotation négative qu’on lui donne. Par ailleurs, un conflit peut être également source de changement et occasion de dépassement. Il ébranle les croyances, interpelle le statu quo et exige la remise en question continuelle des règles de conduite. Le conflit, dans ce sens, a une double nature : il est créatif et source de changement ou encore source de malheur et souvent de catastrophe lorsque non résolu. Le caractère chinois pour le mot conflit est composé de deux signes superposés : l’un veut dire danger et l’autre opportunité. Le danger est de demeurer da...

COUPLE ET MÉDIATION - 12e partie

La neutralité mise de l’avant par les médiateurs va à l’encontre d’une intervention judicieuse dans un contexte de violence conjugale. S’il n’y a pas reconnaissance claire de la violence par le ou les médiateurs au cours du processus ou encore un appui certain à la victime, l’inégalité de pouvoir dans le couple s’en trouvera confortée et la femme battue se sentira désavouée. Le médiateur, en ne dénonçant pas la violence, s’alliera de façon inconsciente à l’agresseur et à la société qui ne reconnaissent encore que difficilement la violence conjugale comme un problème grave. Chez-nous, malgré un processus de médiation modifié dans lequel les médiateurs adopteraient une position contre la violence, il n’en demeure pas moins que les femmes vivraient la même difficulté à dire non, ne voudraient pas être perçues comme étant de mauvaise volonté en exprimant leur refus d’une telle intervention et craindraient les répercussions d’un tel refus. De plus, ce processus ne pourrait éliminer la peur ...

COUPLE ET MÉDIATION - 11e partie

4. Critique de la médiation dans les situations de violence conjugale « Une femme dont le couple se brise à cause de la violence conjugale est assez déprimée et a peu d’estime d’elle-même. J’étais à me reconstruire. Je n’étais pas encore capable de me tenir debout devant lui. Il me faisait très peur! D’ailleurs, la preuve c’est qu’en médiation, j’avais très peur de lui. J’essayais bien de lui donner la réplique, de prendre la place que j’avais le droit de prendre et qu’il était nécessaire que je prenne. Mais je ne pouvais le faire. Et je ne sentais pas l’appui de la médiatrice même si elle disait : ‘Oui, mais monsieur, vous prenez trop de place, madame a sûrement des choses à dire’. Je ne me sentais pas appuyée. J’aurais eu besoin de plus que ça. D’abord peut-être d’être plus reconstruite…C’était évident qu’il n’y avait pas de communication possible. C’était juste de l’écrasement, de la peur…La médiation nous a permis de se parler à nouveau. Mais à partir du moment où j’ai dit non à ce...

COUPLE ET MÉDIATION - 10e partie

Des modifications à la médiation Quoique ce courant de pensée arrive difficilement à établir un consensus sur les changements à apporter, il suggère bon nombre de modifications qui s’articulent autour de quelques principes. Ainsi, selon cette perspective, nous assistons à une importante remise en question du rôle et de la place du médiateur. Tout d’abord, c’est le principe de la neutralité du médiateur qui est contesté. Plusieurs auteurs, dont Erikson, McKnight et Girdner, prétendent ainsi que le médiateur doit prendre parti de façon générale contre les agressions. Puis, compte tenu de la difficulté à dépister ces situations qui constituent souvent un secret, ces auteurs réclament, d’une part, une formation accrue des intervenants en matière de violence conjugale (connaissance de la dynamique et des ressources). D’autre part, ils suggèrent que le médiateur joue un rôle proactif en tentant de dépister la violence, en donnant de l’information, en aidant à l’établissement de scénarios de ...

COUPLE ET MÉDIATION - 9e partie

c) Les réformistes Sous cette appellation se retrouvent ceux qui récusent des prises de position aussi radicales que celles énoncées précédemment. Les tenants de cette troisième voie suggèrent plutôt, en matière de séparation ou de divorce des couples où le conjoint est violent, un processus modifié de médiation. Deux grands principes viennent teinter ces pratiques de médiation. Le premier en est un qui met de l’avant une complémentarité certaine des services alors que le deuxième propose des modifications plus ou moins importantes à la pratique de médiation. Avant de présenter plus explicitement ce point de vue, il faut souligner qu’il s’est plus particulièrement développé aux Etats-Unis et qu’il est peu connu des intervenants au Québec. La complémentarité des services Selon cette perspective, la médiation est perçue comme s’inscrivant en complémentarité avec les autres services rendus aux couples où il y a présence de violence conjugale. Corcoran et Melamed affirment que les victimes...

COUPLE ET MÉDIATION - 8e partie

b) Les médiateurs À l’opposé de cette première perspective se retrouvent les médiateurs qui se montrent éminemment critiques des pratiques actuelles en matière de séparation et de divorce dans les cas de violence conjugale. Leur analyse repose sur deux assises soit, d’une part, une remise en question radicale du système légal (judiciaire et policier) et, d’autre part, une acceptation sans réserve des prémisses de la médiation. Ainsi, les tenants de cette approche constatent que le système légal n’offre jusqu’à présent que bien peu d’aide aux femmes violentées; ils le décrivent comme inefficace et ce, à plusieurs niveaux. Le système de justice, reposant sur des bases où les parties sont considérées comme adversaires, suscite souvent des rapports conflictuels et peut ainsi exacerber les tensions entre conjoints (Brown dans Hart). Un tel fonctionnement incite l’accusé à nier toute culpabilité, recommande fortement la référence à des avocats qui deviennent les porte-parole de chacune des p...

COUPLE ET MÉDIATION - 7e partie

Pour les féministes La violence conjugale ne se limite donc pas à mettre en danger les femmes elles-mêmes; elle atteint également les enfants qui voient leur risque d’être abusés s’accroître, comparativement à ceux qui vivent dans un milieu familial où la violence est absente. Ainsi, Hart cite plusieurs études mentionnant chacune à leur façon cet état soulignent que 50% des hommes violents abusent physiquement de leurs enfants. Enfin, les risques pour une fille d’être abusée sexuellement par un homme qui agresse sa conjointe sont 6,5 fois plus élevés que ceux d’une fille évoluant dans un milieu où la violence est absente (Hilberman et Munson dans Hart). D’autres faits viennent souligner l’importance de cette situation de danger. Ainsi, d’une part, il appert que la violence envers les femmes et les enfants précède généralement les homicides d’enfants; ces derniers sont dans une proportion de 80% le fait d’hommes (Bergman, Larsen et Mueller, dans Hart). D’autre part, Finkelhor, HOtaling ...

COUPLE ET MÉDIATION - 6e partie

a) Les féministes Les féministes trouvent inapproprié le processus de médiation tel qu’il est généralement présenté dans les cas de violence (Kingston Interval House; Pagelow, dans Hart). Elles préconisent plutôt l’utilisation d’une démarche légale qui, criminalisant les actes violents du conjoint, tente de protéger du moins en partie les femmes violentées. Elles remettent donc en question la valeur de la médiation. Elles trouvent incompatibles les prémisses du processus de médiation et la réalité inhérente aux situations de violence conjugale où il y a toujours déséquilibre de pouvoir dans la relation de couple, au profit du conjoint (Yllo et Bograd, dans Hart; Stark et Flitcraft, dans Hart). Pour rendre compte de ce déséquilibre, elles rappellent la peur ressentie par les femmes face à leur conjoint (Hard). Cette situation ne cesse pas du fait de la séparation, mais va plutôt en s’amplifiant (Ellis; Wight-Peasley dans Hart). Qu’il nous suffise de rappeler ici les risques importants d...

COUPLE ET MÉDIATION - 5e partie

2. La médiation La médiation est un processus par lequel une personne neutre aide deux autres personnes à résoudre leurs conflits. Elle est un processus volontaire d’orientation. À cet effet, le couple qui désire procéder à une rupture en utilisant la médiation doit répondre à certains critères : - Chacun doit croire qu’il sera possible de trouver des solutions valables et mutuellement acceptables et avoir le désir de rechercher de telles solutions. - La coopération, de même que le respect de l’autre et l’écoute, sont des valeurs à la base de la médiation. - L’intérêt de la famille et donc des enfants prévaut sur les intérêts personnels. Chacun doit croire à l’impartialité et l’intégrité du médiateur ainsi qu’à la valeur de la médiation comme processus de résolution des conflits (Brown). 3. Trois grands courants de pensée En Amérique, malgré un développement récent, il existe une grande diversité de pensées à l’égard de la médiation en matière de divorce dans les situations de violence...

COUPLE ET MÉDIATION - 4e partie

Conséquences de la violence pour les femmes Pour les femmes, les conséquences du vécu de violence sont fort importantes. En plus de problèmes de santé et de troubles d’ordre psychosomatique reliés au vécu de violence, la femme violentée présente des comportements qui sont liés aux sentiments de peur, de honte et de culpabilité. Il est important d’en saisir la portée car la médiation, bien que pouvant être acceptée par la femme, le sera dans un contexte d’aliénation. « S’il y avait eu un service de médiation à cette époque-là, sûrement qu’on me l’aurait proposé et sûrement que je l’aurais accepté. Parce que, de un, tu ne veux pas faire mal à l’autre. Je ne voulais pas le traîner en cour. Je voulais juste avoir la paix. » (INTER’ELLES). La femme violentée vivra constamment dans la peur d’être poursuivie par son agresseur (Hodgins, Larouche). Elle est en constant état d’alerte, sursaute au moindre bruit et manque de concentration (Hilberman). Elle a de la difficulté à prendre des décisio...

COUPLE ET MÉDIATION - 3e partie

La période de séparation La séparation constitue un moment crucial. Lorsque les femmes en arrivent à la décision d’une rupture définitive, c’est le plus souvent après avoir vécu beaucoup d’agressions et plusieurs ruptures antérieures. Elles ne peuvent plus croire aux paroles et promesses de cet homme. Il s’agit alors de la seule issue possible pour elles et leurs enfants. Pourtant, la plupart vivront beaucoup de culpabilité et de peur (Regroupement provincial des maisons d’hébergement et de transition pour femmes de violence; Nicarthy). C’est une période où la femme battue tente de diminuer le contrôle que son agresseur exerce sur elle. Elle pose alors des gestes qui vont à l’encontre de l’intérêt de l’agresseur et met celui-ci devant le fait qu’elle envisage sa vie sans lui (Ellis). Dans le contexte de la séparation, la garde partagée peut devenir un enjeu important, tout comme la médiation d’ailleurs. L’homme peut utiliser ces moyens dans le but de maintenir son contrôle sur la femme...

COUPLE ET MÉDIATION - 2e partie

1. La problématique de la violence conjugale La violence conjugale est définie comme toute forme d’abus physiques, psychologiques ou sexuels de la part d’un homme envers sa conjointe, afin de contrôler son comportement par la peur. Ces abus sont directement ou indirectement renforcés par les traditions, les lois et les attitudes prévalant dans la société, et sous-tendent un rapport de pouvoir entre la victime et l’agresseur (McLeod; Commonwealth Secretariat; Sinclair). Caractéristiques des conjoints violents Certaines caractéristiques sont souvent associées aux hommes violents envers leur conjointe. Ils ont bien intégré les stéréotypes en fonction des sexes. Ils ont une perception rigide du rôle de la femme et de l’homme (Yllo et Bograd, dans Hart; Davidson). Ils considèrent que la soumission de leur partenaire leur est due et n’ont donc pas la volonté de négocier et d’en arriver à un compromis (Hart). Ils dénient la violence dont ils font preuve (Walker, dans Hart) et peuvent être d’h...

COUPLE ET MÉDIATION - 1e partie

Introduction Au Canada comme aux Etats-Unis, l’application de la médiation dans le champ spécifique du divorce est très récente. Avant 1981, peu d’écrits font mention de cette approche. Aujourd’hui, l’utilisation de la médiation est une pratique de plus en plus courante. De plus, l’engorgement actuel du système judiciaire et ses limites posent le débat concernant l’obligation ou non de référer en médiation tous les couples en situation de séparation ou de divorce. De telles discussions prennent une importance particulière lorsqu’il y a incidence de violence conjugale. Toutefois, la médiation dans un contexte de violence conjugale est un sujet qui n’a pas été tellement exploré jusqu’à maintenant. Il existe peu de recherches disponibles et ces recherches sont souvent critiquables au plan méthodologique (Corcoran, Melamed). Quelques écrits fondés sur l’expérience clinique ont par ailleurs alimenté le débat, mais ils demeurent relativement peu connus. Le présent texte se veut une contribut...

LE DEUIL - 7e partie

CONCLUSION Nous avons élaboré un questionnaire sur les comportements et symptômes de deuil sur les aspects physiques, émotionnels, mentaux et sociaux et sur les besoins de support psychologique de la famille, avant et après le décès du patient. Les réactions de deuil, en terme de dépression réactionnelle, sont plus intenses dans les trois premières semaines chez tous les sujets. Certains ont répondu que la période où ils ressentaient le plus grand besoin d’aide se situe avant le décès. C’est chez les conjoints que le besoin s’est manifesté avec le plus d’acuité en termes de durée et d’intensité. L’observation de ces paramètres devrait nous permettre de prévoir que certains individus à haut risque de deuil intense ou même pathologique devraient être aidés dans le cadre de l’Unité de Soins Palliatifs à vivre leur deuil pendant les semaines et les mois qui précèdent et qui suivent le décès. L’étude nous suggère que les personnes qui travaillent auprès des mourants sont les plus susceptibl...

LE DEUIL - 6e partie

LE VÉCU DES FAMILLES À L’UNITÉ DE SOINS PALLIATIFS Nous avons tenté d’évaluer les besoins des personnes en deuil et d’identifier les formes d’aide qu’elles ont reçues ou qu’elles auraient souhaité recevoir à l’Unité de Soins Palliatifs au moment du décès et pendant la période qui l’a suivi. Notre questionnaire voulait aussi évaluer notre système de support thérapeutique, sa structure, les moyens utilisés et son efficacité (annexe c). RÉSULTATS A) L’intensité du deuil - Le tableau 1 indique que ce sont les conjoints en deuil qui se sont présentés en plus grand nombre à l’entrevue, suggérant que ce sont les veufs et veuves qui éprouvent la difficulté à vivre le deuil et expriment ainsi une demande d’aide. Même si la personne survivante du couple n’a pas perdu une partie corporelle d’elle-même, il existe un sentiment de mutilation et de fragmentation de tout ce qui s’est développé entre eux êtres qui ont vécu ensemble, en harmonie ou non, pendant une plus ou moins longue période de vie et...