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Affichage des messages du septembre, 2010

LE DEUIL - 5e partie

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LES SUJETS Afin de faciliter notre démarche, nous avons choisi cent quarante-sept familles qui habitaient Montréal et la périphérie et qui y ont vécu un deuil se situant entre quelques semaines et deux ans. Chacune reçut une lettre demandant une collaboration volontaire, l’invitant à nous rencontrer. Neuf pour cent des lettres nous sont revenues en raison des déménagements, situation souvent provoquée par la désorganisation familiale et sociale suivant un décès; ceci constitue un deuil supplémentaire et alourdit le travail à faire. Cinq familles ont demandé à recevoir le questionnaire par la poste; c’est avec hésitation et inquiétude que nous avons accédé à leur demande parce que notre expérience des premières entrevues nous a fait réaliser tout l’impact émotionnel que pouvait susciter ce questionnaire. Il nous apparaît essentiel d’utiliser ce questionnaire uniquement dans le cadre d’une relation thérapeutique où un support peut être apporté sur le champ. Deux pour cent des familles so...

LE DEUIL - 4e partie

IDENTIFICATION DU PROBLÈME L’équipe de l’Unité de Soins Palliatifs, ayant identifié un problème concernant le suivi de deuil, a d’abord voulu l’étudier et a cherché à le solutionner. Nous avons donc regardé de plus près le vécu des personnes en deuil, les différences et les ressemblances de leur cheminement selon la nature et la qualité du lien avec la personne décédée. MÉTHODOLOGIE La première étape de cette recherche a été de constituer un questionnaire afin d’étudier les réactions de deuil et d’en évaluer les manifestations normales ou pathologiques, en décomposant les phénomènes décrits par divers auteurs dont évidemment Freud, Linderman, Parkes, Hanus, De M’Uzan, Pincus, et plus près de nous, J.F. Saucier. Notre questionnaire comprend donc quarante-trois questions avec des choix gradués de réponses; il est présenté en trois volets qui couvrent les aspects suivants : I. Symptômes de dépressions réactionnelles A) Troubles d’ordre physique : Difficultés de sommeil Inappétence Fatigue...

LE DEUIL - 3e partie

La symptômatologie du deuil normal a été décrite abondamment par plusieurs auteurs. Linderman a identifié cinq catégories de symptômes qui englobent ceux décrits par plusieurs auteurs : 1) les malaises somatiques : les maux de tête les troubles du sommeil l’inappétence la faiblesse la distraction les tensions le sentiment d’irréalité l’état de choc l’engourdissement de la conscience. 2) difficultés à composer avec l’image du défunt : introjection temporaire de l’objet dans le but de prolonger la relation (Abraham), l’identification au défunt dans les aspects gratifiants de la relation qui peut amener le parent en deuil à s’engager dans des activités autrefois significatives pour le défunt, ou l’identification à la maladie du défunt qui peut favoriser la somatisation importante ou le désinvestissement. (Siggins). 3) la culpabilité qui se manifeste par un besoin d’être rassuré, de savoir que tout a été fait pour le défunt. La culpabilité entraîne aussi des comportements auto-punitifs de ...

LE DEUIL - 2e partie

MANIFESTATIONS DU DEUIL, NORMALES ET PATHOLOGIQUES À l’exception de certaines manifestations cliniques particulières, les indications d’un deuil normal et d’un deuil pathologique se ressemblent mais se différencient selon l’intensité des symptômes et selon leur durée. Parmi les manifestations de deuil pathologique nous avons retenu tout d’abord l’absence de manifestations de deuil. À partir d’observations cliniques d’absence de réactions de deuil, Hélène Deutch maintient que le deuil doit s’exprimer tôt ou tard d’une manière ou d’une autre. Deuxièmement, les deuils anticipés peuvent constituer les deuils pathologiques. Souvent avant le décès le deuil est déjà amorcé ou par la famille ou par le malade. Il faut bien distinguer cependant entre les sentiments de tristesse, d’abandon ou de désespoir éprouvés dans l’attente d’un décès prochain et le deuil anticipé qui peut conduire à un désinvestissement prématuré de la part de la famille ou de la part du malade. Ainsi, le patient peut se re...

LE DEUIL - 1e partie

LE DEUIL Le deuil est l’exercice de détachement qui doit nécessairement s’effectuer dans le temps, après la perte d’un proche. La mort d’un parent est la fin d’une relation intime. Que le deuil soit normal ou pathologique, la mort est une perte qui engendre de la souffrance plus ou moins intense, à différents niveaux de conscience, d’une durée plus ou moins longue selon la nature et l’intensité du lien, et il faut du temps et de l’énergie pour se détacher et investir de nouveau dans la vie. Le deuil n’est pas un phénomène pathologique en soi, bien au contraire. John Bowlby, dit qu’il est nuisible à l’enfant de ne pas vivre la phase de protestation violente, d’accepter trop vite ou trop rationnellement la perte parentale; nous retrouvons chez certains adultes les mêmes réactions, l’effet d’un deuil mal engagé. On peut s’inquiéter d’un enfant sage devant la perte d’un parent mais également d’un adulte vite résigné. Le syndrôme du deuil peut apparaître immédiatement après le décès, il peu...

Vieillissement et le moment présent - 11e partie

Bilan de l’expérience sur le plan professionnel et conclusion L’observation de notre clientèle de personnes âgées de l’Hôpital de jour et notre expérience de groupe auprès de quelques clients nous ont enseigné que la menace venant du temps qui se rétrécit avec l’âge ne pouvait être ignorée dans l’intervention auprès des personnes du troisième âge. « Certains diront que la mort n’est pas le fait de la personne âgée; on peut mourir, en effet à tout âge. Pourtant, à la mort accidentelle ou de maladie s’ajoute celle, moins risquée et plus implacable encore, de la mort de vieillesse ». En effet, une participante nous a dit en atelier qu’elle sent parfois la vie se retirer en elle, qu’elle n’est plus la même personne depuis qu’elle éprouve des déficits sensoriels. Elle se sent vaincue d’avance par cette atteinte perfide du temps. À l’Hôpital de jour, la prise en charge de la clientèle s’effectue autour des atteintes fonctionnelles et de l’autonomie physique. Cette perception des besoins de l...

Vieillissement et le moment présent - 10e partie

Atelier 6 : Exercice simplifié pour identifier quelqu’un de significatif pour soi et la fréquence des rapports Il s’agissait au cours de cet atelier d’amener les participants à identifier quelqu’un de significatif pour eux, c’est-à-dire quelqu’un à qui ils accordaient une importance plus grande et une signification particulière. Selon Poush-Tedrow, il s’agit d’une personne aimée, respectée et valorisée qui procure à l’individu plus qu’à toute autre personne, amour, respect et valorisation. Les participants disaient entretenir avec leurs enfants des relations efficaces de qualité plus qu’avec toute autre personne de leur réseau personnel : ils les identifiaient aussi en premier lieu comme personnes ressources. Ils étaient en relation régulière avec leurs enfants par des visites dont la fréquence variait entre deux à quatre visites une fois par semaine. Selon leurs dires, ils ont peu d’activités avec leurs enfants principalement à cause de leurs déficits physiques. Deux des participants ...

Vieillissement et le moment présent - 9e partie

Atelier 5 : Échange sur la façon dont se vivent les valeurs des années 1980 et rappels historiques de ses propres valeurs Au stade de développement où il était rendu, le groupe connaissait une certaine intimité. Les participants s’exprimaient plus authentiquement sur leurs sentiments. Ils pouvaient aborder sans crainte excessive des sujets plus personnels, plus difficiles, tels que leurs peurs, leurs désirs, leurs banalités, leurs aspirations et leurs raisons de vivre. Les participants à l’atelier appartenaient à cette génération qui avait des idées bien précises du bien et du mal et une éducation teintée de valeurs religieuses, du permis et de l’interdit, de ce qui se faisait et ce qui ne se faisait pas. Ils disaient avoir assisté à la mutation de leurs propres valeurs. Les messages qu’ils recevaient des jeunes étaient qu’ils n’étaient plus dans la course. Leurs valeurs n’avaient plus cours. Ils n’appréciaient pas toujours l’éducation donnée à leurs petits-enfants et leur liberté exce...

Vieillissement et le moment présent - 8e partie

Atelier 4 : La signification du passé dans le présent vécu : le passé est invoqué comme support au présent Il s’agissait dans cet atelier d’aider les participants à rassembler leurs forces pour pouvoir sauvegarder et protéger leur moi et mieux faire face au présent. C’est dans leur vie passée qu’ils ont trouvé cette base. En effet, presque tous les participants vivaient le présent en référence à leur passé. Nous avons ressenti dans ce qu’ils ont exprimé que le passé était le lieu de leur identité sociale et individuelle. Qu’ils proviennent d’un milieu rural ou de Montréal, les participants ont dit que leur identité était liée à leurs familles, à leur parenté et que la tradition leur dictait ce qu’ils devaient faire de leur vie. Les histoires de vie des participants sont constituées de nœuds formés par les événements cruciaux comme l’âge d’entrée sur le marché du travail, le mariage, les décès et la grande dépression de 1929. Ils se sont exprimés sur ces faits qui ont ponctué leur vie c...

Vieillissement et le moment présent - 7e partie

B. La répétition dans la quotidienneté Nous vivons tous de la répétition dans notre vie de tous les jours. Notre univers spatio-temporel est structuré jusqu’à la retraite en fonction de l’objet du travail, l’heure du lever, du déjeuner, du transport, de la tâche à accomplir, des pauses et des départs. L’activité de travail est le structurant de notre vie quotidienne. Cependant, nous comprenons difficilement comment des personnes âgées qui jouissent de la possibilité d’occuper leur temps comme elles le désirent s’imposent une ponctualité même si personne ne les y oblige, une répétition dans les moindres gestes de leur vie que d’autres adultes actifs prendraient pour une contrainte. C’est à ce type d’organisation quotidienne de leur vie que les participants aux ateliers sont confrontés. La routine commande presque tout : leurs gestes quotidiens, leurs courses, leur promenade, la récupération du courrier, le ménage, l’achat du journal, l’usage de la télé, etc., s’effectuent aux mêmes heur...

Vieillissement et le moment présent - 6e partie

Nous avons approfondi avec les participants cette dimension de la transcendance de soi évoquée par l’exemple précédent et nous les avons amenés à réfléchir sur une vision de la mort comme le prolongement de soi dans les autres. Deux des participants ont pour leur part fait valoir des points de vue différents. Ils nous ont expliqué l’importance pour eux d’éviter de trop gesticuler dans leur vie de tous les jours. Ils ressentent le besoin de diminuer leurs activités, grandes consommatrices de temps, pour mettre l’accent sur les demandes qui leur sont faites sur leur temps et qui leur procurent des satisfactions existentielles, du plaisir ou une certaine utilité. Prenons comme exemple le cas de cette dame célibataire de 78 ans. Elle habite seule un logement voisin de celui de sa nièce qui lui fournit de l’aide pour l’entretien ménager. Elle dit passer la majeure partie de ses journées à lire et avoue ‘bâcler’ les tâches ménagères qui ne l’intéressent pas. Elle a déjà subi une opération po...

Vieillissement et le moment présent - 5e partie

A. le vécu quotidien Quatre des six participants ont exprimé sur le vécu quotidien des réactions que l’on peut regrouper autour des trois idées suivantes : L’appréhension face à la journée qui commence Dès les premières heures de la matinée, les participants disent voir se dérouler leur journée avec ses problèmes et éventuellement ses crises. Ils se sentent habités par les menaces de circonstances plus âpres et plus impitoyables, comme la réactivation de malaises physiques, de difficultés de fonctionnement, de solitude, etc. Les frustrations par rapport à l’accélération du temps. Les participants se fatiguent de constater qu’ils n’avancent pas dans une journée et que le temps passe plus vite. Ils attribuent cela au fait qu’ils ont moins de capacités physiques pour effectuer les mêmes tâches qu’auparavant, qu’ils se fatiguent à les accomplir et prennent donc plus de temps pour y arriver. Ils s’énervent à penser qu’à la fin de la journée, ils n’auront pas eu le temps de faire ce qu’ils a...

Vieillissement et le moment présent - 4e partie

Sélection des participants Les futurs membres des ateliers de groupe ont été choisis parmi les clients du service social de l’Hôpital de jour. Leur sélection s’est fait en fonction des plaintes et des insatisfactions exprimées face à un vécu du temps présent non significatif par rapport à leur passé. Ces mêmes clients disaient avoir de la difficulté à maintenir les acquis obtenus à l’Hôpital de jour. La plupart des bénéficiaires sélectionnés se connaissaient, ayant déjà eu l’occasion d’échanger à la salle d’attente de l’Hôpital de jour. Chaque participant a été informé des objectifs du projet au cours d’une rencontre individuelle et a été invité à faire un investissement affectif dans les ateliers. Nous lui avons précisé à cet égard qu’il devrait échanger sur les événements significatifs de son passé, sur les hauts et les bas de sa vie de tous les jours, sur sa perception des gens qui l’entourent et sur les valeurs qui se vivent actuellement. Nous avons sélectionné six femmes et deux h...

Vieillissement et le moment présent - 3e partie

Objectifs Dans cette expérience de groupe, nous avons poursuivi les objectifs suivants : 1. Faciliter une meilleure adaptation sociale et psychologique des participants au passage du temps présent : 2. Les aider à donner plus de consistance et d’orientation à leur vécu quotidien; 3. Les amener à valoriser les éléments favorables de leur environnement et de leur autonomie physique. Sous-objectifs Les trois sous-objectifs suivants devaient nous permettre d’atteindre les objectifs que nous venons d’énumérer : • Aider les participants à assumer le deuil de ce qu’ils ne sont plus pour qu’ils puissent davantage investir dans ce qu’ils sont encore. En d’autres termes, nous avons cherché à les amener à regarder ensemble ce qui leur est encore possible plutôt que d’insister sur ce qui ne l’est plus. • Les encourager à prendre confiance en leurs moyens. • Leur faire prendre conscience que le fait de vieillir ne doit pas rendre passif, désengagé, résigné et qu’on peut avoir un vécu de satisfactio...

Vieillissement et le moment présent - 2e partie

Pour E. Casseus, l’intervenant auprès des personnes âgées devra donc aider celles-ci à restructurer leur identité perdue par une relecture de leur passé, comme il devra tenir compte des affects sous-jacents au sentiment d’un avenir qui rétrécit et qui fuit. C’est là tout le soutien à apporter au vécu émotionnel du temps des personnes âgées de l’Hôpital de jour pour faciliter leur adaptation dans le temps présent et faire en sorte qu’elles actualisent leurs potentialités et ce, pour mieux profiter des traitements et éviter le repli sur soi et la régression, ces personnes étant aux prises avec des perspectives d’avenir qui évoquent pour elles l’idée de la mort, le sentiment de finitude et de néantisation. Deux chercheurs québécois font remarquer dans une étude que les sujets québécois (de cette étude) éprouveraient des difficultés relativement sérieuses, presque problématiques, à vivre dans le présent, à être assidûment en contact avec leur vécu immédiat et donc à en prendre conscience e...

Vieillissement et le moment présent - 1e partie

Le vieillissement et le moment présent « …la personne âgée a conscience, d’une certaine façon, du rapprochement du terme de son existence. Cette angoisse de mort quasi constante chez le sujet vieillissant n’a pas de traitement spécifique : seule l’écoute bienveillante avec son contact de sympathie réelle peut l’adoucir ». En effet, nous avons observé que la question centrale, pour certaines personnes âgées de notre clientèle à l’Hôpital de jour, en est une qui a trait à leur vécu émotionnel du temps comme facteur lié à l’idée de finitude, de néantisation et à la remise en cause de l’identité personnelle et sociale. Selon-Houde : « Le sens du temps joue une rôle dans la transformation de l’identité au cours de la vie adulte ». Elle émet l’hypothèse qu’à partir de 50 ans, c’est la vie dirigée de l’intérieur qui prévaut, l’intériorité de l’être prenant le dessus sur les autres préoccupations. Pour cette auteure, cette transformation de l’identité coïncide avec la formation d’un cadre de ...

IDENTITÉS CULTURELLES - 5e partie

DIALOGUE L David : Vos écrits passionnants m’ont toujours plu, ils sont d’actualité et m’aident à vivre. Aussi, je vais essayer de profiter de votre expérience pour vos poser quelques questions : Tout comme vos confrères ethnoculturelles, vous avez souvent rappelé que les zones aveugles de la culture québécoise nous empêchent de comprendre la culture de l’autre. Quels seraient ces zones aveugles? Pierre E Constant : Celle qui m’apparaît primordiale, c’est la difficulté de prendre conscience de notre ethnocentrisme. L David : C'est-à-dire la tendance à présumer que l’autre est comme soi? Pierre E Constant : Tout à fait si l’autre n’est pas comme moi, c’est qu’il lui manque quelque chose et ce quelque chose il a intérêt à l’adopter au plus vite…c’est lui qui n’est pas correct. Cela peut se traduire de manière particulièrement éloquente dans la notion qu’on se fait du corps dans une culture donnée. Ainsi, du pont de vue de ma culture d’origine, on a l’impression que la culture nor...

IDENTITÉS CULTURELLES - 4e partie

UN PACTE CIVIQUE Pour la directrice du CRIEC, le grand défi en matière d’intégration consiste à promouvoir un pacte civique commun à tous, fondé sur un socle de principes et de valeurs politiques fondamentaux auxquels les citoyens seraient invités à adhérer, en dépit de leurs différences : la laïcité, le français langue officielle, la résolution pacifique des conflits, le pluralisme, l’égalité entre les hommes et les femmes, le respect des droits fondamentaux de la personne, ainsi que celui des droits des autochtones et de la minorité anglophone « Aucun accommodement ne devrait aller à l’encontre de ces valeurs. Et c’est autour d’elles que peuvent se rassembler des gens ayant une histoire et une culture différentes. » L’ouverture au pluralisme peut se concilier avec la volonté d’affirmation culturelle et politique de la majorité franco-québécoise, affirme Éric Bédard, professeur d’histoire à la TÉLUQ. Mais les Québécois doivent mieux expliquer aux nouveaux arrivants qui ils sont, préci...

IDENTITÉS CULTURELLES - 3e partie

Pour Yolande Geadah, deux pièges sont à éviter : le racisme (« Les immigrants sont tous pareils ») et le relativisme culturel (« satisfaire toutes leurs revendications pour ne pas les stigmatiser »). Elle estime que les Québécois ont le droit d’exprimer un malaise face à des revendications qui remettent en question des valeurs démocratiques, comme l’égalité entre les hommes et les femmes. « Pour protéger l’espace public de l’empiètement du religieux, il faut rejeter certaines demandes concernant le port de symboles religieux dans les institutions, affirme-t-elle. Il faut refuser la séparation des sexes dans l’espace public, l’aménagement de salles de prières dans les écoles et l’application de principes religieux au plan juridique comme c’est le cas dans les tribunaux islamiques. » Agusti Nicolau Coll est en faveur de la déconfessionnalisation des institutions, mais ne croit pas qu’il faille interdire pour autant toute manifestation du religieux dans l’espace public. « Pourquoi une dim...

IDENTITÉS CULTURELLES - 2e partie

UN SENTIMENT D’INSÉCURITÉ Sa collègue Micheline Labelle, directrice du Centre de recherche sur l’immigration, l’ethnicité et la citoyenneté (CRIEC), n’est pas d’accord. Elle insiste sur le caractère émancipateur des revendications afro-américaines, du mouvement des femmes ou des peuples autochtones, qui reposent sur des valeurs universalistes de justice et d’égalité, et dénonce la montée, depuis une vingtaine d’années, d’une pensée conservatrice qui perçoit les revendications identitaires comme des facteurs de fragmentation sociale et politique. « Plus récemment, souligne la sociologue, les attentats du 11 septembre 2001 ont engendré un discours réducteur sur le choc des civilisations, contribué au durcissement des politiques d’immigration et alimenté un sentiment d’insécurité au sein de la population. » « Ce qui m’inquiète surtout, c’est moins le fait de permettre à des jeunes filles de porter le hidjab à l’école, par souci d’inclusion, que l’augmentation du nombre d’écoles confession...

IDENTITÉS CULTURELLES - 1e partie

LE CHOC DES IDENTITÉS C’est quoi pour vous? On pouvait lire sous la plume de Claude Gauvreau que l’intégration des immigrants, relations interculturelles, identité québécoise, laïcité…autant de sujets qui soulèvent les passions depuis le débat déclenché il y a un an par la question des accommodements raisonnables. Quels rapports établir entre la majorité francophone et les minorités ethnoculturelles et religieuses? Comment concilier le respect des différences et la préservation de valeurs communes? Comment s’ouvrir à l’autre sans se renier soi-même? Ces questions, sur lesquelles ont pu se pencher la Commission présidée par Gérard Bouchard et Charles Taylor, surgissent dans une société de plus en plus confrontée au pluralisme des identités. Sur les 42,000 nouveaux immigrants que le Québec accueille en moyenne chaque année, la majorité provient de l’Afrique et de l’Asie et non plus de l’Europe, culturellement plus proche de nous. Mais le choc des identités auquel on a assisté depuis quel...

LES TEMPS DU VERBE - 2e partie

4. Les gars construi____ un canot et l’endui____ de goudron (verbes au passé simple). 1 rent, sirent 2 sirent, rent 3 rent, rent 4 sirent, sirent 4. Rép. : construisirent, enduisirent Mais : Ceci fait, ils s’enfuirent Rem. : Les verbes en UIRE : CONDUIRE, CONSTRUIRE, NUIRE, CUIRE, etc. se terminent par UISIS, UISIS, UISIT, etc., au passé simple. Les verbes FUIR et S’ENFUIR se terminent par UIS, UIS, UIT, etc., au passé simple. 5. De telles calomnies nui_____ à sa réputation. 1 sirent 2 rent 3 (au choix) 4 (autre chose) 5. Rép. : nuisirent Rem. : Les verbes en UIRE : CONDUIRE, CONSTRUIRE, NUIRE, CUIRE, etc. se terminent par UISIS, UISIS, UISIT, etc., au passé simple. Mais : On assiste ici à une lutte entre les grammairiens (NUISIRENT, seul conforme à la règle et à Littré) et le peuple (NUIRENT, plus simple). Esquivant le problème, beaucoup d’écrivains évitent d’employer LUIRE, CUIRE et NUIRE au passé simple… Et : Remarquer que la forme écourtée est équivoque aux personnes du sing. : JE ...